B - Du jeûne à imposer au démoniaque

Il existe, dans les différentes versions manuscrites du pontifical romano-germanique, un texte qui indique le régime qui doit être imposé au démoniaque 384 . Ce texte, d'un seul tenant, est inséré dans les formulaires d'exorcisme à l'encre rouge :

‘"Un jeûne de quarante jours et quarante nuits sera organisé par tous pour celui qui est tourmenté par le démon. La première semaine, il jeûnera chaque jour jusqu'au soir et mangera alors du pain froid cuit sous la cendre fait avec du sel et de l'eau bénits et il boira de l'eau bénite. Les cinq semaines suivantes, il ne mangera rien d'autre sauf, au troisième jour, du pain cuit avec du lard cuit la nuit et, pendant trois nuits, il aura de la cervoise et, s'il a du vin, il en boira mais de sorte à n'être jamais ivre. Et quand on aura envoyé le prêtre vers le malade, il lui donnera à boire de l'eau avec du sel bénits et de l'absinthe pour le faire vomir. Il se lavera la main, le visage, les pieds et tous les membres du corps avec de l'eau bénite pendant six semaines. Il ne mangera pas l'herbe des jardins, ni des légumes ni quoi que ce soit qui aura été tué ou qu'il aura vu tuer. Il ne devra aller auprès d'un animal crevé ni auprès d'un homme mort et ne devra voir aucun cadavre pendant quarante jours et quarante nuits. Ces quarante jours devront être organisés de manière à ce qu'il vienne auprès du prêtre et qu'il fasse une pure confession de tous ses péchés, qu'il écoute la messe et qu'il reçoive la communion et fasse sa prière car, selon l'Apôtre, la prière du fidèle sauve le malade. A la fin, on ne lui autorisera que deux genres de poissons : la tanche et l'anguille, et on lui ordonnera d'éviter tout animal et tout volatile. Et s'il a strictement observé ce jeûne, avec la prière et la pure confession, nous croyons en la miséricorde de Dieu et nous pensons vraiment que le seigneur le libérera de toutes ses atteintes diaboliques" 385 .’

Ce régime prend toutes les apparences d'un Carême pénitentiel adapté au possédé. Réservé aux ordres monastiques et aux ermites, ainsi que, involontairement, aux pauvres avant d'être généralisé, le Carême correspond aux quarante jours avant Pâques, en mémoire des quarante jours passés par le Christ au désert. A partir du VIIIe siècle, ce jeûne commence au mercredi des Cendres. Très strict à l'origine, car il ne comprend qu'une collation de légumes le soir, le jeûne est ensuite facilité par l'ajout de poisson, d'œufs et de laitages, puis une collation est admise l'après-midi 386 . Par rapport aux quarante jours de jeûne que s'imposent les chrétiens chaque année, le jeûne du démoniaque semble très strict.

L'essentiel de ce qui est comestible pour lui est composé d'eau bénite et de pain, non levé, car cuit sous la cendre. Durant les quarante jours de jeûne, un peu de pain accompagné de lard peuvent être exceptionellement consommés ainsi que de la cervoise et du vin. La cervoise est une bière rudimentaire, de fabrication aisée, composée d'orge ou d'avoine fermentés. Elle est beaucoup consommée dans la population car plus plaisante et moins dangereuse que l'eau, et fort énergétique. Le vin, quant à lui, est consommé de manière plus exceptionnelle, mais en raison du culte chrétien, il existe des ceps de vigne dans les régions les plus septentrionales de l'Europe 387 . La dose de vin administrée au possédé dans ce texte peut l'être par le prêtre qui est chargé de sa guérison. Tous les animaux tués lui sont interdits, à l'exception du morceau de lard provenant du porc mentionné plus haut, la diète n'indique pas que le possédé a droit à des œufs ou à des laitages comme finit par l'autoriser l'Église pour le jeûne de Carême, les légumes eux-mêmes ne sont pas autorisés. Ces derniers sont pourtant considérés comme l'alimentation du jeûne par excellence, en particulier dans les milieux monastiques. Deux poissons sont admis dans son alimentation, la tanche et l'anguille, qui sont, tous deux, des poissons d'eau douce à peau glissante et à chair maigre.

Tous les éléments de ce jeûne concordent pour en faire une période au cours de laquelle le corps qui a été envahi par la présence démoniaque est purifié. Les aliments froids et secs, conformément à la chaîne de l'être et à la théorie humorale, c'est-à-dire issus de la terre et inanimés, sont la meilleure garantie contre les transports des passions, le feu de la luxure et ne donnent aucune prise au diable 388 . Ce régime pénitentiel est complété par une prescription d'ordre quasi-médical car le prêtre fait boire au possédé de l'eau bénite salée avec de l'absinthe 389 , potion destinée à le faire vomir. Quelle est la place des vomitifs dans les cures de ce genre d'état ? Dans le manuscrit médical de la bibliothèque Vaticane de la fin du XIe siècle, que nous avons déjà évoqué, il est recommandé de faire vomir les épileptiques, que le vulgaire appelle démoniaques 390 . Nous avons vu, aussi, que les représentations figurées de la possession montrent le diable vomi par le possédé.

Mais ce régime a aussi une dimension initiatique. Il présente des ressemblances avec le régime imposé à Yvain, le chevalier devenu fou, par l'ermite qu'il rencontre dans la forêt dans Yvain ou le chevalier au lion de Chrétien de Troyes. Se comportant comme une bête sauvage, Yvain tue les animaux et les mange crus, vit dénudé et dort à même la terre. Un ermite de la forêt participe à sa réintégration dans le monde "civilisé" en lui offrant un pain rudimentaire, dur et amère avec de l'eau ainsi que de la venaison, c'est-à-dire du gibier cuit. La consommation de ces aliments permet, à celui qui était ensauvagé, de réintégrer par une alimentation de transition, la société des hommes et de se guérir de sa folie 391 .

D'autres recommandations, qui concernent le comportement et la spiritualité, sont données par le prêtre. Une hygiène physique accompagne en effet le régime alimentaire. Le possédé doit se laver l'ensemble du corps avec de l'eau bénite, en guise de purification. Le christianisme n'a pas développé la pratique de l'ablution avec de l'eau comme a pu le faire l'Islam, qui demande au fidèle de se laver bras et jambes avant chaque prière. Le seul contact rituel avec l'eau est celui qui a lieu au moment du baptême qui se traduit, dans les temps de la christianisation de l'Occident, par des immersions complètes, avant de devenir une simple aspersion sur le jeune enfant 392 . Doit-on comprendre ces ablutions quotidiennes du corps du possédé comme une réitération symbolique de la cérémonie qui l'a fait chrétien et qui l'a guéri du péché originel ? L'eau bénite est peut-être une réminiscence de l'eau baptismale connue pour son efficacité pour venir à bout de la présence du démon dans les corps.

Par ailleurs, le possédé ne doit, durant ces quarante jours, approcher aucun cadavre d'homme ou d'animaux. En effet, les hommes du Moyen Âge ont la certitude que les corps des morts peuvent être envahis par des démons et devenir des êtres errants, des revenants 393 . Cette croyance, probablement issue de superstitions antiques, repose sur la conviction selon laquelle les cadavres des mauvais morts sont envahis de démons. L'existence de lieux hantés par les ombres funestes des morts les associent aux démons. Alors, les auteurs de ce texte supposent qu'un démon peut encore habiter le cadavre et qu'il peut envahir le possédé à peine libéré ou convalescent.

Ce texte, qui relève de la médecine physique et de la médecine spirituelle, est unique dans l'ensemble des formulaires d'exorcisme du pontifical romano-germanique et ne semble pas connaître d'occurrences antérieures. Il traduit la volonté d'accompagner le possédé dans sa purgation du mal d'une façon qui dépasse le simple formulaire liturgique. Par ce Carême spirituel et physique, la totalité de l'être du possédé est purgée.

Des recommandations assez proches se trouvent dans un texte du manuscrit 1888 de la bibliothèque de Vienne qui date lui aussi du Xe siècle (folios 81v-82) :

‘"Quand vient quelqu'un tourmenté par le démon, le prêtre le consigne avec trois collectes. Il lui ordonne ensuite de quitter l'église et de retirer ses vêtements dans un endroit secret. Pendant ce temps, il chante les litanies, il bénit le sel et l'eau. Ensuite, il le recouvre de vêtements nouveaux, aspergés avec de l'eau bénite, il s'avance devant l'autel et jeûne jusqu'à none, et le prêtre chante la messe pour lui et lui donne la communion pendant sept jours, il reste avec le prêtre pendant quinze jours sans rien manger, si ce n'est du pain et du sel et, si le prêtre le permet, des poissons, des légumes avec de l'eau et du sel bénits. Et si tout cela ne parvient pas à prévaloir de la puissance du diable, alors il faudra demander pour cet homme la miséricorde divine car le Seigneur a dit : "Ce genre de démon ne peut partir sans le jeûne et la prière". Tu ne mangeras ni ne boiras sans avoir pris avant de l'eau bénite. Il ne mangera pas de chèvre, ni de lait, ni de fromage, ni de produits laitiers, ni la tête du mouton ou du poisson. Et, pendant quinze jours, il s'abstiendra de sa femme, et elle-même de son mari. Et ensuite, pendant une année entière, il ne mangera pas de pain fait le dimanche ni de viande d'un animal tué ce jour là, ni enfin de la bière chaude fabriquée ce jour là. Enfin, il ne boira ni ne mangera rien de chaud tant qu'il vivra" 394 .’

Dans cet autre Carême exorcistique, le possédé vient à l'Église dans laquelle trois prières sont dites pour lui 395 . Ici, la purification physique du possédé passe non par l'ablution du corps mais par le changement de ses vêtements et par leur remplacement par des habits aspergés d'eau bénite. Ce geste du changement des vêtements a lieu au cours de la liturgie. Le prêtre récite des prières, les litanies, la bénédiction du sel et de l'eau, et dit la messe. Le possédé reçoit même la communion.

Le régime alimentaire auquel il est soumis est aussi strict que celui qui est préconisé dans le pontifical romano-germanique : du pain, de l'eau et du sel avec une tolérance pour les légumes et le poisson. Un certain nombre de produits sont proscrits, cette liste est à rapprocher de celle des aliments mélancoliques établie depuis l'Antiquité. Galien, dans le De locis affectis mentionne les "viandes de chèvres, d'âne, de lièvre (…), légumes, lentilles, vins sombres, vieux fromages" 396 . Le fromage, aliment mélancolique parmi tant d'autres a été assimilé au fou au Moyen Âge, probablement en raison de son instabilité et de sa capacité à être recens ou vetus 397 . L'abstinence sexuelle est mentionnée ici, alors qu'elle n'était pas évoquée dans le pontifical romano-germanique. Peut-être que, pour les auteurs de ce dernier texte, elle allait de soi, tant la concupiscence de la chair était alors associée à l'œuvre du démon. Les dernières recommandations imposent un interdit sur tous les mets ayant été fabriqués le dimanche, jour traditionnel du repos du chrétien. La transgression de l'interdit du repos dominical pour la fabrication d'un plat, associe directement celui-ci au diable. Le dernier interdit alimentaire mentionné dans ce texte concerne les plats chauds qui sont proscrits jusqu'à la fin des jours du possédé. Une mention comparable figure d'ailleurs dans un manuscrit du XIVe siècle – le manuscrit Clm 10085 de la bibliothèque de Munich dont nous reparlerons dans le chapitre IX – qui indique une diète au cours de laquelle, seuls du pain azyme et du poisson recouvert de sel et aspergé d'eau bénite pourront être pris, le possédé ne pouvant rien consommer de chaud 398 . Cette remarque correspond à une ascèse alimentaire plus légère que celle que le possédé a dû observer pendant sa guérison. D'autre part, dans la chaîne de l'être, les aliments considérés comme chauds sont ceux issus des animaux les plus hauts, comme les oiseaux. Ceux-ci ne peuvent être mangés que par les plus puissants de ce monde ou par ceux qui, souffrant d'un refroidissement, ont besoin d'être réchauffés 399 .

Les exorcismes du Xe siècle prévoient donc aussi des régimes qui s'apparentent à des médications pour mettre fin à la possession. Ces textes sont fortement influencés par la médecine antique. Des traités de médecine nous permettent d'achever d'établir les liens qui existent entre exorcisme et médecine. Un Liber medicinalis du milieu du IXe siècle donne des formulaires d'exorcisme contre les démons 400 .Dans son livre Rosa medicinae (entre 1305 et 1317), le médecin John of Gaddesden donne pour les épileptiques, les lunatiques et les démoniaques non pas une cure médicale mais un véritable exorcisme tout à fait conforme à la liturgie chrétienne 401 . Entre le monde médical et l'Église existe une reconnaissance mutuelle en matière d'exorcisme.

Notes
384.

Ce texte se trouve dans les manuscrits utilisés pour l'édition du pontifical romano-germanique de Vogel et Elze : dans le manuscrit 53 de la bibliothèque de Bamberg (fol. 161v-162r) ; dans le Pontifical de Gondekar II des archives de l'évêché d'Eichstaett (fol. 163v) ; dans le manuscrit 701 de la bibliothèque nationale de Vienne (111v-112r) et dans le manuscrit 14 de la bibliothèque de Vendôme (fol. 124v). Le texte se trouve aussi dans le Pontifical de Salsbourg adapté à l'usage de Sées, le manuscrit latin 820 de la bibliothèque Nationale qui dépend directement du manuscrit de la bibliothèque de Vendôme.

385.

De ieiunio daemoniacis imponendo : Hoc ieiunium providebit unusquisque, qui a daemonio vexatur quadraginta diebus et quadraginta noctibus. Primam ebdomadam ieiunet cotidie usque ad vesperam et tunc manducet subcinericium panem frigidum, cum sale et aqua benedicta factum, et bibet aquam benedictam. Et tunc preterea alias ebdomadas quinque nihil aliud manducet, nisi panem tertia die coctum, cum lardo super unam noctem cocto, et cervisam tres noctes habentem, vel, si vinum habet, tantum staupum plenum vino bibat et numquam inebrietur. Et quando primum legatur super infirmum hominem, det illi presbiter aquam benedictam cum sale sanctificato bibere et cum absinthio mixta donec evomat. Manus autem neque faciem neque pedes neque ullum corporis membrum in illis sex ebdomadis lavet, nisi cum aqua benedicta. Non manducet in horto herbulas, neque ulla holera, neque occidat quicquam, nec aliquid videat occidere. Non veniat ubi ullum morticinum videat, nec ad mortuum hominem veniat, nec ulla cadavera videat in quadraginta diebus sive noctibus. Transactis autem quadraginta diebus veniat ad sacerdotem et faciat puram confessionem de omnibus peccatis suis et audiat missam, et sacrificium accipiat et celebret orationem et, iuxta apostolum, oratio fiDei salvabit infirmum. In extremo iubeatur illi, ut duo genera piscium, tincam scilicet et anguillam non gustet, nec de ullo genere bestiarum vel volatilium. Et si firmiter istud ieiunium cum oratione et pura confessione servaverit, credimus de misericordia Dei et vere confidimus, quia de omnibus incentivis diabolicis, domino largiente, liberabitur, Prg CXX.

386.

Sur le jeûne de Carême et son histoire, voir : "Carême", DACL, 2², p. 2139-2158 ; P. Desseille, H.J. Sieben, "Jeûne", DS, t. 8, c. 1164-1179 ; B. Laurioux, Manger au Moyen Âge. Pratiques et discours alimentaires en Europe aux XIVe et XVe siècles, Paris, Hachette, 2002, p. 101-122.

387.

B. Laurioux, Manger au Moyen Âge., op. cit., p. 47.

388.

A. J. Grieco, "Les plantes, les régimes végétariens et la mélancolie", op. cit., p. 13-14.

389.

L'absinthe est une variété de l'armoise qui est une plante amère et aromatique.

390.

Epilepsie genera sunt duo unum est tale inquo cadunt subito nescientes et contractionem pedum manusque cervicis tremorem patiuntur. Aliud est in quo spumant et strecunt non contrahunt membra cum ceciderint quis uulgo demoniacos dicunt. Hiquidam ex parte sentiunt illusio omnino sine sensus. Nascuntur he autem cause de sanguine uiscido tamaro et de felle nigro uiciato que cum se miscuerint cerebrum petunt inquo principaliter anima habitat quo conturbati cadunt. Manducent radices in oximelle infusas ieuni quamdiu omnino manducare possunt et super oximelle que resuerit mutis calda satis et (dabunt/dabant) bibere ad satietatem et post horas digitis missis in ore uomitum prouocat que si uomere missis digitis ne potuerit ., Galeno Liber Tertius dans le manuscrit Vat. lat. 4417, fol. 38v.

391.

Voir J. Le Goff et P. Vidal-Naquet, "Lévi-Strauss en Brocéliande. Esquisse pour une analyse d'un roman courtois" dans L'imaginaire médiéval, Paris, Gallimard, 1985, p. 151-187 et A. J. Grieco, "Les plantes, les régimes végétariens et la mélancolie à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance italienne", dans A.J. Grieco, O. Redon, L. Tongiorgi-Tomasi, Le monde végétal (XII-XVIIe s). Savoirs et usages sociaux, Presses Universitaires de Vincennes, 1993, p. 11-26.

392.

L. Beirnaert, "Le symbolisme mystique de l'eau dans le baptême", La Maison Dieu, 22, 1950, p. 94-120 ; J. Daniélou, "Le symbolisme de l'eau vive", Revue des Sciences Religieuses, 32, 1958, p. 335-346.

393.

Cette théorie est présentée par N. Caciola dans "Wraiths, revenants and ritual in medieval culture", Past and Present 152, août 1996, p. 3-45 et voir J.-C. Schmitt, Les revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, Paris, Gallimard, 1994, p. 44.

394.

Quando venit aliquis vexatus a demone, tunc presbyter consignet eum cum tribus collectis. Iubet eum postea exire de ecclesia et despoliari vestimentis suis in secreto loco. Interim autem cantet letaniam. Benedicat salem et aquam. Tunc induat vestimentis novis, aspersis cum aqua benedicta, et tunc vadat ante altare et ieiunet usque ad nonam, et prebyter cantet missam pro eo et det ei sacrificium per VII dies et maneat cum presbytero usque ad XV dies, nihil comedens nisi panem et salem, et, si presbyter permittit, pisces, legumine cum benedictione salis et aquae. Et si tunc non prevaluerit inimicum superare, tunc faciat usque dum deus dignetur super illum facere misericordiam : quia dominus dixit : "Hoc genus in nullo potest exire, nisi in oratione et ieunio". Nihil comedes neque bibes, nisi prius de aqua benedicta. Non comedat de capra, nec lac nec caseum, nec putirum, nec nihil, quae illa generat, nec caput illius pecudis, nec de pisce. Et usque ad XV dies abstineat se ab uxore sua et illa similiter a viro suo. Et usque ad plenum annum non comedet in die dominico factum panem nec hanc carnem, quae in ipso die occiditur, nec calidam cereuisiam in die dominico factam. Et nihil calidum manducet nec bibat, usque dum vixerit. Hec Liezan, cité par A. Franz Die Kirchliche Benediktionen, op. cit., p. 562.

395.

La collecte est la prière de la messe qui est située entre le Gloria et l'Epître.

396.

Ouvrage cité par J.M. Fritz, Le discours du fou au Moyen Âge, op. cit., p. 47, voir tout le chapitre de cet ouvrage sur le fromage.

397.

Ibidem., p. 51.

398.

Extrait du Clm 10085, fol. 22v-23 : Caveat, ne interim quicquam possessa…comedat nisi panem azimum et piscem sale et aqua benedicta paratum. Nil calidum sumat, vinum nec medonem nec cerevisiam interim bibat. Omnis cibus et potus sit sale et aqua benedicta coniunctus et in cena semel in die comedat, et locus, in quo manet per singulas noctes, aspergatur, cité par A. Franz Die Kirchliche Benediktionen, op. cit., p. 562.

399.

A. J. Grieco, "Les plantes, les régimes végétariens et la mélancolie", op. cit., p. 13-14.

400.

Il s'agit du manuscrit 759 de l'abbaye de Saint-Gall que je n'ai pu consulter que sous la forme d'une description de catalogue. Les folios 53 à 94 comprennent plusieurs exorcismes : Entaton ad demonio expellendo, Ad demones effugandos, Breve qui facit protemptamenta diabuli.

401.

Pro pueris qui non possunt uti medicini sive sit epilenticus, lunaticus vel demoniacus : Si patrem habeat puer et matrem, ducat eum ad ecclesiam facto jejuno trium dierum a parentibus et a patientibus. Si sint tante etatis quod sint compotes et confiteantur, et vadant die veneris in jeunio quattuor temporum et audiant missam de die et similiter die sabbati dominica sequente. Sacerdos bonus vel vir religiosus legat supre caput pacientis in ecclesia evangelium quod legitur in septembri tempore vindemearum post festumsancte crucis in diebus quatuor temporum. Et tunc scibat illud idem devote et portet paciens circa collum et curat. Et est evangelium ubi dicitur hoc genus demonii non eicitur nisi in jejunio et oratione…, dans T. Hunt, Popular medicine in XIII century England, D. S. Brewer, Cambridge, 1990, p. 33.