Matthieu VI I 1 à 5. Matthieu XVIII 21 à 22 Le pardon Homélie radiophonique Le Lundi 23 Juin 1997 (Non diffusée, cassette égarée). Antoine Caballé R.C.F. Saint-Étienne 94,7

Matthieu VII 1 à 5

‘“Ne jugez point, afin que vous ne soyez pas jugés.’ ‘Car on vous jugera du jugement où vous jugerez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurerez.’ ‘Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ?’ ‘Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ?’ ‘Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’oeil de ton frère .”’ ‘Matthieu XVIII 21 22’ ‘“Alors Pierre, s’approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il pêchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ?’ ‘Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois.”’

Suivi de :

Notes complémentaires de réflexion ultérieure

Le pardon n’est pas théorie. La théorie suppose une abstraction, le pardon, lui s’incarne, il est vital. La théorie est une construction rationnelle élaborée à partir d’un point de vue, or Jésus nous demande de changer de point de vue. “Mettez-vous à la place de celui que vous accusez, ou que vous prétendez soulager ou guérir, prenez la place de l’autre, ou, ce qui revient ici au même, imaginez l’autre à votre place : commencez donc par ôter la poutre de votre oeil avant de prétendre ôter la paille de l’oeil du voisin. Ne faîtes donc pas de zèle vis à vis d’autrui, laissez lui sa liberté d’agir vis à vis de lui-même et pour cela commencez par agir vous-même sur vous-même.” Telle pourrait être une paraphrase certes réductrice des paroles de Jésus dans le premier texte que nous venons de lire.

Le second texte- dans le même évangile de Matthieu, où Jésus répond de pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois, à Pierre qui lui demandait combien de fois devait-il pardonner à son frère qui aurait péché contre lui, 3387 - évoque directement la question du pardon. Le commentant récemment, le pasteur proposant de l’église réformée de Saint-Étienne, Christophe AMEDRO 3388 nous expliquait qu’un visage revenait sans cesse troubler le fil de sa réflexion, au fur et à mesure qu’il rédigeait son homélie. 3389 Car, si le pardon n’a pas de théorie biblique, il existe bien une pédagogie divine du pardon, et le message du Christ nous vient en bout de course du message de toute l’histoire biblique, qui, suivant bien des étapes, passe entre autre, par une promesse faite par Dieu à Caïn qui vient de tuer Abel, 3390 puis par la loi donnée à Moïse, l’assurance de la rétribution divine, une certaine égalité de traitement réclamée, selon une référence à la justice, 3391 puis, depuis ce vrai désir de réconciliation, 3392 jusqu’à à la quête de communion supposant un pardon sans condition, communion rendue possible en Dieu par Jésus qui l’incarne et l’accomplit. 3393 À la fin de son homélie une étude biblique détaillée et argumentée, sur l’histoire biblique du pardon, Christophe AMEDRO nous expliqua avoir retrouvé qui était cet homme dont le visage lui revenait sans cesse. Il s’agissait d’un participant à une émission télévisée, agapê en l’occurrence, consacrée un dimanche matin, au pardon justement. Cet homme avait déclaré publiquement, lors du procès de celui-ci, avoir pardonné au meurtrier de son enfant, puis, avoir vu, seulement alors, le visage jusque là toujours fermé de l’accusé, se détendre et comme se recomposer, reprendre vie. Par le pardon, la vie se reçoit ; et par le pardon, elle se donne.

Or, la vie n’est pas un laboratoire livré aux expériences. Une théorie se transpose, automatiquement. À condition égale d’expérience on obtiendrait selon elle toujours les mêmes résultats. Mais il n’y a pas d’automatisme du pardon et seul cet homme, seul celui qui souffre, peut sans doute vraiment comprendre le sens du pardon accordé à celui qui lui a fait du mal, même s’il sait, et que nous savons aussi, que, désormais en Christ, il n’est d’autre voie que celle du pardon.

Le pardon est une personne : Jésus, offert à tous “par don”. Si beaucoup de religions invitent avec justesse, sinon à pardonner, du moins à se détacher plutôt qu’à se venger, 3394 c’est que beaucoup ont compris qu’il est vital de ne pas haïr. Un moine bouddhiste du Tibet, à qui l’on demandait comment il supportait les tortures dans les prisons du gouvernement chinois, répondit : “Je n’ai qu’une seule crainte celle de laisser la haine gagner mon coeur.” Avec Jésus le pardon n’est pas à atteindre mais à accueillir, il n’est pas théorie ou virtualité, il prend des visages, et, de visage en visage, il circule comme un feu vivifiant. Jésus invite moins à un acte de détachement qu’il nous offre, par don, de “nous mettre à la place de notre prochain”, comme lui-même prit notre place et la sienne, sur la croix. Qu’il nous donne aujourd’hui de transmettre ce “par don” tout d’abord reçu pour nous-même, à celui, quel qu’il soit, que nous rencontrerons, pour lui permettre d’en vivre à son tour.

Notes complémentaires de réflexion ultérieure :

L’étude étymologique du mot théorie nous renvoie indirectement au coeur de la dualité entre judaïsme ou christianisme, ou phylum biblique, d’une part, et hellénisme ou histoire de la philosophie, et phylum de l’histoire des sciences, d’autre part. Entre Israël et Grèce.

En effet, malgré l’apparence, quelque peu trompeuse donc, le grec théos signifiant dieu, il ne s’agit pas du même Dieu que celui qui se révèle dans la Bible. Le mot proviendrait en bout du course du bas latin théoria, usité au IV° siècle par Saint JÉRÔME, ce mot étant lui-même dérivé du grec théôria action d’observer dérivant de théôrîen qui signifie observer contempler. 3395

Aujourd’hui, le mot théorie a pris le sens de construction rationnelle scientifique à partir d’un point de vue ou d’un postulat.

Autrement dit : dire qu’il n’y a pas de théorie du pardon, ou que le pardon n’est pas théorie, ne revient pas à dire qu’il n’y ait pas de raison justifiant du pardon, que le pardon ne soit pas rationnel, ni raisonnable. Ceci revient à dire tout simplement que le pardon ne s’obtient pas par la voie de la spéculation pure au sens kantien du terme, c’est à dire articulation et élaboration conceptuelle, l’observation aboutissant à la contemplation abstraite d’un plérôme purement intellectuel qui tout au plus ne peut rejoindre ou conduire qu’à l’ ataraxie stoïcienne.

La théorie serait de l’ordre du petit dieu que nous porterions en nous et dont la maïeutique se charge de nous réveiller à la réméniscence, à la manière par exemple et entre autre, du dialogue de Ménon de SOCRATE rapporté par PLATON. 3396 Or, il n’y a pas bibliquement de pardon sans rencontre avec un autre que soi-même, un peu comme nous l’indique déjà ce visage qui revenait sans cesse habiter, relancer et interroger la réflexion de Christophe AMÉDRO. Le retour de ce visage est bien moins réminiscence au sens socratique que mémoire au sens biblique. La mémoire au sens biblique se différencie en effet de la réminiscence, en premier, avant toute autre chose, par le fait qu’elle porte sur des événements objectifs de la vie écoulée, ou de l’histoire, et non sur une hypothétique référence à une “vie antérieure” ou purement mythologique. Comme si la première condition biblique du pardon était la vraie mémoire. 3397 Et la vraie mémoire, bibliquement parlant, est le retour au fait que tout est don, don de Dieu, autrement dit, tout est grâce. Le pardon devient communion à la grâce divine. Grâce première accordée à tous, comme l’indique déjà le principe du cheminement de l’alliance qui est accordée à Noé : promesse du don de la vie, don du jour et de la nuit, des semailles et moissons, tant que la terre subsistera. Cette grâce trouve son accomplissement en Jésus. Paul RICOEUR souligne ainsi le lien qui existe entre le don et le pardon :

‘Ce n’est pas par hasard que vous trouverez dans beaucoup de langues cette proximité entre don et pardon : forgive en anglais, vergebung en allemand. L’économie du don, à la différence de la justice n’entre pas dans une logique d’équivalence : entre une faute et une punition par exemple. C’est la surabondance : on donne plus qu’on reçoit. La justice va exiger réparation, alors que le pardon va susciter l’amnistie, qui ne peut être (...)une amnésie. Le pardon c’est par essence quelque chose que l’on ne maîtrise pas. N’oublions pas que c’est d’abord une demande adressée à la victime, avant d’être un exercice souverain en faveur du coupable, voire du bourreau. 3398

Paul RICOEUR cite donc, pour signifier le lien entre pardon et don, l’exemple de quelques langues “visitées” par le christianisme. Dans le texte du Nouveau Testament le mot grec utilisé est “aphièmi “ qui signifie laisser libre. Le christianisme originel associe donc le pardon à la liberté. En hébreu biblique, le mot “pardon” trouve trois racines : kippèr (couvrir), nâsâ (supprimer), sâlah (rétablir (en Dieu) une relation rompue entre deux êtres à cause d’une offense). 3399

Le don gratuit, dans la perspective chrétienne, constitue l’essence même du pardon. Si le pardon biblique, visité par le christianisme, trouve son expression dans le don, comme semble l’indiquer la constatation étymologique, ceci pourrait tenir essentiellement au caractère du message biblique lui-même, selon son accomplissement en Christ 3400 , don de Dieu de son propre Fils pour le salut des hommes 3401 , et qui caractérise la Bonne Nouvelle de l’Évangile, qui envahit le bassin méditerranéen à partir du début de notre ère. Mais, si ce don est de Dieu, il appelle par la communion de l’homme en lui, chacun, à donner de même. L’Évangile en annonçant le Royaume, la communion possible au don d’Amour, indique donc la possibilité de communion pour l’homme au don de Dieu. La rencontre, que le pardon oblige et dont il procède, est celle de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu. Karl POPPER a expliqué largement dans ses écrits que la théorie, qui procède donc de l’homme et d’un point de vue, se caractérise par la possibilité toujours donnée à sa falsification, à sa réfutation, seule condition pour qu’elle ne se transforme pas en dogme réducteur des libertés humaines. Mais le pardon lui, parce qu’il est toujours donné, même lorsqu’il l’est par l’homme, à partir de l’homme, d’homme à homme, est, de son côté, paradoxalement toujours bibliquement et comme d'ailleurs dans sa dimension existentielle intégralement irréfutable. Le pardon, selon la Bible, introduit toujours celui qui l’exerce, qui le donne ou le demande, consciemment, ou inconsciemment encore, dans la communion avec Dieu, 3402 l’eucharistie, l’action de grâces. Il procède donc toujours de Dieu, du Père et du Fils, il rejoint le don de la vie, don de Dieu, le don de la vie et de sa grâce pour tous, et se témoigne dans l’Esprit Saint, il rejoint l’irréfutabilité de l’acte de foi chrétien qui est fondateur pour celui qui s’y réfère de toute son existence de tous ses engagements, de toute sa vie. S’il échappe à la théorie, il rejoint plus aisément la doctrine, c’est à dire, au sens étymologique encore l’enseignement, la pédagogie donc.

Si le pardon n’est pas spéculation intellectuelle, il est le produit en quelque sorte de l’enseignement biblique. La théorie vise à expliquer, alors que la révélation vise à donner la vie. Ainsi en est-il également du pardon dans son acception biblique. Nous ne trouvons cette dimension du pardon, ainsi exprimée, probablement que dans la Bible. Le pardon se distingue alors, en partie tout du moins, de la compassion strictement spirituelle, comme celle que prône le bouddhisme, il se distingue aussi d’un principe éthique simplement formel ou philosophique, c’est à dire purement théorique comme celui qui poserait par exemple abstraitement la préférabilité inconditionnelle de l’autre; il se distingue encore plus radicalement sans doute bien entendu de la perspective strictement légaliste.

La vie et la mort se jouent dans le pardon, demandé, en même temps qu’il est reçu, reçu, en même temps qu’il est demandé, 3403 qui peut être donc être reçu et donné ou au contraire gardé en réserve et retenu. Dans le premier cas, il est don de vie, dans le second cas, il appelle certes ce don, mais peut aller même jusqu’à le perdre, et se perdre. 3404 Car le pardon est toujours le lieu d’une rencontre avec l’autre, avec le Tout Autre, avec le tout proche, comme celle du fils prodigue et de son père. Il s’accomplit dans la rencontre. Le pardon se traduit alors, le plus souvent, par un épanchement de pleurs, et de joies, 3405 parfois de souffrances extrêmes, comme Jésus sur la croix, demandant à son Père de pardonner aux hommes qui le crucifient, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. 3406

Le pardon suppose la conscience de l’affrontement entre bien et mal, vie et mort, que révèle la loi. Lorsque Saint AUGUSTIN, dans ses confessions, aborde l’épisode bien connu des poires volées, pour expliquer dans un moment de son enfance, une certaine gratuité d’un attrait pour la désobéissance et du mal, ceci peut, pour certains, prêter à sourire : ce péché n’est-il pas bien véniel.

‘Il y avait proche notre vigne un poirier chargé de fruits d’un aspect et d’un goût peu appétissants. Nous allâmes entre jeunes vauriens le secouer et le dépouiller en pleine nuit, après avoir selon notre malsaine habitude prolongé jusque là nos jeux dans les carrefours; nous emportâmes un lourd butin, non pas pour nous régaler, mais voire, pour jeter aux cochons. Si nous en mangeâmes une portion, l’intéressant était de faire quelque chose de défendu qui, comme tel nous plaisait. Voici mon coeur, ô mon Dieu, voici mon coeur, dont tu as eu pitié au fond de l’abîme Qu’il te dise maintenant, ce coeur que voici, mon intention d’alors : une malice sans profit, une malice sans autre but que la malice. Honteuse elle me fut aimable. J’aimai le fait de me perdre, j’aimai ma dégradation, non pas l’objet pour lequel je me dégradais, mais ma dégradation en elle-même : turpitude d’une âme qui, de la fermeté où tu la tiens, croule en éclats, alors qu’elle désire non pas une chose au prix de la honte, mais la honte même. 3407

Et pourtant, ce fut cet épisode apparemment bien anodin de la vie de Saint AUGUSTIN, qu’évoqua, lors d’une émission télévisée, diffusée en Juillet 1997, après un long silence de pratiquement dix années, Jean Paul KAUFFMANN, retenu dans une cave, comme otage, au Liban, de 1986 à 1988, pour argumenter une réflexion personnelle sur la nature mystérieusement gratuite du mal. 3408

KAUFFMANN y expliqua avoir été soutenu par la lecture, seule, de la Bible, lui exprimant la certitude d’une mystérieuse présence à ses côtés. La lecture de psaumes promettant la rétribution des justes et des méchants selon leurs oeuvres lui furent, nous dit-il, d’un grand soutien. Comme si ce cheminement qui passe par le sentiment de la justice, et l’annihilation du mal, s’associait à la démarche et précédait chez lui la conscience du pardon. De même, pour que les persécuteurs de KAUFFMANN puissent accueillir le pardon, encore faut-il qu’ils en ressentent, comme une grâce, elle est là, la première grâce, la nécessité intérieure, au moins qu’ils aient conscience d’avoir fait mal qu’ils en éprouvent une souffrance. 3409 KAUFFMANN, donc, comme malgré lui, nous enseigne le sens de la pédagogie divine du pardon. Elle va de la grâce de la loi à la grâce de la grâce ... La loi trouve certes son accomplissement et sa source dans la grâce, mais si la grâce accomplit la loi, elle ne l’abolit pas. 3410 Ceci signifie, que si la justice de la grâce dépasse la justesse de la loi, elle passe par elle. Il y a un ordre dans la pédagogie divine, qui n’est pas pas légitimation du mal, mais un chemin vers une conversion intégrale de l’homme, même si le pardon, parce qu’il est gratuit, permet seul, appelle et précède toujours cette conversion. 3411

Le pardon pose et traduit donc une question vitale et conduit à la responsabilité même du Royaume que Dieu, selon sa révélation, progressive dans l’histoire, va transférer, par étapes successives, de Dieu jusqu’à l’homme.

Si, dans un premier temps, Dieu donne à l’homme une mesure du bien et du mal, en l’associant à la distance qui le sépare de lui, conscience du péché : la loi, qui parfois peut se réduire à celle du talion, mais qui permet déjà un premier pas vers la conscience du bien et du mal, qu’il en va de la responsabilité de l’homme, et que la volonté de Dieu c’est le bien, apparaît progressivement avec les prophètes surtout, la conscience de plus en plus précise que le bien et le mal se relient à la mort et la vie. 3412 Le projet final de Dieu est celui d’un passage de la mort à la vie. 3413

Dans un deuxième temps, particulièrement dans la Nouvelle Alliance, l’invitation au pardon, se fait en explicitant que nous serons mesurés de la mesure dont nous mesurerons. 3414 Dans, pratiquement ce même temps, mais selon un autre mouvement, Jésus précisera encore, et ce point sera confirmé plus précisément, lors de sa résurrection, et la naissance de l’église, que le disciple a la responsabilité même du pardon de Dieu. Ce qu’il liera ou déliera sur la terre sera lié ou délié dans les cieux. 3415 Le pardon conduit donc à comprendre ce que nous faisons, à mesurer la responsabilité, jusque là parfois ignorée ou refoulée, de nos actes et à donner même au mot responsabilité un nouveau sens. Il en va ici de la responsabilité du royaume de Dieu, désormais accordée aux hommes.

Le pardon provoque donc toujours une sorte de rupture existentielle, toujours attendue par celui qui espère en lui, mais toujours imprévisible, puisqu’il attend et il espère, pour trouver son accomplissement, toujours, la réponse de l’autre, toujours singulière, toujours imprévisible et qui fera seule passer le pardon, d’une virtualité, voire d’une théorie impraticable, d’un principe éthique désincarné, ou d’une attitude spirituelle, nourrie d’abstraction de soi et de détachement, à une possible désormais vraie rencontre avec le prochain, et avec Dieu, mais aussi avec soi-même, à une communion incarnée et vivante, émue, passionnée et intelligente, entre les trois.

Il conduit à la réconciliation et, de la réconciliation, il fait fait passer à la communion d’église entre les hommes qui vivent de ce pardon et qui ont décidé de le donner à leur tour, en Dieu . 3416 La raison spéculative ou purement formelle et logique s’y perd. 3417 Non seulement, le pardon échappe à une virtualité rationnelle, mais il est non seulement rencontre mais don de la vie. Comme ce visage s’illuminant tout à coup en fut un signe. Le simple regret, la simple contrition est déjà oeuvre de l’esprit de Dieu. Le pardon est donc toujours quelque chose que l’on reçoit, et que l’on donne simultanément. Il est tout autre chose que la culpabilisation de celui qui fait ce retour sur lui. La culpabilisation naît de l’accusation qui bibliquement parlant, est l’oeuvre même de l’adversaire de Dieu. 3418 C’est le sens liturgique de la confession des péchés. 3419 La conscience même du péché dès lors est une grâce, un don de Dieu, un fruit de l’esprit. 3420

Pour conclure, disons que, pardon, don gratuit et liberté, se rejoignent bibliquement. Ils introduisent dans la médiation singulière du Christ dans la communion d’église avec Dieu. Ce qui explique que le pardon se médiatise mal, ou difficilement : il n’y a pas de héros du pardon, il n’y a que des hommes qui en vivent. 3421 Il s’accomplit sur la croix, source de vie et de pardons. 3422

Quelques extraits d’un article de journal paru dans le quotidien “La Tribune le Progrès de Saint-Étienne”, le jour même où paraissait l’émission télévisée consacrée à Jean-Paul KAUFFMANN, pourraient illustrer cette conclusion. Trois soeurs de Gethsémani, Marie-Étienne, Marie-Denise, Marie-Christine, ont créé dans le quartier même où nous exerçons comme professeur d’école, une aide, un soutien scolaire, avant de déménager récemment.

‘Un petit immeuble (...) Au rez-de-chaussée, dans un appartement modeste (...) trois religieuses vivent ensemble. Souriantes elles parlent avec l’accent. Surtout Marie-Denise qui vient de l’Aude.’ ‘(...)’ ‘Les soeurs de Gethsémani gardent toujours dans leur coeur la solitude de Jésus au moment d’entrer dans sa mort et sa résurrection. “Jésus accablé de toute la douleur du monde. L’esprit de notre communauté est imprégné de cet esprit de participation à la souffrance des autres.”’ ‘(...)’ ‘Isolée, une soeur de Gethsémani aurait grand mal à vivre sa vocation. :”C’est pourquoi nous sommes toujours en petites communautés. Nous partageons nos peines et nos joies, nous faisons l’apprentissage de la vie fraternelle. Nous apprenons le pardon, nous nous entraidons à répondre aux appels de Jésus dans la vie de tous les jours”. ’ ‘La congrégation des soeurs de Gethsémani fait face aux besoins du moment : Nous essayons de répondre à tous les appels selon nos possibilités”. Accompagnement des familles en deuil, visite des personnes âgées, bénévolat à la bibliothèque sonore, faire faire les devoirs aux enfants à la sortie des écoles (”le soutien scolaire a commencé avec deux soeurs, il y a une dizaine de laïcs maintenant avec nous”).’ ‘“Une vie religieuse placée sous le signe de Gethsémani pourrait paraître bien sombre, il n’en est rien. Partager la vie des personnes éprouvées c’est rencontrer Jésus. C’est aussi découvrir les belles qualités de coeur que Dieu a mise en chacun. Nous recevons autant de nos amis que nous donnons. Et cet échange de vie est la clef de notre bonheur.” 3423

Cet article dont nous avons extrait ces lignes s’apparente au témoignage. La médiatisation suppose toujours un rapport à une virtualité, un contenu inerte, théorisé. Le témoignage n’est pas tout à fait une médiatisation en ce qu’il circule de bouche à oreille, se faisant l’écho d’une Bonne Nouvelle adressée à tous, il est “échange de vie “, il est le chemin par lequel Jésus invite les disciples à faire connaître l’Évangile. L’Évangile dont il dit qu’il donne la vie. Ainsi en va-t-il du pardon.

Notes
3387.

Matthieu XVIII 21 et 22

3388.

Au Temple de Saint-Étienne en Novembre 1996

3389.

Matthieu XVIII 21 à 22

3390.

Genèse IV 15 Promesse que le sang de Caïn sera désormais vengé sept fois par Dieu.

3391.

Pouvons-nous résumer en ces termes la loi de Moïse ? Égalité de traitement devant Dieu, et envers le prochain, regarder et aimer le prochain comme soi-même, et soi-même comme le prochain, bienveillance donc première envers le prochain ...

3392.

Le désir de réconciliation nous semble être le fondement de la loi de Moïse.

3393.

La quête de communion est le fondement de l’invitation de la Nouvelle Alliance qu’ouvre le Christ en communion parfaite avec son Père, et qui invite les hommes à cette communion en même temps qu’il leur donne les moyens d’y accéder par le don gratuit de l’Esprit Saint. C’est le sens de l’Eucharistie, et de la Cène.

3394.

Le pardon est peut-être typiquement biblique : nous pensons au judaïsme et la fête du “ jour des propitiations”Yom ha-Kippurim “ dix jours après le début de l’année, (Rosh Hashana) le jour de grand pardon qui inaugure l’année du calendrier juif.

La sonnerie du shofar ou “ corne du bélier ” annonce la repentance individuelle et collective.

3395.

D’après : “LAROUSSE Dictionnaire étymologique et historique du français” Jean DUBOIS, Henri MITTERAND, Alain DAUZAT ; Larousse Paris 1964; 1993.

3396.

Lire sur “Le Ménon “ :

CANTO-SPERBER Monique (recueillis et présentés par ) “Les paradoxes de la connaissance- Essais sur le Ménon de Platon “ éd. Odile Jacob Paris 1991 ; (382 p.).

3397.

Nous reprenons ici le titre de l’article de “La Vie” reportant les propos d’un débat entre RICOEUR et FINKIELKRAUT.

RICOEUR Paul et FINKIELKRAUT Alain “La condition du pardon c’est la vraie mémoire” (débat animé par Jean Claude ESCAFFIT ) in “La Vie “ n° 2588; (du 6 au 12 Avril 1995 ); (des pages 56 à 58).

La phrase est prononcée par Paul RICOEUR lorsqu’il dit :

“Je ne dirai pas qu’il (le pardon) efface l’événement (la personne morte ne reviendra pas), mais il lui donne un autre sens. Cette conversion de la mémoire permet à son tour un regard vers le futur. Mais pour trouver sa place, le passé doit être reporté à la juste distance du présent. S’il vient le hanter constamment, comme un spectre, il empêche le pardon. La condition du pardon c’est la vraie mémoire, libérée de la hantise.” (pages 56 et 57).

3398.

In ibidem à la page 56.

3399.

LÉON-DUFOUR Xavier “Dictionnaire du Nouveau Testament” Seuil Paris 1975

3400.

Le “don” du pardon, comme d’ailleurs la “demande” du pardon, accomplissent les trois dimensions bibliques selon la langue hébraïque, juste évoquées, le pardon couvre le coupable, le pardon supprime l’offense, et le pardon rétablit la relation, rompue.

3401.

Jean III 16 et 17

3402.

Le pardon introduit dans la perspective de Dieu, aux sources du cheminement de l’alliance, comme Jésus l’indique lorsqu’il évoque lors du sermon sur la montagne le jour qui se lève sur tous, bons et méchants, rappelant donc la promesse faite à Noé.

3403.

Songeons à la demande du Notre Père : “Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé.”

3404.

Le serviteur impitoyable amnistié se retrouve enfermé de n’avoir pas remis une moindre dette. Matthieu XVIII 23 à 35

3405.

Songeons à l’instant de la rencontre du Père et du fils prodigue, lors des retrouvailles. Luc XV 20

3406.

Luc XXIII 34 et JULLIEN Claude-François “Je voudrais pouvoir dire qu’il ne savait pas ce qu’il faisait- Tibhirine : parole de martyr “ in Nouvel Observateur numéro 1698 (du 22 au 28 Mai 1997) ; (pp 102 103). Cet article évoque des passages du livre de Christian DE CHERGÉ : “L’Invincible Espérance “ textes présentés par Bruno CHENU ; Bayard Paris 1997 ; (320 pages

3407.

AUGUSTIN (Saint) “Les confessions” traduction de Louis De MONDADON, Éd. Pierre Horay Paris 1947 ; ( page 54) ; livre II 4: “Les années qui montent”. “À propos de poires volées : La conscience dans le mal”

3408.

“L’homme en secret “ avec Jean Paul KAUFFMANN - Un film de Patrice CHAGNARD ; diffusé dans “Le jour du Seigneur “ le 13 07 96 sur France 2 .

3409.

Nous pensons au procès récent des jeunes profanateurs d’un cimetière juif dans une ville française. L’épouse d’un des défunts dont la tombe fut profanée, après avoir déclaré publiquement qu’elle ne pourrait jamais pardonner, s’effondrant soudain en larmes, accorda son pardon à l’un des prévenus qui le lui demandait. Nous touchons peut-être là ce qui distingue le pardon biblique et même chrétien de l’attitude éthique et philosophique qui caractérise aujourd’hui Robert MISRAHI qui parle de conversion simplement philosophique au désir de la joie qui rejoint le désir du bonheur pour soi et pour l’autre.

MISRAHI Robert “L’être et la joie : perspectives synthétiques sur le spinozisme : écrits sur Spinoza publiés ou inédits, revus et corrigés avec notices (1947-1997)“ Encre marine 42220 La Versanne 1997 ; (492 pages).

MISRAHI Robert “Pour une éthique de la joie” Conférence à l’IUFM de Lyon le 4 Juillet 1997 ; notes personnelles.

Dans la Bible il semble que le pardon s’il peut n’être donné que sans conditions, ne puisse jamais, pour s’accomplir parfaitement, faire l’abstraction d’une rencontre avec un Tout Autre, et donc avec l’autre, entre l’offensé et l’offenseur, sous le regard de Dieu, en communion avec lui.

Autrement dit : le pardon ne rejoint pas tant la raison humaine qu’il conduit l’homme au dépassement de sa propre raison.

3410.

Nous revenons à cette notion typiquement biblique de l’accomplissement, présente dès l’Ancien Testament, qui trouve en Christ accomplissant l’écriture et la loi une expression neuve. (Matthieu I 22 ; Matthieu V 17 ; Luc XXIV 27 ; Actes III 18 ; Actes XIII 27 ).

3411.

Il reste cette phrase de Jésus sur la croix fondatrice du pardon ;“ Père, Pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font” ( Luc XXIII 34) : Jésus demande le pardon de ses persécuteurs avant que ceux-ci aient conscience du mal et ne se repentent.

3412.

Dès la loi, révélée à Moïse, la vie est associée au bien, et le mal, à la mort.

Deutéronome XXX 15 à 19 : “Vois, je mets devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je te prescris aujourd’hui, d’aimer l’Éternel ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession.

Mais si ton coeur se détourne, si tu n’obéis point, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui, que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez entrer en possession, après avoir passé le Jourdain. J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives, toi et ta postérité.”.

La notion de vie et de mort, va se préciser progressivement. Daniel le prophète parlera de vie éternelle.

Daniel XII 2 et 3 : “Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre et la honte éternelle. Ceux qui auront été intelligents, brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité.”

(Voir aussi Ézéchiel XXXVII 1 à 14 ; la vision des ossements)

3413.

Ce passage de la mort à la vie se joue dans l’aujourd’hui dans la Nouvelle Alliance ; Jean III 14 15 16

3414.

Matthieu VI 14 ; Matthieu XVIII 35 ; Marc XI 25 26 ; Colossiens III 3 ;

Jacques II 13 : “Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté, car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde¨. La miséricorde triomphe du jugement.”

3415.

Ce sont ici les paroles adressées par Jésus à Pierre en Matthieu XVI 18 e 19 ; et répétées aux disciples en Matthieu XVIII 18. Ce sont pratiquement les mêmes paroles adressées aux disciples au soir de la résurrection mais dans le sens inverse le mot pardonner (signifiant laisser libre en langue grecque aphièmi ) se substituant au verbe lier en Jean XX 23

Sans doute comprenons-nous, à partir de là, pourquoi la pratique du pardon joue un rôle de tout premier ordre dans l’histoire chrétienne. Souvent, il semble s’être, avec fracas, et malheureusement, beaucoup dissocié de la gratuité qui devrait l’accompagner , pour , dès lors, comme l’exprime son étymologie grecque, rendre libre, à la suite du Christ mourant sur la croix et pardonnant. Comme si la tentation d’en faire une affaire monnayable et en conséquence un moyen de tenir les hommes, avait parfois fini par s’imposer au moins provisoirement.

Depuis la place liturgique de la confession des péchés dans la chrétienté, ou, le confessionnal de l’église catholique, jusqu’à la question des indulgences à l’origine même de la réforme, la question du salut est toujours chrétiennement reliée à celle du pardon donné et reçu, reçu et donné, il est la porte de l’eucharistie, l’action de grâces, la communion.

3416.

Le grec ” allassô “ signifie rendre autre, il est traduit par réconcilier dans les évangiles.

À ce verbe, nous dit Xavier Léon DUFOUR, dans son dictionnaire, est préfixée une préposition qui en précise la nuance : dia -kata-, apo-kata-, syn- apo, d’où “se changer envers quelqu’un” qui a donné réconcilier. La réconciliation précède la communion koinônia qui signifie “mettre en commun” et exprime la naissance communautaire de l’église.

3417.

Un exemple récent illustre cette chose.

Au cours de la même semaine, où nous rédigions cette réflexion radiophonique sur le pardon, se sont déroulés deux événements étranges.

1/ Lors d’une visite au supermarché, voyant que sa maman ne voulait pas lui offrir un sac de billes, notre jeune fils l’a caché sous son maillot, sans que sa mère ne s’en aperçoive. Elle ne se rendit compte de la chose que le soir, lorsqu’allant embrasser son fils dormant, elle découvrit le sac de billes sous son oreiller. Le lendemain nous parlions avec lui.

Finalement j’allais payer le sac à la caisse, en priant la caissière d’excuser mon enfant.

Celle-ci me répondit, en minimisant la chose, qu’elle espérait que je n’avais pas trop disputer mon fils ...

Non, lui dis-je mais il fallait bien marquer le coup, pour qu’il ne recommence pas.

2/ Quelques jours plus tard, nous recevions chez nous une lettre, d’une jeune enfant d’un ami.. C’était une lettre d’excuses, elle avait dérobé lors d’une visite récente à la maison cinquante francs, sans que nous nous en apercevions. Elle nous rendait l’argent. Je téléphonais aussitôt au père pour minimiser la chose et de ne pas trop la disputer. Mais le père ne l’entendait pas de cette oreille. Finalement, ayant eu la jeune fille au téléphone, je lui expliquais que je la remerciais pour son courage, et son honnêteté, que ce n’était pas très grave. Et qu’il fallait simplement ne pas recommencer.

J’expliquais alors à la fillette ce qu’avait fait mon propre fils et comment tout s’était passé. Je concluais alors en lui disant, qu’il était sans doute normal que son père et sa mère l’aient disputée, comme il était normal que je lui dise que ce n’était pas grave. Ce qui était exactement la situation inverse de l’histoire précédente.

Nous avons là l’illustration nous semble-t-il de ce que nous disions. Il y a bibliquement, une priorité : regarder la poutre se son oeil avant de regarder comme pour l’ôter la paille qui est dans l’oeil du voisin.

Cette priorité se transmet ici dans l'attitude éducative de l’adulte parent par l’effort qui consiste à montrer à son enfant que le premier effort est à faire vis à vis de soi-même. Mais lorsque nous nous trouvons dans la situation inverse, il convient toujours d’être prêt au pardon. Nous rejoignons en partie la préférabilité inconditionnelle de l’autre qui est le point fort de la démarche éthique de JANKÉLÉVITCH. Mais en partie seulement. Il s’agit d’avantage d’entrer dans la perspective indispensable du pardon et de la communion qui en résulte. Peut-être tenons-nous dans cet exemple, une illustration de la pédagogie divine du pardon, répercutée par des pédagogies humaines ?

3418.

L’accusateur est l’adversaire de Dieu. Jean VIII 1 à 11 ; (l’épisode de la femme adultère ) ; Apocalypse XII 7 à 12

3419.

ASMUSSEN Hans “Le combat de la prière” Delachaux & Niestlé Neuchâtel 1952; (105 pages).

3420.

Romains V 20 21 ; Jacques III 1 à 12 ; Jude 15

3421.

Nous pensons à l’ homme dont parla Christophe AMEDRO lors de son homélie précédemment évoquée.

Nous pourrions évoquer bien sûr les moines de Tibhirine.

CHENU Bruno (collectif) “Sept vies pour Dieu et l’Algérie” Bayard Paris 1996 ; (224 pages).

Ou encore l’image de Jean Paul II pardonnant à celui qui avait tenté de l’assassiner.

Ou enfin ce très beau texte de Julos BEAUCARNE, poète chanteur belge, écrit dans la nuit du 2 au 3 Février 1975, comme un poème et qui fut lu, lors du procès du meurtrier de sa femme. BEAUCARNE Julos “mon terroir c’est les galaxies” éditions louise hélène Bruxelles 1981 (2° édition ) ; ) à la page 206 : “amis bien aimés”.

À chaque fois, ne ressentons-nous pas une sincère admiration mêlée de cette gêne indicible qu’éprouve d’ailleurs certainement explicitement ou non, également celui-là même qui fait momentanément figure de héros ?

3422.

La croix du Christ obtient la rédemption du pécheur. Le latin red-emptio traduit le grec apo-lytrôsis (de lytron : moyen de délivrance, rançon). Devant la croix source de vie chacun s’incline. (Jean X 16; Éphésiens II 14 à 18; Philippiens II 5 à 11)

On peut se reporter à LOUF André “La grâce peut davantage “ Desclée de Brouwer Paris 1992 ; (226 pages).

3423.

DOURIS Catherine “Soeurs de Gethsémani: l’histoire d’un sourire”

in “La Tribune le Progrès” du 13 Juillet 1997 ; (page 9).