b) un renouvellement sans lendemain

Le 14 mars 1914, le Bureau du Comité de défense des enfants traduits en justice est renouvelé. Pierre Meynieux et Emile Peix y demeurent ; le bâtonnier Poncetton (président), les avocats Portier, Soulenc et Chapelon, le substitut Deloigne font leur entrée. On peut y voir une confirmation de la dominante du droit et de l’intérêt de l’enfant, puisque les avocats, dont le nombre augmente, sont les premiers concernés par la défense des mineurs devant le tribunal. On peut même se demander si le substitut nouvellement recruté est bien à son aise dans ce groupe où c’est la défense du justiciable qui est privilégiée… Mais c’est aussi la preuve du rôle grandissant de l’avocat Paul Poncetton dans le domaine social. Bâtonnier en 1914, il est présent dans quelques œuvres de guerre, président de l’Union des Femmes de France (Croix-Rouge) et vice-président de la Commission administrative du Bureau d’Assistance de Saint-Etienne 895 .

Malgré la nécessité de suivre l’application de la loi du 22 juillet 1912 dont il apparaît que, sur certains points comme la nécessité d’une enquête, le Comité avait précédé les exigences, malgré une demande de subvention qui montre qu’il existe au moins jusqu’en 1916, le Comité stéphanois de défense des enfants traduits en justice paraît devoir être compté au nombre des victimes de la guerre. Sans doute, le redoublement des charges qui dans cette période incombent à ceux qui n’ont pas été mobilisés n’y est pas étranger, sans compter que dans une telle époque de trouble, avec ses morts, ses réfugiés et ses situations précaires, la défense des mineurs délinquants a pu apparaître comme un luxe, voire une indécence.

Il réapparaît cependant vers 1930, sous l’impulsion de l’avocate Simone Levaillant, dans la mouvance de la Fédération des œuvres de l’enfance.

Notes
895.

ADL, MSup 321. Voir également Fonctionnement à Saint-Etienne de la loi du 14 juillet 1905 sur l’assistance aux vieillards, aux infirmes et aux incurables, rapport présenté le 4 février 1911 à la Commission administrative du Bureau d’Assistance par M. Paul Poncetton, son vice-président, Saint-Etienne, Imprimerie Théolier, 1911, 147 p. La peur de l’époque, de voir des étrangers à la commune ou des personnes aux revenus cachés recevoir indûment une allocation, rejoint les préoccupations de l’office central de la charité.