Conclusion

La fonction d'exorciste apparaît en transparence à travers l'examen de ces diverses sources. Tous les clercs ont été ordonnés exorcistes, même si la fonction au sein de la liturgie du baptême n'a plus beaucoup de sens, ils peuvent, en conséquence, exorciser des possédés. Cet exorcisme se fait à certaines conditions et dans un cadre fixé, comme le souligne le droit canon. L'essentiel est l'investiture accordée par l'Église au cours de la cérémonie de l'ordination. Dans certains cas de sainteté exceptionnelle, une femme, simple diaconesse comme Radegonde de Poitiers, peut faire des exorcismes mais elle est recluse et fortement soutenue dans ses actions thaumaturgiques par l'institution.

Dans les images, les seuls clercs représentés en train de faire des exorcismes sont des évêques, plus précisément des saints qui portent leurs vêtements sacerdotaux. De plus en plus, au XIe siècle, dans le prolongement d'une évolution bien antérieure, la dimension liturgique de l'exorcisme apparaît, en particulier pour les miracles accomplis sur les tombeaux des saints. L'accentuation de la dimension liturgique de l'exorcisme va de pair avec la cléricalisation de la sainteté.

L'exorcisme ne cesse pas pour autant d'être un charisme réservé aux saints, qui persistent à être des personnages d'exception dans la société médiévale. Ainsi, par un simple geste ou par un ordre approprié, ils sont en mesure de mettre en fuite les démons là où des clercs doivent mettre en œuvre tout un rituel.