Annexes numéro 6. A propos de H.C. Andersen

1 ANDERSEN ? Un auteur singulier et à part ....

Né à Odense en 1805 mort à Copenhague en 1875.

Il semble bien que Hans Christian ANDERSEN soit un homme à part dans son époque comme aussi dans la littérature ...

Le personnage cultive les paradoxes :

De part son origine sociale modeste...

De part son pays d’origine un peu à l’écart des grands mouvements littéraires et artistiques de notre époque....

De part son itinéraire particulier : vocation et études tardives...

De part son art d’écrire propre : son style est proche de celui de la langue orale dont il se plaît à reprendre les tournures ... Donc un certain refus du style très littéraire qui est celui des auteurs contemporains...

De part un mélange d’humilité il aime chanter les choses humbles et de conscience de sa valeur, comme un certain goût pour les honneurs qui font de lui-même un être controversé ...

De part sa vocation à la fois théâtrale et philosophique et le choix des contes destinés aux enfants qui le font longtemps considérer à tort de son point de vue et du mien également à partir du début du vingtième siècle comme un auteur pour enfants...

De part enfin les regards très contradictoires qui sont portés sur son oeuvre...

Certains voient en lui un orgueilleux mythomane 3556 , imbu de lui-même, d’autres un ami des pauvres et des enfants, d’autres encore, un voyageur sans domicile fixe, vivant à la merci de Dieu et des hommes... D’autre part, nous pouvons discerner en lui un apôtre d’un christianisme authentique tandis que d’autres sont frappés par son hellénisme 3557 manifesté dans le choix de certains de ses thèmes comme d’autres enfin ne veulent vénérer en lui qu’un des gardiens de la culture traditionnelle nordique 3558 populaire d’avant le christianisme ... Nul doute qu’il fut bien un peu tout cela, je vais cependant m’employer à mieux cerner, derrière la spécificité du personnage, l’influence chrétienne en m’appuyant sur les textes bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament et en faisant de courtes références également à Martin LUTHER, René GIRARD, Henri BERGSON, Sören KIERKEGAARD, Maurice BLONDEL, Emmanuel MOUNIER, et Karl BARTH. Les contes d’ANDERSEN sont en effet empreints de thèmes bibliques que nous pouvons d’ores et déjà citer.

-La faiblesse de l’homme devant la Puissance, la Sainteté, et l’Éternité de Dieu. (Les livres de l’Ecclésiaste, de Job, et des psaumes, entre autres).

-Le caractère presque oral du style, entretient un rapport avec le souffle, le souffle de l’esprit, ce qui constitue le centre même de l’écriture biblique et de sa lecture en judaïsme, comme de la naissance de l’église à la Pentecôte en christianisme ...

-La remise quotidienne de sa vie et de son être, au “pied de la croix”, la quête du “pain de ce jour “ comme l’indique son journal intime.

-La dimension d’une vocation prophétique qu’il attribue au poète qui transmet un message qui ne vient pas de lui ...

-La priorité donnée à la simplicité c’est à dire au regard, 3559 et à l’enfance 3560 ...

-La place donnée à la communication avec autrui jusque dans le processus même de la création.

-Le retournement des valeurs dans ses contes où les derniers, souvent, sont les premiers. 3561

-L’unité de la personne comme principe implicite et exclusif de rencontre avec l’universel ... (Un certain rapport à l’élection, au nom, et au baptême). 3562

Notes
3556.

Lire dans le nouvel observateur du 31 12 92 l’article très critique de Jean Louis EZINE “ Il était une fois Andersen...”...Jean Louis EZINE écrit : “Quand un apprenti écrivain se place devant un miroir que voit-il ? Il voit Goethe Lamartine ou Chateaubriand. Cela s’appelle l’envie. Andersen lui voyait Andersen.”

3557.

Voir Isabelle JAN “ La littérature enfantine” aux éditions ouvrières 1984 Paris 4° édition

“Andersen et ses contes” Aubier Montaigne 1977 du même auteur.

3558.

Voir l’article de Michèle GAZIER dans Télérama du 23 Décembre 1992 qui écrivit :

“Mais ce qu’il aime , ce qu’il sait faire avec génie, c’est puiser dans l’histoire la plus proche, la sienne, celle de ses racines danoises et celle des sagas islandaises, l’élixir de vie de ses contes. “

3559.

”Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère” Matthieu V 28 ;

“Jésus l’ayant regardé, l’aima “ Marc X 21

3560.

Matthieu XI 25 ; Luc X 21

3561.

Matthieu XX 16 ; Matthieu XVIII 2 à 3 ; Matthieu XIX 13 à 14 ; Matthieu XIX 38 ; Marc X 15 ; Marc X 31 ; Luc XIII 20 ; Luc XVIII 17 ; Jean XIII 33 ; I Jean II 1 ; 1° épître de Jean où l’expression “petits enfants pour parler des destinataires de la lettre en souvent employée (sept fois).

3562.

Marc V 9 ; Jean X 3