Les premiers jalons de l'histoire de l'exorcisme

Cet environnement polémique qu'il convient de connaître complique l'histoire de l'exorcisme mais ne la rend pas impossible. Suspicion et a priori ont été surmontés grâce aux travaux de plusieurs historiens.

De grandes étapes ont déjà été franchies en particulier par l'école historique allemande. L'ouvrage fondateur est celui d'Adolf Franz sur les bénédictions chrétiennes au Moyen Âge 13 . Ce livre replace l'exorcisme parmi les sacramentaux chrétiens et ne le considère jamais comme une pratique suspecte. A la même époque, F. J. Dölger étudie l'apparition et le développement de l'exorcisme baptismal à l'éclairage de la liturgie et des textes des Pères de l'Église 14 . Enfin, T. K. Oesterreich est alors à l'origine du principal ouvrage sur la possession, qui réunit les différents cas de possession racontés dans la littérature depuis l'Antiquité, et qui les analyse à travers les concepts médicaux élaborés par les débuts de la psychiatrie et de la psychanalyse 15 . Il suit les travaux de J. M. Charcot pour qui le tableau de la possession que livrent les peintres du passé correspond à celui de l'hystérie 16 . Ces travaux, pionniers par l'intérêt qu'ils manifestent pour le sujet et par les méthodes qu'ils mettent en œuvre, sont les premiers jalons de l'histoire de l'exorcisme. Elmar Bartsch a complété l'étude des sacramentaux inaugurée par A. Franz en établissant un catalogue systématique des formules d'adjuration sur les choses, l'eau, le sel, les objets nécessaires au culte, mais aussi les lieux et le temps atmosphérique 17 . Otto Böcher a recherché quant à lui dans l'Ancien et le Nouveau Testament les origines de l'exorcisme baptismal et montre combien les éléments utilisés dans les exorcismes sont ambivalents car ils peuvent chacun abriter un esprit du Bien ou un esprit du Mal. L'action du Christ est celle de l'exorciste par excellence qui tend à rendre tous les éléments favorables 18 . Cette enquête sur l'exorcisme dans l'Ancien et le Nouveau Testament est complétée par un article de Klaus Thraede qui précise les spécificités de cette pratique dans les cultures antiques 19 .

Une autre étape de cette histoire a été franchie avec l'étude des périodes les plus fertiles en exorcismes, la fin de l'Antiquité et le Haut Moyen Âge ou la période moderne. Michel de Certeau, en historien atypique de la spiritualité, a réuni le dossier de la crise de possession qui a eu lieu dans le couvent des Ursulines de Loudun entre 1632 et 1640 20 . L'analyse fait apparaître que c'est l'histoire locale, les conflits religieux et plus généralement le vaste élan mystique du XVIIe siècle qui permettent de comprendre cette épidémie de possession. Une telle crise doit être replacée dans le contexte précis qui l'a vu naître et doit faire l'objet d'une analyse à plusieurs niveaux, social, religieux et psychologique, ce qui exclut l'hypothèse selon laquelle l'exorcisme est un phénomène propre à toutes les civilisations et invariant à travers les âges. L'enquête de Michel de Certeau est aussi à rapprocher de l'intérêt porté , à la même époque, par Michel Foucault à la folie et à son enfermement à l'âge classique 21 . Possession et folie, considérés un temps comme des sujets d'histoire marginaux ou suspects, apparaissent désormais comme dignes d'intérêt car au centre de pratiques sociales. Pour reprendre les mots d'Evelyne Patlagean : "La question des troubles mentaux est immense, multiple et difficile à saisir aujourd'hui, étirée de la pathologie à la spiritualité en passant par la médecine classique et la possession démoniaque, en un mot, éminemment sociale et culturelle" 22 .

En amont, c'est-à-dire pour la fin de l'Antiquité, les travaux de Peter Brown sont aussi l'occasion de quelques analyses fondamentales et d'une mise au point définitive sur la validité du sujet. Selon lui, l'histoire de l'exorcisme vaut la peine d'être faite car elle correspond à une réalité du christianisme primitif et médiéval. L'historien de l'exorcisme n'est pas un fantaisiste mais quelqu'un qui observe l'une des pratiques religieuses de l'époque 23 . Par ailleurs, l'historien doit se faire anthropologue dans la mesure où ce qu'il étudie peut être éclairé par des comparaisons avec les sociétés contemporaines qui connaissent, pour certaines, les pratiques de l'exorcisme. Peter Brown suggère donc d'établir ce que l'anthropologie moderne peut apporter à l'étude de la possession et de l'exorcisme.

Les rites de possession ont été décrits en Afrique et dans d'autres sociétés par de nombreux ethnologues depuis le début du XXe siècle 24 . Ces rites correspondent à des expériences extatiques dans lesquelles l'individu participe aux puissances démoniques à la suite d'une initiation qu'il contrôle 25 . Malgré l'important écart qu'il convient d'établir entre ces pratiques récentes et l'exorcisme médiéval, l'anthropologie offre des méthodes d'analyse, des concepts susceptibles d'ouvrir des pistes d'interprétation. Je m'efforcerai dans certaines limites et dans le prolongement de la démarche de Peter Brown, d'établir des comparaisons afin de mieux comprendre l'exorcisme médiéval 26 .

Au cours des dix dernières années, la possession ou l'exorcisme ont été abordés sous des angles divers mais souvent de manière séparée. Un vaste domaine de recherche, surtout défriché pour la période moderne 27 ou contemporaine 28 devient abordable. En ce qui concerne le Moyen Âge, le thème de la possession a suscité un vif intérêt au sein groupe de recherche dirigé par Jean-Claude Schmitt qui a lui-même abordé le sujet dans ses travaux 29 . Un Diplôme d'études Approfondies a été réalisé par Matthias Grässlin sur la figure de l'homme possédé à la fin de l'Antiquité jusqu'au Haut Moyen Âge 30 . Pour la période suivante, c'est-à-dire à partir des environs de l'an mil, une autre recherche, menée par Marek Tamm, a porté sur la représentation de l'homme possédé dans les textes et les images au Moyen Âge central 31 . Ces projets de recherche qui n'ont pas fait l'objet de publications, témoignent de l'intérêt de ce sujet, mais isolent de manière artificielle la possession de l'exorcisme 32 . Le principal ouvrage disponible aujourd'hui sur la possession s'inscrit dans le cadre des travaux sur la spiritualité des femmes menés aux Etats-Unis. Nancy Caciola, dans une thèse sur le discernement des esprits, a étudié le phénomène de la possession diabolique en rapport avec la possession divine 33 et avec la mort à travers la figure des revenants 34 . L'auteur accompagne cette étude de l'analyse des manuels d'exorcisme du XVe siècle. Le rituel de l'exorcisme qui évolue depuis le VIIIe siècle à travers divers livres liturgiques n'est donc pas envisagé en tant que tel, mais la manière dont l'auteur présente cette pratique liturgique à la fin du Moyen Âge est fort éclairante. Sur un aspect parallèle, les travaux d'Alain Boureau qui aborde la question de la possession font une mise au point définitive sur le contexte historique et intellectuel de la naissance, à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle de la démonologie, une période qui voit naître un intérêt et une conception nouvelles du diable 35 .

Notes
13.

A. Franz, Die Kirchlichen Benediktionen im Mittelalter, Freiburg im Brisgau, 1909, tome 2 ; Das Rituale von St Florian des XII Jahrundert, Freiburg im Brisgau, 1904 ; Das Rituale des Bischofs Henrich I von Breslau (1302-1319), Freibourg im Brisgau, 1912.

14.

F.J. Dölger, Des exorcizmus im altchristlichen Taufritual, Paderborn, 1909.

15.

T. K. Oesterreich, Les possédés. La possession démoniaque chez les primitifs, dans l'Antiquité, au Moyen Âge et dans la civilisation moserne, 1ère éd. 1921, trad. fr. R. Sudre, Paris, Payot, 1927.

16.

"Il ne faudrait pas conclure, tant s'en faut, de ce rapprochement que l'hystérie ait été le seul état morbide dissimulé dans les cas de possession ; on y retrouve d'autres névroses telles que l'aliénation mentale sous toutes ses formes (démonopathie), l'épilepsie, l'hypochondrie, etc. Mais il n'en est pas moins vrai que de toutes les affections nerveuses, l'hystérie est celle qui dans l'espèce paraît avoir joué presque toujours le rôle le plus considérable et que les agitations et les contorsions des anciens démoniaques représentés par les artistes ont été empruntés à la symptomatologie de l'hystérie", J. M. Charcot, P. Richer, Les démoniaques dans l'art, (1ère éd. 1887) Paris, Macula, 1984, p. 91.

17.

E. Bartsch, Die Sachbeschwörungen der Römischen Liturgie, eine Liturgiegeschichtliche und Liturgietheologische Studie, Münster, 1967.

18.

O. Böcher, Dämonenfurcht und Dämonenabwehr. Ein Beitrag zur Vorgeschichte der Christlichen Taufe, Stuttgart, W. Kohlhammer, 1970 (Beiträge zur Wissenschaft vom Alten und Neuen Testament 10) ; Christus exorcista. Dämonismus und Taufe im Neuen Testament, Stuttgart, W. Kohlhammer, 1972 (Beiträge zur Wissenschaft vom Alten und Neuen Testament 16).

19.

K. Thraede, "Exorzismus", RAC, VII, 1969, c. 44-117.

20.

M. de Certeau, La possession de Loudun, Paris, Archives, Julliard, 1979. Plusieurs religieuses affirment être victimes du diable, elles accusent Urbain Grandier, curé d'une paroisse voisine qui les visite fréquemment. Le coupable de cette crise trouvé, il faut guérir et circonscrire le Mal qui prolifère et s'étend dans cette ville de l'Ouest de la France à la fois fragilisée par les pestes et la proximité de bastions protestants. C'est alors qu'interviennent les exorcistes dont la tâche est de mettre en scène le "théâtre des possédées" qui révèlent lors de leur exorcisme leur troublante intimité avec le diable. Mais la prieure du couvent Jeanne des Anges, avec l'aide du père Surin, parvient à passer du monde du diable à celui de Dieu au point d'apparaître aux yeux de tous comme une mystique. Voir aussi "Le langage altéré. La parole de la possédée" dans L'écriture de l'histoire, Paris, Gallimard, 1975 ; "Le parler angélique. Figures pour une poétique de la langue" dans S. Auroux, La linguistique fantastique, Paris, Denoël, 1985, p. 114-136.

21.

M. Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique, Paris, Gallimard, 1972.

22.

E. Patlagean, introduction de Maladie et société à Byzance, Centro Italiano di Studi sull' alto medioevo, Spoleto, 1993 (Collectanea 3), p. XIV

23.

"De sérieux historiens du christianisme ont déclaré que les phénomènes tels que les célébrations bruyantes lors des fêtes des saints "sont davantage des problèmes de psychologie des foules que de piété chrétienne". Forts de ce raisonnement, ils ont déclaré "zone interdite" de l'historiographie l'étude de l'exorcisme, qui est peut-être l'activité la plus hautement prisée de l'Église chrétienne primitive (…)". "Des historiens disposés à étudier de tels phénomènes avec un œil vigilant et un bon estomac parviennent à découvrir que, derrière ce qui les frappe au premier abord comme une cacophonie de violence ou d'exubérance aveugles, ils peuvent appréhender les accents d'une musique étrangère. Il en est de même avec l'exorcisme. Un abondant matériel anthropologique a rendu éminemment intelligible le phénomène de la possession de l'esprit grâce à l'observation des sociétés vivantes. Combinées avec le traitement exhaustif du thème de l'exorcisme et du démoniaque dans le monde ancien, ces études ont bien montré que nous n'avons pas affaire à quelque rare aberration de la "religion populaire", mais à des verbes réguliers dans une grammaire stable de l'impact du surnaturel dans la société, grammaire qui se déploie depuis le Nouveau Testament jusqu'au cœur du Moyen Âge." Dans P. Brown, Le culte des saints. Son essor et sa fonction dans la chrétienté latine, (1ère éd. 1981), trad. fr. A. Rousselle, Paris, Cerf, 1996, p. 138-139. Voir aussi "Le saint homme. Son essor et sa fonction dans l'Antiquité tardive" dans La société et le sacré dans l'Antiquité tardive, 1ère éd. 1982, Paris, Seuil, 1985, p. 59-106. Des nuances ont été apportées par Peregrine Horden à l'analyse du saint homme exorciste de P. Brown dans "Possession without exorcism : the response to demons and insanity in the earlier Byzantine middle east" dans E. Patlagean (dir.), Maladie et société à Byzance, Spoleto, 1993 (Collectanea 3), p. 1-19.

24.

La bibliographie dans ce domaine est immense. Soulignons les ouvrages qui semblent les plus importants concernant les cultes africains et sous leur influence : E. E. Evans-Pritchard, Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé, 1ère éd. 1937, Paris, 1972 ; à la suite de son voyage en Ethiopie entre 1931 et 1933, M. Leiris a écrit La possession et ses aspects théâtraux chez les Ethiopiens de Gondar, 1ère éd. 1958, Paris, Gallimard, 1996 ; A. Métraux, Le Vaudou haïtien, Paris, Gallimard, 1958 ; R. Bastide, Le rêve, la transe et la folie¸ Paris, 1972, J. M. Estrade, Un culte de possession à Madagascar : le tromba, Paris, 1977 ; I. M. Lewis, Les religions de l'extase, trad de l'anglais, Paris, 1978 ; J. M. Gibbal, Tambours de l'eau. Journal et enquête sur un culte de possession au Mali occidental, Paris, 1982. En dehors de l'Afrique, voir aussi l'important travail de J. Favret-Saada, Les mots, la mort les sorts, Paris, Gallimard, 1977, sur la pratique des sorts dans le bocage vendéen et G. Rouget, La musique et la transe. Esquisse d'une théorie générale des relations de la musique et de la possession, 1ère éd. 1980, Paris, Gallimard, 1990. L'ensemble de la bibliographie sur la possession est commentée par J. Boddy, "Spirit possession revisited : Beyond Instrumentality", Annual Review of anthropology, 23 (1994), p. 407-434.

25.

Les anthropologues ont beaucoup étudié les rites de possession contrôlée. Le chaman sait utiliser les démons pour leur faire dire l'avenir ou pour guérir des maladies, c'est l'adorcisme défini par Luc de Heusch dans "Possession et chamanisme", Pourquoi l'épouser et autres essais, Paris, Gallimard, 1971. Il est impossible d'appliquer le concept de chamanisme au Moyen Âge dans le cas qui nous occupe car les esprits ne sont pas utilisés de manière positive mais expulsés. Par ailleurs, le mot de chamanisme a fait l'objet de définitions les plus contradictoires et demeure aujourd'hui d'utilisation fort délicate. Qualifié de psychotique et de fou dans les premières années du XXe siècle, le chaman devient à partir de l'article de Claude Lévi-Strauss "L'efficacité symbolique" dans Anthropologie structurale, 1ère éd. 1958, Paris, Plon, 1985, p. 213-234, un psychothérapeute créateur d'ordre. Des années 1960 aux années 1980-90, les interprétations qui font du chaman un créateur d'ordre se multiplient jusqu'à ce qu'il soit vu comme un créateur de désordre : B. Hell, Possession et chamanisme. Les maîtres du désordre, Paris, Flammarion, 1999. Le vocabulaire des anthropologues pose, dans ce cas, un véritable problème méthodologique. Voir aussi G. Lapassade, Les rites de possession, Paris, Anthropos, 1997.

26.

C'est tout l'intérêt et la difficulté de "comparer l'incomparable" tel que le décrit Marcel Detienne dans son ouvrage polémique Comparer l'incomparable, Paris, Seuil, 2000. Dans un souci de "construire des comparable", M. Detienne incite les chercheurs à créer des proximités par la fréquentation de laboratoires de recherche, par des échanges dans le but de faire jaillir des comparaisons. Pour ma part, le séminaire de Monsieur Dondelinger à l'Institut Catholique m'a fourni en 1999-2000 un lieu d'échange avec ce spécialiste de l'exorcisme contemporain ainsi qu'avec des prêtres et des sœurs étudiants. En ce qui concerne les rapprochements avec des sociétés qui connaissent encore aujourd'hui l'exorcisme je me suis surtout tournée vers la société marocaine pour laquelle il existe des études. Voir A. Chlyeh, Les Gnaoua du Maroc. Itinéraires initiatiques, transe et possession, Paris, La pensée sauvage, 1999 ; B. Hell, Possession et chamanisme. Les maîtres du désordre, Paris, Flammarion, 1999 ; K. Naamouni, Le culte de Bouya Omar, Sanctuaire de la possession et de la Hadra Rahhaliyya, Casablanca, Eddif, 1995.

27.

Le travail de Giovanni Levi sur un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle, G. Levi, Le pouvoir au village. Histoire d'un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle, 1ère éd. 1985, trad. fr., Paris, Gallimard, 1989 applique le programme de la "micro-histoire" à un village Piémontais. L'exorciste disparaît vite pour laisser la place à une enquête sur le village et les relations qu'il entretient avec les grandes villes voisines. Voir aussi C. Chène, juger les vers. Exorcismes et procès d'animaux dans le diocèse de Lausanne (XVe-XVIe siècle), Lausanne, 1995 (Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale 14). Ces exorcismes propitiatoires sur les animaux et les récoltes correspondent à la volonté de souveraineté de l'homme sur son propre espace.

28.

P. Dondelinger L'exorcisme des possédés selon le rituel romain, Thèse dactylographiée, Paris IV-Institut Catholique, 1996.

29.

J.-C. Schmitt, "Religion et guérison dans l'Occident médiéval" dans Historiens et sociologues aujourd'hui, Paris, éd. du CNRS, 1986, p. 135-150 ; La raison des gestes dans l'Occident médiéval, Paris, Gallimard, 1990, p. 127-131.

30.

M. Grässlin, L'homme possédé de la fin de l'Antiquité à l'an mil, mémoire de DEA dactylographié ss/dir. J.-C. Schmitt, Paris, EHESS, 1991. Ce travail qui avait été suivi d'un projet de thèse n'a pas abouti et reste seulement ébauché par l'auteur dans son DEA. Il a, à la même époque, été complété par une thèse américaine de l'Université de Duke soutenue par E. A. Leeper en 1991 consultée en résumé dans les Dissertations Abstracts, et "The role of exorcism in Early Christianity", Studia Patristica 26, 1993, p. 59-62 n'offre qu'un résumé très rapide de son propos.

31.

M. Tamm, Le diable incarné. Les représentations de la possession démoniaque dans l'Occident médiéval (fin XIe-XIVe siècles), mémoire de DEA dactylographié ss/dir J.-C. Schmitt, Paris, EHESS, 1999. Je remercie Marek Tamm de m'avoir donné son travail à lire.

32.

Outre les travaux signalés, il convient de mentionner une autre thèse qui n'a pas été soutenue. Il s'agit de la recherche de Christian Ortuno intitulée La possession démoniaque en Occident du Xe au XVe siècle d'après les sources hagiographiques, liturgiques et iconographiques commencée en 1985 sous la direction de P.- A. Sigal à l'Université de Montpellier III.

33.

N. Caciola, Discerning spirits : Sanctity and Possession in the Later Middle Ages, University of Michigan, 1994 publiée sous le titre Divine and Demonic Possession in the Middle Ages, Ithaca and London, Cornell University Press, 2003 et "Mystics, Demoniacs and the Physiology of Spirit Possession in Medieval Europe" Comparative Studies in Society and History, 42, 2 (April 2000), p. 268-306. Je remercie vivement Madame Nancy Caciola de m'avoir communiqué cet article et de m'avoir tenue informée de la publication de sa thèse. Voir aussi : B. Newman "Possessed by the Spirit : Devout Women, Demoniacs and the Apostolic life in the Thirteenth Century", Speculum 73, 3 (1998), p. 733-770.

34.

N. Caciola "Wraiths, revenants and ritual in medieval culture", Past and Present a Journal of historical Studies 152, 1996, p. 1-45 ; "Spirits seeking bodies : death possession and communal memory in the Middle Ages", dans B. Gordon, P. Marshall, The place of the dead. Death and Remembrance in Late Medieval and Early Modern Europe, Cambridge University Press, 2000.

35.

Voir A. Boureau, Satan hérétique, histoire de la démonologie (1280-1330), Paris, Odile Jacob, 2004.