C - L'évocation du possédé et la demande finale

- Les mots qui désignent le possédé

Un certain nombre de termes sont utilisés dans les formules d'exorcisme pour évoquer le possédé. Certaines insistent sur sa condition de malade, de personne souffrante, en employant le mot infirmus 336 mais elles sont peu nombreuses. Un nom tel que vexatione est, lui aussi, relativement peu employé. Parfois, le possédé est désigné de façon très neutre, comme n'appartenant ni au diable, ni à dieu, le terme employé est alors homine isto 337 .

Mais le possédé est beaucoup plus souvent désigné comme la créature de Dieu, qui lui revient de droit et sur laquelle le diable ne peut rien prétendre. Les formules sont alors : creatura Dei 338 , famulo tuo N. 339 , servum tuum 340 , figuram Dei 341 , forma Dei 342 , pretioso divini opificis plasmate 343 . Dans cet ensemble, soulignons l'importance du terme famulo tuo, qui vient de la liturgie du baptême et qui indique la volonté servile du catéchumène et, ici, du possédé 344 . Cette mention peut rester courte, comme elle peut être complétée par une indication précise du mal physique dont il souffre. Ainsi, le terme obsessus dont l'emploi, nous l'avons constaté, est dominant dans l'hagiographie aux XIe et XIIe siècles, n'apparaît pas dans le pontifical romano-germanique.

Notes
336.

Prg CXV, 1.

337.

Prg CXV 37-38-39-42.

338.

Prg CXV, 25 ; Prg CXVII 4.

339.

Prg CXV 32-33-34-35-41-42 ; Prg CXVI 1-2-3-4-5-8 ; Prg CXVII 5-6-9 ; Prg CXVIII 8.

340.

Prg CXV 38.

341.

Prg CXVI 6.

342.

Prg CXVII 3.

343.

Prg CXVIII 1.

344.

Voir là-dessus P. Cramer, Baptism and change in the early Middle Age c. 200-c. 1150, Cambridge Studies in medieval life and thought, Cambridge University Press, 1993, p. 144 et suiv.