Annexe 46 : compte-rendu du séjour en Belgique et en Alsace de Marinette Heurtier (Archives Sauvegarde)

Jeudi 21 avril 1932

Mesdames, Messieurs,

Puisque vous avez senti la nécessité pour compléter l’union des œuvres de l’Enfance de créer un service qui n’existait pas, c’est que vous en avez compris toute l’importance. Je n’ai pas à faire appel à votre sentiment de pitié pour votre semblable malheureux, surtout quand c’est un enfant faible et sans défense — ni à la justice la plus élémentaire qui vous fait accorder aux moins privilégiés et qui en ont le plus besoin, l’instruction rendue obligatoire pour tous. Nous avons tous ici conscience que l’enfant anormal n’est qu’une innocente victime, comme un tuberculeux que nous assistons et qu’il est de l’intérêt général de l’éduquer en vue d’alléger notre budget — car les anormaux coûtent cher à la communauté, lorsque, adultes, ils sont incapables de se suffire ou qu’ils commettent des délits qui entraînent leur internement. Je prêcherais des convertis, n’est-ce-pas, si je faisais le procès des anormaux ?

Nous sommes réunis aujourd’hui pour étudier ce que nous pouvons faire pour eux à l’instar de la Belgique qui a organisé ses services à la perfection, et de l’Alsace qui est la seule province Française à citer à l’ordre du jour.

Notre pays est tellement plus grand que notre petit voisin du nord, que nous ne pouvons pas envisager le travail sous le même angle. Il est national chez les Belges — chez nous il doit être régional et le me réjouis que la Loire soit dans le mouvement, sous le drapeau de la Fédération des Œuvres de l’Enfance.

Au Comité Central de l’enfance déficiente à Paris, on a taxé d’originale notre manière de voir et d’agir, parce qu’elle était empreinte d’une certaine indépendance, parce que nous partions en guerre tout seuls, parce que notre future assistante de psychologie [i.e. Marinette elle-même] n’allait pas sagement suivre les cours de droit, d’infirmière, d’assistante sociale que la capitale organisait et qu’elle allait tout droit en Belgique où Paris avait été prendre des leçons ! et enfin parce qu’elle terminait par l’Alsace qui s’est refusée à la direction parisienne !

Je vous proposerai donc de puiser dans les multiples exemples Belges lorsque nous voudrons créer de toute pièce un service, mais nous regarderons les œuvres alsaciennes, lorsque nous voudrons étudier les moyens de réalisation pratique, car ils seront plus conformes à nos possibilités matérielles.

Voyons donc ce que sont les anormaux — ce qu’on a fait ailleurs pour eux — ce que nous pouvons faire ici, à la Fédération des Œuvres de l’Enfance.

Partout on m’a demandé : qu’appelez-vous des anormaux ? Comment les divisez-vous ?

Voulez-vous me permettre de préciser à ce sujet de façon que nous parlions la même langue dans la discussion, que nous nous entendions bien.

Notre vie agitée, trop remplie ne peut être suivie par tous. Il y a des inadaptés à cette vie sociale, pour deux raisons :

- intelligence insuffisante,

- ou défauts de caractère,

dûs le plus souvent à des tares physiologiques — Nous ne pouvons pas intensifier l’éducation des enfants déjà trop surmenés, nous ne pouvons que créer pour eux une vie plus simple leur permettant de mener tout droit leur petit bonhomme de chemin, sans être à charge à la société.

De là, la nécessité de donner une instruction première, appropriée à l’enfant, par la méthode spéciale — puis une formation professionnelle, toujours simple et rationnelle.

Dans les écoles actuellement, il y a des enfants arriérés, il n’y en a pas d'anormaux psychiques — parce que ceux-là ne peuvent pas suivre les leçons, qu’ils ne sont que des éléments de désordre ou des poids morts et demeurent dans les familles qui ne savent qu’en faire pour être plus tard remorqués par la société, dans des asiles.

Les enfants “arriérés pédagogiques” comme on les appelle, nous les connaissons tous (en 1927 un premier recensement en accusait dans les écoles publiques 46.000), ce sont ceux qui ne suivent pas leur classe, les doublent sans fruit, trainent dans la rue, deviennent des paresseux, puis des délinquants. Ces arriérés — en retard de trois ans d’âge mental, au maximum, sur les normaux — sont très éducables et c’est à nous de ne pas les laisser devenir des charges pour la société. Ils doivent suivre ce qu’on est convenu d’appeler les classes de perfectionnement prévues par la loi de 1909, qui devraient être adjointes à chaque grand groupe scolaire, munies de maîtres spécialisés. Voici comment s’opère en Alsace, le dépistage des recrues de ces écoles : au moment de Pâques, chaque année, l’Office de Prévoyance Sociale adresse aux directeurs et directrices d’écoles primaires une circulaire demandant la liste des enfants suspects, susceptibles de suivre l’Ecole d’arriérés, accompagnée des renseignements d’usage. Ces enfants sont convoqués à la clinique médico-pédagogique du professeur Pfersdorff où ils sont examinés, puis dirigés s’il y a lieu, à l’école d’arriérés. Tous les établissements de ce genre pratiquent la méthode Decroly : éducation sensorielle à l’aide de tout un matériel très ingénieux fabriqué souvent en classe — leçons d’observation gravitant autour d’un centre d’intérêt choisi toujours dans le domaine de la vie pratique — programme simple renfermant seulement du langage, de la lecture de l’écriture et du calcul — beaucoup de dessin, du travail manuel, de la gymnastique et du chant — souvent enfin des classes-promenades. En résumé, enseignement, très vivant, presque individuel qui coûte à la maîtresse beaucoup de peine et lui demande de grandes qualités d’observation et de finesse. Il m’a été très profitable de passer quelques journées à l’école d’Asnières, puis chez le Docteur Decroly et chez Melle Monchamp, à l’Institut de Rixensart, pour me familiariser avec ces intelligences d’enfants malades et leurs traitements. Mais partout, à côté des pédagogues entraînés à leur subtil travail, vous trouverez le contrôle et le guide médical et c’est à se demander lequel des deux aime le plus l’enfant et se dévoue pour lui, du maître ou du médecin ?

Il n’y a qu’un pas à faire pour arriver de ces anormaux légers aux anormaux proprement dits. Et nous sentons là encore davantage la nécessité du travail du psychiâtre. Il faut trier dans les instables, les apathiques, les émotifs qu’on pourra soigner et éduquer en mettant de côté les anormaux profonds dont les idiots (mentalité de deux ans) et les imbéciles (mentalité de 7 ans) et les anormaux organiques : épileptiques, hydro et microcéphales, les mongoliens et paralytiques ou encore enfants avec séquelles d’encéphalites léthargiques ou déments précoces : tous gibiers d’asiles spéciaux car inéducables.

Ce triage a donc lieu, partout, en Belgique, comme en Alsace, dans les cliniques médico-pédagogiques qui prennent le nom, quand on prolonge leur travail sur les adultes de dispensaires d’hygiène mentale.

C’est dans ces cliniques médico-pédagogiques que le psychiâtre examine l’enfant qui a d’abord été travaillé par l’assistante. Celle-ci a fait une enquête et a groupé les renseignements relatifs à l’âge, aux antécédents personnels et familiaux, au milieu dans lequel l’enfant a vécu, aux influences diverses subies et à l’état scolaire et physique actuel. Elle y joint l’étude de son caractère — et la mesure par des méthodes scientifiques éprouvées de son intelligence. D’où nécessité d’appliquer les tests, c’est-à-dire essais, d’une manière très rationnelle. partout à cet effet on emploie la Binet-Simon, pour la mesure de l’âge scolaire de l’enfant — et le Verneylen, pour la mesure approfondie de l’intelligence.

J’ajoute en passant que ce contrôle médical de plusieurs heures cependant est jugé partout insuffisant car un enfant est très complexe, il faut voir ses réactions avec ses camarades, au jeu, au travail, où il est d’aspect multiple — pour le bien connaître — et que les observations sérieuses durent généralement trois mois avant de livrer l’anormal au régime de l’internat (comme à Moll — sous la direction de Maurice Rouvroy, connu du monde entier — ou à Evère, Bon Pasteur avec le Dr Alexander.

Concluons sur ces deux aspects de la question que je viens de vous présenter. La Fédération des Œuvres de l’Enfance les a résolus. Monsieur l’Inspecteur d’Académie et ses collaborateurs sont les parrains de votre école-externat d’arriérés. Monsieur le Docteur Nordmann veut bien devenir le maître de la clinique médico-pédagogique qui va fonctionner demain. Souhaitons heureuse vie à vos deux nouvelles venues.

Et puis ? Que ferons-nous des anormaux devenus nos clients ? Que conseillerons-nous à leurs familles pour leur réadaptation à la vie sociale ? Les grands incurables vous les enverrez à la Charité ? Et les autres ?

Pratiquement il est impossible de les laisser à leurs familles qui ne demandent d’ailleurs qu’à les placer dans des internats. Ceux-ci sont d’un nombre si restreints en France, ils sont si encombrés que Monsieur l’Inspecteur de l’Assistance Publique vous dira que lorsqu’il écrit pour un de ses pupilles la réponse ne varie jamais “attendez” ! Si on attend c’est que le séjour de ces enfants dans les maisons d’éducation doit durer des années, et le temps passe… et l’enfant s’enfonce davantage dans sa nuit…

Sentez-vous la nécessité urgente de créer cette maison qui devra être un foyer pour l’enfant, où il ira en classe, où il apprendra après 14 ans un métier et d’où il sortira capable de gagner sa vie ? Sentez-vous aussi la nécessité d’avoir un personnel de choix qui sera là, non pour une brillante situation mais comme un apostolat ?

“Aimer les enfants”

“Etre toujours optimiste et enthousiaste”

voilà la devise du personnel.

Je n’ai pas parlé des délinquants et cependant ils vont être nos premiers clients ! La loi Française du 22 juillet 1912 reconnaît les enfants mineurs au dessous de 13 ans comme irresponsables ; elle étend cette irresponsabilité jusqu’à 16 ans, s’il n’y a pas eu discernement et la majorité a été portée à 18 ans. Qui dit irresponsabilité est bien près de dire anormaux ! Le Docteur Charpentier, de Paris, signale sur 801 internements ordonnés dans la Seine 157 justifiés par un état démentiel et 156 pour dégénérescence et débilité mentale donc 313 sur 801.

Permettez-moi de vous donner deux autres nombres à comparer :

En Belgique depuis la loi de mai 1912 — il y a donc 20 ans — on n’a pas puni, on a soigné les délinquants en les éduquant, pour éviter la récidive. La statistique de 1931 qui m’a été donnée au Ministère de la Justice est éloquent. On a repris tous les dossiers des enfants de justice alors âgés de 25 ans, 87% n’ont plus paru au Palais devant les tribunaux et l’on compte dans les 13% récidivistes les délits de simple police ! —

En France, à la même date, la statistique donne avec l’application de la loi analogue, un pourcentage de 58% de récidivistes !

Quelle faillite ! Pourquoi ? C’est que notre loi dit : l’enfant peut être acquitté et laissé dans sa famille, en liberté surveillée par des délégués — ou bien l’enfant peut être mis dans une maison d’éducation propre à le réadapter à la vie sociale — ou bien dans un pénitencier s’il est coupable.

Et nous avons oublié de faire surveiller les délinquants dans les familles — nous avons aussi oublié de créer les maisons d’éducation dont je viens de parler et nos tribunaux pour enfants n’osent plus envoyer des pauvres gosses dont la famille est plus coupable qu’eux dans les maisons de correction ! Alors ? Il ne leur reste plus qu’à fréquenter la rue, le cinéma et les bouges, qu’à recommencer ? N’avons-nous pas oublié de remplir notre devoir envers eux ? Les avons-nous soignés ? Hâtons-nous de réparer. Les clients, hélas, ne manqueront pas.

Pour éviter les neuf établissements publics de l’administration pénitentiaire, où l’on fait toujours de la répression et non de l’éducation les juges Français n’ont pas le choix, ils enverront ces enfants en Alsace, à Hoerdt ou à Schirmeck, le 1er en reçoit 225, le second 50. Songez combien ces Instituts sont insuffisants ! d’ailleurs, nos enfants, de mentalité si différente selon les régions sont dépaysés dans un pays dont ils ne parlent pas la langue, au milieu de camarades qu’ils ne compressent pas !

Avant de vivre à Hoerdt où vous avez bien voulu m’envoyer en stage, je m’étais arrêtée davantage à la question des anormaux plutôt qu’à celle des délinquants. Là j’ai compris, par les leçons pleines de bon sens du médecin-directeur, le docteur Simon, que le problème était encore plus urgent à résoudre dans ce dernier cas, car il a une double face : il faut aider le coupable à se relever, le réadapter à la vie sociale en le soignant et en lui apprenant à travailler, et il faut du même coup préserver la société de son futur crime. C’est l’institut médico-pédagogique seul qui nous fera sortir de l’impasse. Voyons un peu ce qu’il est : une colonie pavillonnaire renfermant un service d’enfants anormaux éducables de 6 à 14 ans, avec école appropriée — distinct d’un second service d’adolescents de 14 à 21 ans, délinquants. Ces derniers travaillent dans des ateliers de menuisier, cordonnier, tailleur, brossiers, ferblantiers et forgerons, avec les peintres et les électriciens ou à la ferme et au jardin, sous la direction de contre-maîtres. Ils vivent — pendant les heures libres — au quartier, sous la surveillance d’éducateurs et reçoivent des cours professionnels car l’Alsace est encore soumise au régime de l’artisanat avec examen d’ouvrier et de maîtrise par la Chambre des métiers. Le Docteur Simon vit au milieu de ses pupilles qui lui sont confiés par les tribunaux, par les départements, les communes, l’éducation forcée, des associations privées ou simplement des familles. Ces enfants sont très bien nourris, très bien soignés au point de vue médical, bien dirigés. Le personnel de surveillance est, comme partout très inférieur, c’est dommage. Il s’y fait malgré tout du bon travail, les enfants n’y sont pas malheureux.

Résumons-nous : le centre de triage, la clinique médico-pédagogique est à l’origine de tous les services. Elle conduit les anormaux à :

- l’école externat d’arriérés pédagogiques ou

- à l’internat d’anormaux éducables ou

- à l’asile d’anormaux profonds

et les délinquants à la liberté surveillée — que le tribunal de St-Etienne réorganise en ce moment sous l’impulsion de Me Levaillant— au Home de semi-liberté (stade qui n’existe pas en France à cette heure) ou à l’Institut médico-pédagogique — (ne fonctionnant qu’en Alsace) — ou enfin aux maisons de correction réservées vraiment aux responsables punis de prison.

A quoi sert de trier si nous ne savons que faire des enfants ? si c’est pour rester sur le statu-quo ? Ne disons pas : nous mettrons les clients dans les maisons existantes, puisque nous savons que leur nombre est insuffisant et que les variétés n’existent pas. La tâche est vraiment grande, d’aspects multiples. Choisissons. Songeons à un institut médico-pédagogique, à une maison de 100 lits par exemple (pour ne pas être mangés par les frais généraux) où nous aurions comme à Hoerdt des classes d’anormaux — et des ateliers — où l’on pourrait prendre les enfants de 6 à 16 ans et les garder jusqu’à 21. Créons une ferme-école où les enfants gagneront leur vie — et si elle est bien comprise, comme les établissements plus anciens de sourds-muets, d’aveugles, elle doit arriver à vivre presque de son travail pour la clientèle :

- Hoerdt a une brosserie qui livre à une maison de Strasbourg.

- Neuhof possède une blanchisserie, un atelier de chaussures de luxe, une biscuiterie.

- Les frères de Gand impriment, relient, ceux de Bruxelles sont tailleurs, cordonniers, orthopédistes. L’établissement d’Oberlin à Schirmeck vend des meubles (il faisait quand j’y suis allée toute la menuiserie d’une maison en construction).

Je vous parle toujours des garçons parce que les filles sont moins nombreuses — les familles les gardent davantage — on les initie plus facilement aux travaux du ménage. On n’en rencontre toujours qu’un cinquième environ sur tous les effectifs des établissements et les maisons mixtes sont très difficiles et très dangereuses à conduire à cause des pervers.

N’ayons donc pas peur de créer une maison de rééducation puisque notre clientèle est assurée ; rapatrions nos Foréziens et vivons avec notre prix de journée.

J’aborde alors le point essentiel, initial. Il vous faut une propriété et il vous faut de l’argent. Ce n’est pas impossible à trouver. Partout j’ai été indiscrète et ai questionné sur les budgets, les prix de revient, les points de départ. Voici ce que j’ai entendu :

- A Hoerdt par exemple qui recueille 225 enfants et va s’agrandir sur ses propres économies — avec 3 millions — départ 450.000 F. donnés par le pari mutuel. Prix de journée 21,50 F. — Budget 180.000 F..

- A Bixhwiller : 225 pensionnaires. Départ : subvention de l’Etat pour moitié emprunt fait à la Caisse des Dépôts et Consignations 4% + 4% d’amortissement — dans 25 ans le rétablissement est terminé. Prix de journée : 10 F. — Dons — Budget 900.000 F.

- A Schirmeck-Labroque : 50 enfants. Départ : cotisations et souscriptions — Subventions de l’Etat — des communes — des établissements privés + charité privée. Prix de journée : 4,50 F.

- A Neuhof — départ : actions — 125 enfants — Prix de journée : 4,50 auquel on ajoute les gains du travail des pupilles.

En Belgique : souvent prêt de Caisse d’Epargne. Laissez-moi ouvrir ici une parenthèse. J’ai en la chance de rencontrer en cours de route le président des Caisses d’Epargne de France. Il m’a donné de bons conseils. Les Caisses autonomes comme l’est la nôtre peuvent disposer de leur fortune personnelle — la nôtre est très riche m’a-t-il dit. Elle peut — si son conseil d’administration consent voter une grosse subvention — elle peut prêter à 4%.

Ailleurs on m’a dit que nous pouvions profiter de la loi Loucheur, par la Caisse des Dépôts et Consignation — ou encore que des banques s’intéresseraient probablement à nous mais à un taux plus élevé. De toutes façons s’il est besoin de répondants devant la Caisse d’Epargne ou de la Caisse des Dépôts et Consignation (ce qui paraît le plus raisonnable) croyez-vous que nous ne trouverions pas dans notre entourage, quelques industriels ou commerçants amis de la Fédération — qui pourraient répondre sans crainte ?

Et envisageons avec confiance la question des subventions, de l’Etat, du département, des communes, puisque nous savons déjà que notre président du Conseil Général, Monsieur le Docteur Merlin, fait notre cause sienne.

Ne perdons pas de vue surtout que nous avons besoin de l’appui des grands quotidiens pour former l’opinion publique et nous aider financièrement.

Maintenant, je termine.

Cet exposé n’est qu’une synthèse des moyens utilisés pour l’assistance des enfants irréguliers. Je suis prête à en développer les points susceptibles de vous intéresser, dans des comptes rendus ultérieurs — à mettre à votre disposition toute la documentation que j’ai recueillie et à discuter toutes les modalités d’application des différentes méthodes.

Par les enquêtes sociales et les enquêtes de justice que le juge des enfants, Monsieur Wets, m’a fait faire à Bruxelles, par l’étude de notre loi française que le Docteur Simon m’a obligée de discuter, à Hoerdt, par les séances du Tribunal de Strasbourg auxquelles j’ai assisté, par les tests que j’ai travaillés et appliqués — Je suis prête à remplir le rôle que vous voulez bien me confier sous les ordres du Docteur Nordmann.

Mais je demeure persuadée que le bien que nous pouvons faire autour de nous sera l’œuvre concertée de tous. Il est nécessaire pour former un tout harmonieux que chacun de nous dans sa spécialité apporte sa pierre à l’édifice et fasse connaître autour de lui tout l’intérêt de ce vaste programme.