Luc XIII 31 à 35 Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Jeudi 30 Octobre 1997 Commentaire radiophonique Antoine CABALLÉ R.C.F. Saint-Étienne 94,7

‘Ce même jour, quelques pharisiens vinrent lui dire : Va-t’en, pars d’ici, car Hérode veut te tuer. Il leur répondit : Allez et dîtes à ce renard : Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et de demain, et le troisième jour j’aurai fini.’ ‘Mais il faut que je marche aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.’ ‘Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!’ ‘Voici, votre maison vous sera laissée, mais je vous le dis, vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!’

Le message biblique tout entier peut se lire, comme une invocation de la bénédiction divine pour l’homme blessé, l’homme conscient d’être blessé, inaccompli, en quête de Dieu et de lui-même, en quête d’existence, de consolation et de consolidation. Mais en même temps, le message biblique est une exhortation. Une exhortation vivante et forte, pour l’homme. Exhortation à bénir quiconque vient vers lui au nom du Seigneur, ce qui revient à dire, à bénir quiconque vient vers lui.

“Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!” phrase du psaume 118, 3450 pourrait se présenter, en effet, comme une invocation initiale, sorte de prière préliminaire destinée à disposer le lecteur ou l’auditeur à l’intelligence de la parole biblique qui trouve son accomplissement dans celui qui vient et que le texte révèle comme étant celui qui accomplit parfaitement le message : Jésus, le Christ, lui-même.Au bout du bout du texte biblique, les derniers mots du livre de l’Apocalypse de Jean sont ceux-ci : ” Amen viens Seigneur Jésus ... Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous.” 3451

Comme il entra jadis, à Jérusalem sous les cris de la foule qui criait déjà : “Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur !” 3452 Comme il mourut cependant, quelques jours plus tard, dans cette même ville, au Golgotha, comme il ressuscita au matin du troisième jour, toujours à Jérusalem ... dont le nom signifie : fondement de la paix ... Par sa mort et sa résurrection dans cette ville, Jésus est venu fondé l’ère d’une paix nouvelle offerte gratuitement à tous les hommes.

Le texte que nous venons de lire, annonce toutes ces choses.

Jésus répond ici aux pharisiens, qui viennent l’avertir qu’Hérode cherche à le faire mourir. Nous pouvons même ajouter, entre parenthèse, comme celui-ci a déjà fait trancher la tête du Baptiste, le cousin de Jésus, que l’avertissement était sans doute à prendre vraiment au sérieux.

Comme tout au long de son ministère, Jésus se trouve confronté aux pouvoirs, aux puissants de ce monde, pour qui il représente une certaine menace, ou plutôt, qui se figurent qu’il représente pour eux une certaine menace.

Pour toute réponse Jésus fait annoncer à Hérode, qu’il chasse les démons, et, qu’il guérit les malades.

Pour tout juif de cette époque, cela pouvait vouloir dire qu’il était bien celui que les prophètes avaient annoncé. Jésus accomplit en sa personne en effet le Règne de Dieu.

Celui qu’il trouve en face de lui, celui qui s’affronte à lui, n’est donc pas l’homme qui souffre, l’homme blessé qui ne rencontre en Jésus que sources de consolations et de joies, de renouvellements et de guérisons, mais l’homme, au contraire, qui, trop plein de lui-même, n’agit qu’en fonction de lui-même, ou en fonction de ce qu’il croit être Dieu et qu’il confond avec les apparences trompeuses.

Dieu se plaît à choisir ce qui est faible, petit, méprisé, parmi les hommes, pour confondre les forts et les puissants. Il s’agit d’une constante du message biblique. Il nous exhorte aujourd’hui à bénir quiconque vient au nom du Seigneur, c’est à dire à regarder en dehors de nous même, pour accueillir le salut qui nous est offert.

Alors il nous apprend à reconnaître en chacune de nos rencontres l’un de ses messagers, à accueillir le plus petit de nos frères, l’étranger, comme s’il s’agissait du Seigneur lui-même.

‘“Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.” ’ ‘“Amen, viens Seigneur Jésus.” ’

Toi qui t’es plu à te manifester dans la rencontre avec le prochain, notre frère.

Notes
3450.

Psaume CVIII verset 26

3451.

Apocalypse XXII 20 et 21

3452.

Luc XIX 38