L’enfant pauvre et sa mère ...

Pièce en 12 tableaux.

Consignes de lecture : Est écrit en gras ce qui est dit ou chanté sur scène. Ce qui est chanté est en plus en italique.

“Dans la classe, il serait bon que les objets disparus reviennent ou que nous sachions au moins ce qu’ils sont devenus. Alors il est sûr que nous jouerons mieux.”

Liste du matériel :

Un foulard

Une poupée en chiffon.

Une valise

Un drap blanc

Un tablier de marchand

Une machine à écrire

Une poubelle (pouvant servir de table chez le marchand, en le retournant)

Une robe colorée

Des chaussures (à talon si possible)

Un cerceau (servant de berceau).

Deux cerceaux servant de lit pour la maman et le petit.

Des oreilles de chat tenues par un élastique (21)

Une flûte à bec blanche.

Un mouchoir blanc pour le marchand (tableau numéro 11)

Disposition de la scène :

Tout au long du petit “spectacle” et jusqu’à la fin le choeur reste disposé comme indiqué au tableau numéro 1 et répété les tableaux suivants, en fond de scène selon deux groupes distincts.

À chaque nouveau tableau, il est conseillé de changer d’acteurs, les nouveaux acteurs s’avancent donc sur la scène tandis que les anciens regagnent le choeur.

1° Tableau : une scène de la vie quotidienne.

Sur la scène : l’enfant et sa mère.

L’enfant est dans son lit ses pieds nus dépassent de la couverture, il est à moitié, assis avec un oreiller derrière la nuque, il tient contre lui une vieille marionnette en chiffon.

Sa mère est assise à côté de lui.

Elle tient un tissu blanc dans la main et elle coud.

En fond de scène les enfants se tiennent debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

La maman sont pieds nus. La maman a un foulard sur la tête.

L’enfant

Dis moi, maman , raconte-moi une histoire ....

La maman

Mais, je viens juste de t’en raconter une, et c’était déjà la troisième. Et puis, il est tard, il est l’heure de dormir pour les petits enfants comme toi.

Elle se penche pour lui faire une bise sur le front.

L’enfant

Alors, parle-moi encore une fois de papa, je te promets de dormir après ...

La maman

Tu sais bien que ça m’est difficile, tu veux me faire pleurer ?

L’enfant

Est-ce qu’il était fort, beau, grand et intelligent ... Est-ce qu’il ressemblait ... à Batman ?

La maman

Ton père était très différent des autres ... Il était ...

Elle ne peut terminer sa phrase et sanglote la tête entre les mains.

L’enfant se penche vers sa mère pour la consoler et ils s’endorment l’un contre l’autre, la marionnette en chiffon reste seule sur le lit. Pendant le chant, ils s’endorment.

1° chant sur un poème de García Lorca :

Maman, je voudrais ...

-Maman, je voudrais être de l’eau .... (G)

- Mon fils, tu n’auras pas chaud. F)

-Maman, je voudrais être en argent ... (G)

-Mon fils, tu auras bien froid .... (F)

-Maman brode-moi sur ton oreiller .... (G)

-Oui mon fils, sans tarder .... (F)

2 ° Tableau : une autre scène de la vie quotidienne.

Sur la scène : l’enfant et sa mère.

L’enfant est assis avec une cuillère et un bol à la main.

Sa mère est assise à côté de lui.

Elle tient toujours un tissu blanc dans la main et elle coud.

L’enfant et la maman sont pieds nus.

La maman a toujours un foulard sur la tête.

En fond de scène les enfants se tiennent debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

2° chant écrit par le maître sur une idée des enfants.

Maman, s’il te plaît ...

-Maman, s’il te plaît, je voudrais être un prince ...

Avoir un cheval et un joli jardin ... G

- Comment feras-tu, mon fils, pour être prince ?

Je n’ai que l’argent pour acheter du pain ...

Comment feras-tu, mon fils, pour être prince ?

Je n’ai que l’argent pour acheter du pain ... F

-Maman, s’il te plaît, je voudrais un royaume ...

Avec un palais rempli de courtisans ... G

-Comment feras-tu ? Je n’ai d’autre royaume,

Que cette vieille cabane, ouverte aux quatre vents ...

Comment feras-tu ? Je n’ai d’autre royaume,

Que cette vieille cabane, ouverte aux quatre vents ... F

-Maman, s’il te plaît, je voudrais une couronne,

Pour être admirer, respecter de tous les gens ... G

-Comment feras-tu ? Je n’ai d’autre couronne,

Que celle que l’amour nous tisse au fil des ans ...

Comment feras-tu ? Je n’ai d’autre couronne,

Que celle de l’amour qu’a pour toi ta maman ...” F

L’enfant regarde sa maman et s’arrête de manger, soudainement.

L’enfant

Dis moi maman, tu ne manges rien ? ....

La maman

Je n’ai pas faim, et puis il faut bien garder le riz qu’il nous reste pour ce soir. Nous le partagerons.....

Elle continue de coudre sans lever la tête.

L’enfant

Tous les jours tu dis la même chose et le soir venu tu ne manges pas davantage. Si c’est comme ça, alors moi non plus je ne mangerai plus rien, ça fait trois jours que je te vois te priver de toute nourriture pour moi ...

La maman

Tu sais, les grandes personnes ont fini de grandir, alors elles n’ont pas besoin de beaucoup manger ...

L’enfant

Oui, mais nul ne peut vivre sans manger, même pas les grandes personnes, et moi je t’aime maman, je ne voudrais pas te perdre ...

La maman

Mais tu ne me perdras pas mon fils, je resterai toujours près de toi, toujours ...

Elle lève enfin la tête et sourit à son enfant. L’enfant se penche vers sa mère et lui donne une cuillerée de son bol, comme à un enfant, puis il mange à son tour, la mère le regarde en souriant.

L’enfant

Il continue de donner tour à tour une cuillerée à sa maman et à lui-même.

Jouons ... comme quand j’étais petit, mais c’est toi maman, qui jouera le rôle du petit. Une cuillerée pour maman.

Une cuillerée pour ... Batman ... Une cuillerée pour Cendrillon ... Une cuillerée pour le prince charmant.

3 ° Tableau : L’enfant grandit.

Sur la scène :

L’enfant est assis par terre et la marionnette en chiffon à côté de lui . Plus loin, derrière, la mère silencieuse coud sans rien dire

L’enfant est assis avec un papier et un crayon à la main devant un catalogue de jouets ouvert à ses pieds.

En fond de scène les enfants se tiennent debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre, tous chantent ensemble.

L’enfant

(Il s’arrête parfois d’écrire, puis il se met à chanter ...)

Le 3° chant ( texte fait par Hassan puis travaillé par le maître pour en faire une chanson ).

Je voudrais

Une villa

Deux gros chiens

Cent trente trois lapins

Au moins ...

Quarante voitures en jouets ...

Et un VTT

Tout rouge et violet ...

Il me faudrait

Trois gros chats

Un mur peint

Et cent dix gardiens

Au moins ...

Ma villa serait protégée

Et mon VTT

Super bien gardé...

Il me faudrait

Avec ça ..

Deux jardins

Trois portes en sapin

Au moins

Avec des clés pour fermer

Et mon VTT

Prêt à démarrer ...

La maman :

Que fais-tu mon fils ?.....

Elle continue de coudre sans lever la tête.

L’enfant

J’écris une lettre, ça ne ce voit pas, non ?...

La maman

À qui écris-tu ? Tu sais bien que les lettres, il faut les envoyer, et tu sais ce que coûtent les timbres, sans parler des enveloppes et du papier.

L’enfant

Oui, je sais, toujours l’argent ... Si tu préfères je peux envoyer un fax, mais pour ça il faudrait qu’on en ait un ...

La maman

Mais tu ne m’as pas répondu, mon fils, à qui écris-tu ?

Elle lève enfin la tête s’arrête de coudre et sourit à son enfant.

L’enfant fait une boule avec le papier et le jette devant lui, il met le crayon dans sa poche. Puis, il prend la marionnette posée devant lui et, il se lève.

L’enfant

Debout immobile, s’adressant la marionnette qu’il regarde fixement.

Je n’écris plus à personne à présent, je jouais simplement à faire une lettre pour un marchand de jouets. Mais maintenant j’ai fini de jouer.

Il laisse tomber la marionnette et disparaît.

En fait il rejoint le groupe des choristes.

La mère le regarde partir avec tristesse et étonnement, puis une fois qu’il n’est plus là, elle se remet à coudre. Elle pose enfin le morceau de tissu blanc sur une chaise et sort de la scène.

4 ° Tableau : L’enfant veut partir pour travailler.

Sur la scène : L’enfant tient d’abord à la main le même tissu blanc que la maman cousait depuis le depuis début de l’histoire, mais pendant la chanson, peu à peu, progressivement, il le plie soigneusement et le glisse dans une valise posée à côté de lui.

En fond de scène, les enfants se tiennent toujours debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

Chanson numéro 4 à partir d’un texte d’ Hayat et Sabrina travaillé par le maître

Je dois partir .

- Je dois partir, maman ....

Pour gagner de l’argent ...

Pour trouver du travail,

Il faut que je me taille ... (G)

2 fois la 1° fois (G)

La 2° fois (G)+ (F)

-Mon fils, ça ne va plus?

Comment t’y prendras-tu ?

Pour pointer au chômage ..

Tu n’as pas encore l’âge .... (F)

- Je me déguiserai

Je passerai pour un grand ...

Et je travaillerai....

Même pour très peu d’argent (G)

2 fois la 1° fois (G)

La 2° fois (G)+ (F)

- Mais ne sois pas si bête ...

Tu es tombé sur la tête ...

Tu es bien trop petit ...

N’es-tu pas bien ici ?

(F)

- Je dois partir maman ....

Pour gagner de l’argent ...

Pour trouver du travail,

Il faut que je me taille ... 3 fois La 1° fois (G) La 2° fois (G)+ (F)

La 3° fois (f)

La maman arrive en courant, au moment où le fils va partir , elle l’arrête par le bras.

La maman :

Eh ! Mais qu’est-ce qui te prend tout à coup ? Où vas-tu, mon fils ?

L’enfant :

Je pars chercher du travail ...

La maman :

ç a y est il est devenu fou !

L’enfant :

Mais comprends bien, c’est pour toi, maman, que je pars. Il sera pour toi l’argent que je gagnerai.

La maman :

Mais, tu es beaucoup trop jeune pour travailler ...

L’enfant :

Je vais me maquiller comme Patrick Sébastien pour paraître plus vieux. Je me fabriquerai des faux papiers. Et le tour sera joué.

La maman :

Donne-moi cette valise, je t’en prie.

L’enfant baissant la tête lui donne la valise.

Ne me fais pas mourir de chagrin, je t’en supplie, promets-moi, mon fils, de ne pas partir. Elle prend son enfant dans ses bras et se met à pleurer.

L’enfant

Debout immobile.

Je te le promets maman.

Il pose ses lèvres sur le front de sa mère et il s’en va.

En fait, il rejoint le groupe des choristes.

La mère ne le regarde pas partir, elle reste seule debout avec une valise à la main, immobile à son tour.

Puis elle va se coucher.

5 ° Tableau : L’enfant part en cachette.

Sur la scène : L’enfant dort dans son lit.

Dans un autre lit, la maman dort aussi avec, au pied du lit, la valise .

En fond de scène, les enfants se tiennent toujours debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

La conscience de l’enfant :

Jouée par un enfant au milieu de la chorale et qui tient un porte-voix (cône).

Psst ...

L’enfant endormi se tourne ...

Psst ..... (Plus fort que le premier)

L’enfant se tourne encore ..

Psst ... (Encore plus fort)

L’enfant

En soupirant, mais toujours couché.

Eh ? ? ?

La conscience de l’enfant :

L’enfant redresse la tête se frotte les yeux comme s’il se réveillait et regarde d’un air étonné..

Écoute-moi, petit. Je suis ta conscience, c’est moi qui te parle : tu ne peux pas laisser ta mère comme ça. Crois-tu que ton père serait fier de toi ?

À partir de ce moment, l’enfant fera tout ce que lui dit sa conscience.

Lève-toi, sans faire de bruit, pour ne pas la réveiller.

Va prendre la valise qui est posée à côté de son lit.

L’enfant :

Penché sur le lit de sa mère endormie.

Je te promets que je reviendrai maman, dès ce soir. Avec l’argent que j’aurai gagner, je t’achèterai des beaux souliers, comme ça, tu ne t’abîmeras plus les pieds. Et puis, je t’apporterai une jolie robe toute neuve pour remplacer ce vieux morceau de tissu tout abîmé que tu portes tous les jours et qui te tient lieu de tablier ...

Il pause ses lèvres sur le front de sa mère.

Au revoir ,maman, à ce soir, promis, tu n’auras même pas le temps de te rendre compte que je suis parti.

Il part avec la valise, sur la pointe des pieds, il rejoint le choeur.

Le 5° chant écrit par le maître.

Il faudra ...

Adieu, ma vieille cabane,

Adieu, ma pauvre maman ...

Adieu, la vie me réclame

Je dois partir maintenant ...

Il faudra bien que je m’en aille

Il me faut quitter la maison

Il n’y a, ici, rien qui vaille

Je m’en vais changer d’horizon ...

Je pars vers mon avenir,

Chercher un monde meilleur,

Même si je dois en souffrir

Même si je brise ton coeur ...

Il faudra bien que je m’en aille

Il me faut quitter la maison

Il n’y a, ici, rien qui vaille

Je m’en vais changer d’horizon ...

Maman, je voudrais te dire

Que rien n’efface l’amour ..

Rester serait encore pire ...

Crois-moi, je t’aimerai toujours ...

Il faudra bien que je m’en aille

Il me faut quitter la maison

Il n’y a, ici, rien qui vaille

Je m’en vais changer d’horizon.

6° tableau: L’enfant chez le marchand : le vol.

Sur la scène :

Sur une table une machine à écrire. Assis devant la machine, le marchand semble assoupi. On le reconnaît à son tablier. À côté de lui un berceau avec un poupon représentant un vrai bébé.

Au premier rang de la chorale, les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre, deux enfants choristes tiennent à bout de bras, l’un une robe très colorée , l’autre, dans chacune de ses mains, une chaussure,elles sont assorties l’une à l’autre ...

L’enfant entre sa valise à la main.

Le marchand

Bonjour, jeune homme, que puis-je pour vous ?

L’enfant

Bonjour, monsieur le marchand. On m’a dit que vous cherchiez quelqu’un. J’ai une grande expérience de la vente, vous savez, je peux même vous montrer les papiers si vous le désirez.

Il pose sa valise sur la table et fait mine de commencer à l’ouvrir.

Le marchand

Désolé jeune homme mais je ne cherche pas un employé vendeur.

Voyez-vous, j’ai perdu ma femme, il y a quelques mois, elle est morte subitement. Elle me laisse ce bébé. Je dois m’occuper de lui toute la journée. Ce n’est pas facile de garder le magasin en même temps. Je voudrais quelqu’un pour me décharger, mais je pense plutôt à une dame expérimentée, une sorte de nourrice ... qui saurait s’occuper du bébé.

L’enfant

Vous savez, j’ai aussi une grande expérience des bébés, je suis l’aîné d’une famille nombreuse, avec dix jeunes frères et soeurs, à la maison, une mère toujours malade et un père toujours au travail ...

Le marchand

Vous êtes vraiment très aimable, cher jeune homme, repassez me voir dans quelques jours, si je n’ai trouvé personne, on ne sait jamais, je ferai appel à vous, c’est promis.

L’enfant (En colère)

Vous êtes le dixième, au moins, qui me répond la même chose. “Repassez me voir dans quelques jours.” On sait ce que ça veut dire ..

(Il part brusquement ... en oubliant sa valise).

Le marchand (Seul, au bout d’un moment ...)

Monsieur vous avez oublié votre valise ... Pauvre jeune homme !

(Le bébé se met à pleurer : un enfant de la chorale ...)

Le marchand

Ah, toi tu réclames ton biberon, je vais te le préparer, ne pleure pas mon petit poussin. Il sort précipitamment avec l’enfant dans ses bras.

Chanson numéro 6 à partir d’un texte Khadidja et Aurélie travaillé par le maître.

Pendant la chanson l’enfant revient prendre la valise. Il voit les rayons, il prend la robe et les chaussures et il part en courant.

Que les robes sont belles ...

Dans ce magasin

Les rayons sont pleins ...

Mais pour toi maman

Je n’ai pas d’argent,

Que les robes sont belles,

Bordées de dentelles ...

Où est le marchand ?..

Il a l’air absent ...

Je vole celle-ci,

Elle est si jolie.

Je prends ces chaussures ...

Juste à ta mesure ...

Et comme le marchand

N’est toujours pas là

Je pars en courant ,

T’apporter tout ça ....

L’enfant sort en courant.

Le marchand un peu après entre avec son bébé et un biberon.

Il s’arrête devant les rayons sans rien dire ...

Puis il s’assoit comme au début.

Le marchand

Ah ! Le jeune homme est revenu prendre sa valise ! Il m’a fait de la peine, il était si jeune, il avait l’air si triste, presque en colère.

7° tableau: L’enfant veut offrir la robe et les chaussures à sa maman.

Sur la scène :

Sur la scène la maman est seule, elle marche de long en large avec impatience elle se sert de son foulard comme d’un mouchoir pour pleurer.

Au premier rang de la chorale, les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

L’enfant entre sa valise à la main. La maman s’arrête de marcher elle lui tend les bras.

L’enfant s’avance vers elle.

Il ouvre la valise, il sort la robe de la valise et la montre à sa mère qui la prend et la regarde émerveillée.

Chant numéro 7

Sur un texte de Toufik

- Maman, prends cette jolie robe, elle est pour toi ... (G)

-Mon fils, explique-moi, comment l’as-tu trouvée ? (F)

-Maman, ne t’occupe pas, mets la sur toi (G)

-Mon fils, réponds-moi, ne l’aurais-tu pas volée ? (F)

Sur cette dernière phrase du choeur, la maman tient la robe sans plus la regarder.

La maman

Dis-moi, mon enfant, où l’as tu trouvée cette robe ?

Et d’abord, dis-moi où étais-tu passé, je t’ai cherché toute la journée, j’ai beaucoup pleuré, tu sais, j’ai bien cru que tu étais parti pour toujours.

L’enfant

Je l’ai trouvée dans une ... Ou plutôt je l’ai gagnée, oui, c’est ça, je l’ai gagnée ...

La maman

Tu as participé à un jeu ? Mais tu ne pouvais pas jouer sans argent, et tu n’as pas un sou ...

L’enfant

Je l’ai gagnée en travaillant ... J’ai trouvé du travail, et je dois y retourner demain ...

La maman L’air soupçonneuse

Du travail ? Où ça ? Et d’abord, quand on trouve du travail, on ne paie pas à la fin de la journée, mais à la fin du mois.

L’enfant

Bon ça va, tu veux savoir ? Eh bien je l’ai volée cette robe, et ces chaussures avec ...

Il montre les chaussures à sa maman.

La maman

Quoi ? Sur cette parole, elle laisse tomber la robe par terre.

Chant numéro 8

Sur un texte d’ Awatef.

Mon fils, tu m’ fais honte...

Mais pourquoi donc as-tu volé ?

Mon fils, quelle honte ...

Je ne t’avais rien demandé ...

Mon fils, tu m’ fais honte ...

On va nous prendre pour des voleurs ...

Mon fils, quelle honte !

Nous qui n’avions plus que l’honneur ...

La maman :

Allez viens, dis-moi où l’as tu volée ? Nous allons la rapporter ...

L’enfant :

J’ai trop honte ...

Chant numéro 9

- Maman,

Je n’ te dirai jamais

D’où proviennent ces vêtements... G

-Comment ?

Réponds moi vraiment...

Réponds-moi, c’est important ... F

-Maman,

J’ai trop honte, tu sais ...

Pour retourner chez le marchand ... G

_Marchand ...

Tu as dit marchand ...

Viens, allons y dès à présent ... F

La maman remet les vêtements dans la valise, prends l’enfant par la main, et le tire jusqu’à la sortie. (Ils rejoignent le choeur).

8° tableau: Chez le marchand pour rendre les objets volés.

Sur la scène :

Sur la scène : le marchand, la maman la valise, l’enfant, et le berceau à côté de la table avec la machine à écrire ....

Chant numéro 10 (écrit par le maître) :

Qu’est-ce que la vérité ?

Un tyran dur et avide ?

Une géométrie rigide ?..

Qu’est-ce que la vérité ?

Un tableau inachevé ?..

Une vieille horloge arrêtée ?..

Qui es tu vérité ?

J’ai tellement peur de toi ...

Je ne te connais pas ...

Serais-tu mon seul juge

Ou bien

Serais-tu l’assassin ?

Qu’ est-ce que la vérité ...

Dans une vie qui se donne

Une amie, une personne ... ?

Qu’ est-ce que la vérité

Un chemin renouvelé ?

Un instant d’éternité ?..

***

Qui es-tu vérité ?..

“Je viens, ne me crains pas

Je marche devant toi

Ton amie ton refuge ...

Je viens

Je suis ton seul chemin ...”

La maman

(En prenant la valise de l’enfant puis en ouvrant la valise).

Mon enfant vous a volé cette robe et ses chaussures.

Je vous prie de l’excuser, il est encore petit vous savez, il ne sait pas bien ce qu’il fait, j’ai très honte pour lui. J’ai voulu qu’il vienne avec moi, il faut qu’il comprenne qu’il a mal fait, alors nous sommes venus ensemble pour vous rapporter ces vêtements. Reprenez-les, je vous en prie, ils sont à vous ...

(En s’adressant à l’enfant) Tu dis au monsieur que tu regrettes ?

L’enfant

(En baissant la tête et en pleurnichant)

Excusez-moi monsieur, j’ai honte, je vous demande pardon, je ne recommencerai plus, je vous en supplie, ne dîtes rien à la police...

Le marchand

Et toi pourquoi mens-tu mon petit ?

Pourquoi ne dis-tu pas à ta mère que c’est moi qui te les ai données, cette robe et ces chaussures ?...

Madame, vous pouvez garder ces vêtements. Ils sont à vous.

La maman

Quoi, que dîtes-vous là ? ? ?...

Le marchand

Oui, j’étais en plein inventaire, je pensais en moi-même : Que vais-je faire de ces vieilleries que je n’arrive jamais à vendre ? Votre fils est entré dans le magasin juste à ce moment là. Je lui ai proposé de prendre ce qu’il désirait dans le lot des vêtements soldés, et que je lui ferai un prix. Il a choisi cette robe et ses chaussures, il m’a dit que c’était pour sa maman et qu’il n’avait pas un sou. Alors, je les lui ai données.

La maman

(Bouleversée, en serrant son enfant contre elle)

Mon fils, tu as fait tout ça pour moi !

L’enfant

Mais maman, ce n’est pas ... (Sa maman l’interrompt en lui mettant tendrement le doigt devant la bouche.

La maman Se tournant vers le marchand

Comment vous remercier ? Mais reprenez-les ou bien dîtes-moi combien je vous dois ...

Le marchand

Je vous en prie, ce n’est vraiment rien, ce ne sont que des vieilleries.

La maman

Vous savez, j’ai perdu mon mari récemment, je suis seule pour l’élever, mais c’est un brave petit ...

Le marchand

Je sais ce que c’est .. moi aussi, j’ai perdu ma femme il y a tout juste six mois aujourd’hui ... Elle me laisse seul avec cette fillette.

Il se tourne vers le berceau.

Reprise de la fin du chant numéro 10 à partir de :

***

(Qui es tu vérité ?)

9 ° Tableau : L’enfant part en cachette une deuxième fois.

Sur la scène : Idem tableau numéro 5

L’enfant dort dans son lit.

Dans un autre lit, la maman dort aussi avec, au pied du lit, la valise .

En fond de scène, les enfants se tiennent toujours debout.

Les garçons (G) d’un côté les filles (F) de l’autre.

Chant numéro 11 écrit par le maître ...

Ma conscience s’embrouille ... se brouille, m’embrouille

Je cherche la lumière ... Je me perds, je me perds

Ma conscience s’accuse, ... m’accuse, j’accuse ...

Je n’ai plus de lumière .... Et j’erre, et j’erre ...

Ma conscience s’embrouille ... se brouille, m’ embrouille

Où est donc la lumière ? ... Je me perds, je me perds

Ma conscience est perdue ... Je ne sais plus, rien plus ...

Elle n’a plus de lumière ... Et j’erre, et j’erre ...

Ma conscience s’embrouille ... se brouille, m’ embrouille

J’ai perdu la lumière ... je me perds, je me perds

La conscience de l’enfant

Jouée par un enfant au milieu de la chorale et qui tient un porte-voix (cône).

Psst ...

L’enfant endormi se tourne ...

Psst ..... (Plus fort que le premier)

L’enfant se tourne encore ..

L’enfant

En soupirant, mais toujours couché.

Eh ? ? ?

La conscience de l’enfant

L’enfant redresse la tête se frotte les yeux comme s’il se réveillait et regarde d’un air étonné..

Écoute-moi, petit, écoute-moi bien ...

À partir de ce moment, l’enfant fera tout ce que lui dit sa conscience.

-Lève-toi. Va t’en, tu n’es bon à rien ....

L’enfant

Penché sur le lit de sa mère endormie.

J’essaierai de revenir maman, un jour...

Il pose la main sur le lit de sa mère et s’agenouille ...

Adieu ma pauvre maman, ne sois pas triste il est préférable que je m’en aille.

Il part sans la valise, sur la pointe des pieds, il rejoint le choeur.

Il faudra ...(reprise du chant en très triste )

Adieu, ma vieille cabane,

Adieu, ma pauvre maman ...

Adieu, la mort me réclame

Je dois partir maintenant ...

Il faudra bien que je m’en aille

Il me faut quitter la maison

Il n’y a, ici, rien qui vaille

Je m’en vais changer d’horizon ...

10° tableau : L’enfant et le chat de gouttière.

Sur la scène : L’enfant avec les pieds nus, une poubelle avec un couvercle.

Le chat se signalera par des oreilles pointues tenues par un élastique autour de son front, il peut aussi éventuellement avoir le visage grimé.

L’enfant

Quel froid! Brr ....

Il met sa main en visière et regarde tout autour de lui.

Pas la moindre place pour me protéger dans cette nuit, tout semble fermé, silencieux, comme endormi, pas une seule lumière.

En marchant il cherche un abri, il grelotte tout en se tenant les côtes.

Tiens, une poubelle.

Il soulève le couvercle et regarde à l’intérieur attentivement.

Elle est vide! Et en plus elle n’a pas l’air trop sale. Elle me gardera toujours un peu du froid et du vent, le temps d’une nuit. Demain sera un autre jour.

L’enfant entre dans la couvercle et remet le couvercle sur sa tête, il disparaît donc à l’intérieur de la poubelle..

Le chat de gouttière

Il arrive au bout d’un moment, avec l’air de chercher quelque chose.

Une nuit de recherche et pas une seule, pas la moindre petite miette. On dirait que de plus en plus d’hommes se mettent à vivre comme nous les chats, en fouillant les poubelles. On arrive toujours un poil trop tard ou un poil trop tôt, en tout cas jamais pile poil. Il y a toujours quelqu’un qui vient de passer pour vider la poubelle juste avant nous ou quelqu’un d’autre qui n’est pas encore descendu pour la remplir ! ... Quelle vie de chat, quelle nuit ! La plus terrible sans doute de toutes en cet hiver qui n’en finit pas de finir. Il ne me reste plus qu’à attendre qu’une souris passe par là.

Il se poste (position debout, les bras croisés comme un chat à l’affût.

Mais que vois-je ? Une poubelle ! Voyons voir si j’ai plus de chance avec celle-ci qu’avec toutes celles que j’ai déjà visitées cette nuit.

Le chat soulève le couvercle et l’enfant sort la tête.

L’enfant

Bonjour chat, veux-tu me tenir compagnie ? Je meurs de froid, tu me tiendras chaud, tu remplaceras ma marionnette en chiffon que j’avais autrefois, quand j’étais petit et qui me tenait compagnie toutes les nuits.

Le chat

-Si tu me prends par les sentiments !

Il entre dans la poubelle et referme le couvercle sur lui et l’enfant.

Chant numéro 12 Le chat et l’enfant dialoguent ...

Sur des textes de : Ali, Asma , Manelle et Sonia, travaillés par le maître.

Sans ni père, ni mère, F

Quêteur solitaire,

Ce chat de gouttière,

Vit dans la misère...

Oh oh oh petit matou ..

Petit chat écoute

Ce que je te dis,

Une bonne fois pour toutes,

Devenons amis ...

Rien ne peut défaire

Ce qui nous unit

Nous serons deux frères,

Amis pour la vie ...

Mon trop joli chat,

Viens donc ici,

Je ferai de toi

Une star ...

-Pour être star, G

Tu viens trop tard,

Mais si tu deviens mon ami,

Ce sera encore plus joli ...

Ne pleure pas,

Quand vient le noir,

Je suis le chat,

Porteur d’espoir ...

Oh oh oh moi le matou ..

Le couvercle s’immobilise, plus rien ne bouge... Au bout d’un instant, le matou se lève

Le chat Il se lève sans bruit, une main sur la bouche et sort de la poubelle puis de la scène à pas feutrés.

Chut ...Il dort, ce n’est pas trop tôt, je dois m’en aller, c’est pas tout de s’amuser, mais la nuit est encore longue et j’ai douze chatons à nourrir à la maison, moi. Et je n’ai encore rien trouvé pour les faire croûter... Salut petit ... Au plaisir. Fais de beaux rêves, dors bien ...

11° tableau : Tout s’arrange.

Sur la scène :

Le couvercle de la poubelle, se met progressivement à bouger, et l’enfant sort la tête. Il regarde de partout à droite à gauche devant derrière sans sortir de la poubelle.

L’enfant

Toujours dans la poubelle, il parle de plus en plus fort ...

Matou, mon petit matou, petit chat, reviens, mon copain, mon

seul, mon unique copain, reviens, eh ! Eh ! Eh !

Pourquoi es tu parti, que vais-je devenir sans toi, je n’ai plus personne, tu sais ce que c’est au moins que de n’avoir personne au monde, vraiment personne à qui parler ?

Il se met à crier.

Si toi aussi tu me laisses, que vais-je devenir ?

Matou, où es-tu, où es tu, dis m’entends-tu ?

Il sort de la poubelle, puis de la scène tout en le cherchant.

Chant numéro 13

D’après un texte de Élodie travaillé par le maître.

Oh, comme je me trouve seul,

Je n’ai personne à qui parler ...

La nuit est noire, elle est en deuil,

Qui donc viendra pour me sauver ?

Oh, comme je me trouve seul,

Je n’ai personne pour m’amuser ...

La nuit est noire, elle est en deuil,

Je vois une lumière briller ...

Oh, comme je me trouve seul,

Je suis la lumière loin devant...

De la maison je passe le seuil,

Oh, c’est la maison du marchand .

Après la chanson (sans bruit) deux élèves (la maman et le marchand) tournent la poubelle.

Ils mettent la machine à écrire dessus.

Ils placent une chaise et le berceau à côté. Le marchand s’assoit sur la chaise et la maman disparaît..

L’enfant entre sur la scène triste et en baissant les yeux.

Le marchand

Mon pauvre petit, que fais-tu ici, seul en pleine nuit ?

Elle doit s’en faire un souci, ta pauvre mère.

Viens avec moi, je vais te raccompagner chez toi.

Il prend la fillette du berceau dans ses bras, et le petit enfant par la main.

Ils partent tous ensemble.

Ils sortent de la scène par la droite (en regardant le public).

Dans le silence nous voyons en même temps entrer sur la scène :

- La mère éplorée, par la gauche,

- Le marchand, l’enfant et le bébé, par la droite.

L’enfant se précipite vers sa mère.

Ils restent longtemps dans les bras, l’un de l’autre.

Puis, la mère va vers le marchand, elle lui tend la main comme pour lui dire bonjour et merci, il lui tend la main à son tour. ( Il gardera, jusqu’à la fin de la scène, sa main dans la sienne).

Le marchand lui donne un mouchoir blanc qu’il sort de sa poche pour qu’elle s’essuie les yeux.

La mère prend le bébé du marchand dans ses bras.

L’enfant et le marchand l’entourent de leurs bras.

Chanson numéro 14

Écrite par le maître à partir du texte de Myriam Vigier élève en 1972 du CM2 de Gaspard Monge, la 1 ère classe du maître; :

La rose rouge était triste,

Elle n’avait que le grand sapin vert pour ami,

Comme le grand sapin l’aimait bien

Il lui donnait des bonbons verts.

Alors la rose tomba malade,

Elle voulut une cabane,

Et le sapin construisit la cabane,

mmm mmm mmm m

Et ils se marièrent

Et eurent beaucoup d’enfants ... (2)

Des enfants roses, peut être”

12° tableau : Tout est bien qui finit et qui s’annonce bien.

Sur la scène :

Le papa -le marchand - la maman, l’enfant, sont assis en rond autour du berceau (un cerceau) dans lequel dort le bébé, visible donc.

La maman ne coud plus elle tient une flûte à bec entre ses mains, elle a les chaussures au pied, et elle porte la robe.

Le chat arrive l’air égaré ...

L’enfant lui fait un signe ...

Le chat répond timidement ...

L’enfant parle à l’oreille de sa mère et de son père puis fait un grand signe au chat et le chat vient les rejoindre ...

Apparaît alors un autre chat, qui pourrait être l’un des enfants du premier, même scénario que précédemment.

Le chat arrive l’air égaré ...

L’enfant lui fait un signe ...

Le chat répond timidement ...

L’enfant parle à l’oreille de sa mère et de son père il fait encore signe et le chat vient les rejoindre ...

Pendant la chanson, les enfants du choeur enfilent tour à tour des oreilles de chat et vont rejoindre assis en tailleur le cercle de la famille.

À la fin de la chanson tout le monde est installé dans le cercle élargi de la famille des hommes et des chats.

Chant numéro 15

Viendras-tu la danser chez moi ?

Créé en 1985 aux Ovides (CP) par le maître pour le spectacle du poisson rouge multicolore;

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse qui danse

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse à chaque pas ?

Quand tu passeras devant ma maison

Salue donc mes dindes mes dindons,

Mes canards et mes canetons,

Mes trois poules et mes pigeons.

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse qui danse

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse à chaque pas ?

Quand tu passeras devant mon jardin

Salue bien tilleul romarin

Mon persil, le thym, le jasmin,

Fleur de lierre, fleur de lupin ...

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse qui danse

Viendras-tu la danser chez moi

Cette danse qui danse à chaque pas ?

Quand tu passeras devant mon troupeau

Salue haut mes vaches, mes chevaux,

Mes brebis et tous mes agneaux,

Mes trois chèvres et mon chevreau.

Je viendrai la danser chez toi

Cette danse qui danse qui danse

Je viendrai la danser chez toi

Cette danse qui danse à chaque pas.