Il convient de partir d'un texte liturgique de référence. Nous avons vu que le pontifical romano-germanique fait à la fois la synthèse des formulaires antérieurs tout en étant abondamment utilisé par la suite. Les indications qu'il donne se retrouvent-elles dans les récits hagiographiques ?
Le pontifical donne des précisions concernant la manière dont le possédé doit être reçu par le clergé dans le lieu sacré 983 . Lorsque le saint est mort ou absent, les fidèles des églises s'adressent spontanément au clergé local. C'est le cas de ce couple dont la femme, Grada, est possédée et qui est en chemin vers saint Gilles-du-Gard 984 . Dans le livre des miracles de saint Eberhard, il est dit que la possédée est exorcisée par un clerc, sans autre précision 985 . Un clerc, bien souvent pris au hasard, tente d'exorciser le possédé. Ce n'est bien sûr qu'une étape sur le chemin qui mène jusqu'à la guérison, mais cela semble signifier la coutume de s'adresser au clergé local ou d'un sanctuaire pour accomplir l'exorcisme. Face à un possédé particulièrement violent, un jeune clerc tente de le guérir dans la vie de saint Norbert de Xanten 986 . La narration de la translation des reliques de saint Jacques mentionne l'archidiacre 987 .
Hagiographie et liturgie s'accordent pour dire que le possédé est emmené à l'autel 988 . L'autel, mentionné dans le pontifical romano-germanique apparaissait aussi dans la liturgie d'Espagne comme le lieu approprié pour faire l'exorcisme 989 . Le pontifical romano-germanique indique ensuite les lectures qui doivent êtres faites sur le possédé 990 , le chant des psaumes, les litanies, les aspersions d'eau et de sel bénits. Il est question de psaumes dans la vie de saint Virgile 991 . Un possédé est emmené sur le tombeau de saint Eberhard puis est dit l'antienne Traditor autem 992 , qui est une litanie. La vie de saint Bertrand de Comminges mentionne, elle aussi, la lecture d'une litanie 993 .
Il est aussi beaucoup question de la lecture des Évangiles : saint Norbert de Xanten les lit 994 sur la possédée de Nivelles. Il en est de même pour Grada, la possédée de saint Gilles 995 . Mais cette lecture est aussi le moment choisi par le diable pour revenir dans sa possédée dans la translation des reliques de saint Jacques, il donne rendez-vous au clergé à ce moment de l'office, une bravade parmi d'autres 996 . Si les textes hagiographiques mentionnent la lecture des Évangiles sur le possédé, le pontifical romano-germanique ne l'évoque pas directement. En revanche, le rituel de Prüm et le manuscrit 3909 de Munich les précisent 997 . "Lire l'Évangile, c'est en premier lieu, conformément au rite liturgique très anciennement attesté dans l'histoire de l'Église, proclamer à haute voix, face à toute l'assemblée, en point d'orgue d'un ensemble de lectures tirées de divers livres bibliques, un passage de l'un des quatre Évangiles qui est d'abord une Parole divine adressée aux fidèles" 998 . De plus, le pontifical romano-germanique indique que l'Évangile est la parole du Christ 999 . La présence des Évangiles dans le déroulement du rituel de l'exorcisme est essentielle car elle rend présent le Christ et rappelle ses actions. Avec ces lectures, l'exorcisme est bien un affrontement entre deux paroles, celle du Christ face à celle du diable.
Les vies de saints mentionnent aussi la lecture des exorcismes. Le possédé de saint Virgile est amené dans le lieu sacré et des exorcismes sont lus sur lui 1000 , de même pour une possédée amenée au tombeau de saint Eberhard 1001 . Saint Norbert fait de même sur la possédée de Nivelles, en l'absence de succès, les exorcismes sont multipliés 1002 . Parfois, certaines vies de saints donnent le texte de l'exorcisme qui a été prononcé au cours de la liturgie. Dans la vie de saint Norbert de Xanten, un frère dit, face au possédé :
‘“Je t’adjure par Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui sur la croix a triomphé de toi, qui en toute justice t’a repris le pouvoir que tu avais usurpé sur l’homme, je t’adjure de déclarer qui tu es.” 1003 ’Si une telle phrase ne se retrouve pas exactement dans le pontifical, il s'agit là d'une formule d'exorcisme classique. Elle est simple, au nom du Christ et elle s'oriente directement vers l'aveu du nom du diable. Le portier qui a une vision de Satan, le met en fuite avec les paroles suivantes :
‘“Misérable créature, tu étais Lucifer, l’astre de l’aurore, tu étais dans les délices du paradis. Mais cela ne t’a pas suffi. Tu as dit : Je siègerai sur la montagne des dieux, je serai semblable au Très-Haut. Alors tu as perdu ta grandeur première, tu as préféré les ténèbres à la lumière, la misère à la béatitude, la saleté des porcs au paradis. Le bel échange ! Le magnifique avantage pour toi ! Tu n’es pas à ta place ici, va te vautrer avec les porcs dans les égouts infects et attends dans ces lieux puants le moment du jugement sévère.” 1004 ’Cette adjuration rappelle les longs développements à propos des démons, du diable et de la chute qu'ils ont subie que nous avons vus apparaître dans le pontifical romano-germanique au second chapitre. A la fin de cet épisode, l'hagiographe ajoute :
‘"C’est pourquoi l’Église a introduit la coutume de terminer les exorcismes par ces mots : “Je t’exorcise par celui qui doit venir juger les vivants, les morts et le monde par le feu.”" 1005 ’Cette formule, si elle n'est pas directement issue du pontifical est cependant tout à fait conforme aux formulaires d'exorcisme qui sont, somme toutes, célèbres.
Les textes hagiographiques du XIIe siècle reviennent aussi sur l'importance du signe de croix. Dans la vie de saint Bernard de Clairvaux, son efficacité ne fait pas de doute : "De fait, à chaque fois que le signe de la croix est dirigé contre lui, il montre qu'il est frappé en criant de plus belle contre l'aiguillon – qui le tolèrerait – et il s'enfuit à contre-cœur" 1006 . Le signe de croix est considéré comme un antidote contre le diable 1007 . Ce geste essentiel dans la liturgie a pour but de définir un espace sacré, délimité et sanctifié et la réaction allergique du diable prouve son efficacité. Il est le geste protecteur par excellence, qu'il soit accompli par les fidèles ou par les prêtres. Dans la vie de saint Berthold de Garst, un jeune soldat est attaqué par des démons car il a oublié de se signer après le repas. Il est paralysé mais parvient in extremis à faire le signe de croix, avec sa langue, sur son palais 1008 . Mettre en fuite le démon par le signe de croix est souvent efficace mais n'est pas suffisant, car le démon peut revenir si son hôte n'a pas fait l'objet d'une bénédiction ou d'un exorcisme : "J'ai fui, épouvanté, le signe de croix, mais comme je ne savais pas où aller, je suis revenu dans mon réceptacle vide et non signé" 1009 . Le signe de croix protège du diable mais ne l'élimine pas complètement. La croix en tant qu'objet est aussi utilisée dans les exorcismes. Lorsque l'un des frères Prémontrés tente d'exorciser un autre frère, le démon s'exclame :
‘"Tu te crois leur maître", lança-t-il. Et tendant la main vers la croix que le prieur tenait : "C'est lui le maître, et pas toi. A toi nous ne cèderions pas, c'est lui qui me torture". Les démons avouent et craignent notre Seigneur Jésus Christ crucifié, alors que les juifs et les hérétiques ne le reconnaissent pas mais le maudissent et se moquent de lui" 1010 .’Les crucifix sont utilisés dans la liturgie de l'exorcisme comme pour redoubler l'effet du signe de croix. Au XIIe siècle, les croix célèbrent depuis le IVe siècle environ, la majesté du Christ. Auparavant, avait existé une pudeur à montrer la souffrance de Dieu et son instrument de torture, mais avec la paix de Constantin, la croix s'impose dans les églises et dans leur plan. A partir de la fin du Xe siècle, sous l'influence de Cluny, des crucifix ouvragés sont placés sur les autels des églises, et la crucifixion est l'une des bases de la nouvelle liturgie qu'elle promeut avec l'instauration de la fête de l'Invention de la Croix, le 3 mai et de celle de l'Exaltation, le 14 septembre 1011 . La haine des juifs pour le Christ crucifié, telle qu'elle est mentionnée dans le texte, et la majesté divine qu'elle représente est un topos de la littérature religieuse et polémique au Moyen Âge. Les hérétiques ainsi évoqués sont peut-être sous l'influence de Pierre de Bruis et de ses disciples qui agissent dans les années 1119-1120 entre la Provence et Narbonne. Ils considèrent la croix comme un objet détestable, un instrument de torture et de souffrance. Le jour de Pâques, ils organisent des bûchers de crucifix et y font brûler de la viande. Exécutés sur un bûcher à Saint-Gilles du Gard, ils ont été combattus par Pierre le Vénérable dans le Contra Petrobrusianos 1012 . L'existence d'hérétiques incapables de reconnaître la puissance de la croix souligne d'autant mieux la place du diable qui, dans les exorcismes, endosse de plus en plus le rôle de celui qui affirme la vérité de la foi. Dans les images, la croix est parfois présente dans les exorcismes. La planche 61 extraite de la Bible moralisée, montre un exorcisme accompli à côté d'un crucifix.
Comme le pontifical romano-germanique prescrit un jeûne pénitentiel au possédé en donnant un grand nombre de précisions alimentaires, certaines vies de saints prescrivent un jeûne ou un régime 1013 . Ainsi, dans le livre des miracles de saint Virgile, un jeune de 20 jours est imposé au possédé 1014 . Le soldat de l'empereur, sauvé par Norbert de Xanten, doit "pendant plusieurs jours s'abstenir de mets recherchés à la fois comme pénitence et en action de grâces" 1015 . De même, saint Norbert prescrit au paysan de Vivières un jeûne ou une médication qui me semblent uniques :
‘"A la demande du peuple, Norbert se présenta et l'aspergea avec de l'eau bénite. Ensuite, frottant ses gencives avec du sel béni et les lavant avec de l'eau bénite, il lui ordonna de ne prendre prendant la neuvaine à venir que des aliments préparés avec de l'eau et du sel bénits" 1016 . ’L'eau et le sel sont essentiels dans la liturgie de l'exorcisme, nous l'avons vu 1017 . Dans la vie de saint Norbert, la jeune possédée de Nivelles est plongée dans de l'eau exorcisée 1018 . Le possédé pris en charge par le jeune clerc courageux est plongé dans l'eau bénite 1019 . Saint Bertrand de Comminges utilise l'eau bénite dans son exorcisme 1020 . Ici, saint Norbert ne se contente pas d'asperger le possédé, il frotte ses gencives avec du sel et les lave avec de l'eau bénite. La vie de saint Norbert de Xanten mentionne ailleurs du sel exorcisé qu'il met dans la bouche du possédé, rappelant le grain de sel placé par Léon IX dans la bouche d'une démoniaque 1021 . Ces mentions font écho au jeûne à imposer au démoniaque qui se trouve dans le pontifical romano-germanique du Xe siècle et qui circule sous d'autres formes à cette époque 1022 . Dans ce texte, le prêtre doit donner au possédé un mélange d'eau et de sel bénits auxquels il ajoute de l'absinthe en guise de vomitif. Le fait de se laver avec de l'eau bénite se trouve dans les les recommandations du manuscrit CVP 1888 de la bibliothèque de Vienne éditées par A. Franz 1023 : le possédé doit revêtir des vêtements nouveaux aspergés avec de l'eau bénite, il est soumis à un régime limité à de l'eau et du sel bénits, du pain, des poissons et des légumes selon l'autorisation du prêtre qui doit lui donner à boire. Cette utilisation du sel dans la liturgie fait référence au baptême, Hugues de Saint-Victor le rappelle 1024 . Au cours du baptême à partir du IVe siècle, le rite du sel est la première nourriture que donne l'Église, elle est purificatrice et annonce le repas eucharistique 1025 . Il semble donc bien que la pratique de donner du sel ou de l'eau au possédé au cours de l'exorcisme existe mais nous ne diposons pas de texte liturgique qui mentionne exactement le geste accompli par saint Norbert. Le fait de frotter les gencives avec du sel est peut-être un geste qu'il a inventé pour l'occasion.
Plusieurs saints et clercs utilisent leur étole au moment de l'exorcisme. Or, aucun texte liturgique n'évoque cette pratique. Dans la vie de saint Norbert de Xanten, le saint revêt l'aube et l'étole face à la possédée de Nivelles 1026 ; devant l'intendant de Maastricht, il est "encore vêtu de ses ornements" qui lui ont servi à dire la messe 1027 . La jeune Oriam évoquée dans la translation des reliques de saint Jacques est entourée de l'étole du prêtre 1028 . L'ornement liturgique est aussi mentionné dans l'ordo d'exorcisme écrit par Hildegarde de Bingen, les prêtres qui entourent la possédée doivent être munis de l'habit sacerdotal et de l'étole 1029 , ainsi que dans le manuscrit de Dendermonde 1030 . L'étole est l'insigne commun de l'évêque. Ce vêtement porté en écharpe autour du cou est l'ancien orarium qui servait à essuyer la bouche de la sueur ou des larmes 1031 . L'origine de l'utilisation de l'étole, considérée comme le joug de Dieu par Guillaume Durand, pose problème 1032 . Dans la vie de saint Marcel composée par Venance Fortunat, le saint passe l'étole autour du cou du dragon 1033 . Un fil en or de l'étole de saint Hubert est utilisé pour coudre le front des enragés et les guérir, c'est la taille 1034 . L'utilisation de l'étole dans la liturgie prébaptismale serait attestée depuis le Xe siècle, il s'agit donc d'un ajout tardif 1035 .
Une autre pratique, mentionnée dans la vie de saint Gilles du Gard n'a trouvé aucun équivalent, ni dans l'hagiographie, ni dans la liturgie. Dans ce texte, il est question de Grada, possédée du démon, qui est amenée dans le sanctuaire du saint :
‘"A cet endroit, s'il se trouvait qu'elle entendît lire les Évangiles ou prononcer le nom de Notre-Seigneur Jésus, ou de la saint Vierge, ou de saint Gilles, le démon lui infligeait un supplice tel que c'était horrible à voir et à entendre. La fumée de l'encens, l'eau bénite, si on lui en offrait, comme on lit dans les Évangiles que ce fut fait pour chasser un autre démon, c'était comme autant de coups qu'on lui aurait portés et cela la faisait écumer" 1036 .’Cette mention de fumigations au cours d'un exorcisme est rare. Elle ne peut donc pas être considérée comme le reflet d'une pratique fréquente. En tout cas, dans les Évangiles, il n'est pas fait mention de démons chassés par la fumée de l'encens ou par de l'eau bénite. C'est en revanche une pratique du monde juif qui est mentionnée dans l'Ancien Testament. C'est en faisant brûler sur des braises d'encens le foie et le cœur d'un poisson pêché dans le Tigre, dont l'odeur fait reculer le démon, que sur les conseils de l'ange Raphaël, le mariage de Tobie et de Sara peut être consommé (Tb 6, 17-18).
Croiser hagiographie et liturgie permet de montrer leurs influences réciproques. Il apparaît ainsi que les actions accomplies par les saints pour mener à bien leur exorcisme, si elles peuvent être qualifiées de charismatiques, reposent sur une base liturgique. C'est l'intention du geste, sa mise en scène spectaculaire qui transforme une action présente dans la liturgie de l'époque en geste charismatique. Comme tous les clercs de l'époque, les saints sont imprégnés par la liturgie et sont parfois même à l'origine de celle-ci.
"Tout d'abord, quand un malade qui est tourmenté du démon est amené au prêtre, le prêtre le conduit jusqu'à l'autel de l'église et lui demande, qu'il soit homme ou femme, comment et de quelle manière cette passion lui est arrivée""In primis, quando infirmus qui a demonio vexatur venerit ad sacerdotem, ducat eum sacerdos in ecclesiam ante altare et diligenter inquiriat ab eo, sive masculum sit sive femina, quomodo aut qualiter illi eadem passio evenerit", Prg CXV, 1, p. 193.
"Alors le mari de la possédée se vit recommander avec bienveillance par le religieux qui avait conjuré le diable de la conduire rapidement jusqu'au tombeau où repose le corps de saint Gilles", Liber miraculorum S. Aegidii, 30.
Educiur ergo et trahitur in templum, et a clero circumstante exorcizatur demonium, at mulier delicta confitetur ne pereat, et emendare promittens, Liber miraculorum S. Eberhardi, 10, p. 103.
"Un jeune clerc du monastère, des plus obéissants, osa dire en toute humilité : “Qu’on me l’ordonne au nom de l’obéissance. Je le tiendrai non par moi-même, mais par la force et les liens de l’obéissance”. L’ordre lui fut donné et les autres se retirèrent", Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
Relatio de reliquiis, Annexe 7.
La jeune fille de Nivelles est tenue "non loin de l'autel" Vita A S. Norberti, 10, p. 680 ; l'intendant de Maestricht est placé quant à lui "devant l'autel", Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
In primis constituunt uirum sive mulierem, qui hoc patitur, ad partem occidentis, ita ut contra altare faciem teneant, D. M. Férotin, Le liber ordinum en usage dans l'Église wisigothique et mozarabe d'Espagne du Ve au XI e siècle, Paris, Firmin-Didot, 1904 (Monumenta ecclesiae liturgica 5).
Prg CXV, 1, p. 193-205.
"tout le clergé accourut et on dit, sans interruption des psaumes, des exorcismes et des litanies", Liber miraculorum S. Virgilii, p. 89.
Liber miraculorum S. Eberhardi, 8, p. 102.
"Des croix et des reliques furent apportées de l'autel et accompagnées de bénédictions et d'exorcismes. On dit aussi une litanie avec une grande intention de dévotion afin que le seigneur daigne libérer sa créature d'une si malheureuse tyrannie de l'ennemi", Vita S. Bertholdi, XXV, p. 250-251.
cumque super caput eius legeret evangelia, Vita A. S. Norberti, 10, p. 680.
Liber miraculorum S. Aegidii, 30.
"Alors l’archidiacre ordonna que soient lues les Évangiles afin que, entendant les Évangiles, le diable partît. Le démon répondit : “Le clerc lise le sien et moi je lirai le mien.” Le clerc lisant les Évangiles, le malin commença à crier plus fort je ne sais quoi de barbare, on ne pouvait à peine entendre les Évangiles. Après l’Évangile, un jeune clerc lui dit : “Sors, esprit immonde.” Il répond : “Je ne partirai pas de celle qui est mienne, qui m’a été donnée par sa mère et que j’ai nourrie.” Et le clerc : “Sa mère n’a pu te la donner car elle est une créature à l’image de Dieu.” A cela le malin resta confus et ne sut quoi répondre", Translatio de reliquiis, Annexe 7.
Rituel de Prüm (XIIe siècle), bibliothèque de Munich, Clm 100, fol. 115v et Clm 3909, voir Annexe 10 pour les textes.
N. Bériou, "L'Évangile à la messe et dans la prédication en France méridionale aux XIIe et XIIIe siècles", dans Évangile et évangélisme (XIIe-XIIIe siècles), Cahiers de Fangeaux 34, 1999, p. 27-47.
Evangelium autem legitur, in quo Christus ore suo loquitur populo (…) velut Christus post legem, psalmos et prophetas, os suum aperiens, est locutus populo, Prg I, XCIV, 18.
Liber miraculorum S. Virgilii, p. 89.
supra quam cum exorcismus legeretur, Liber miraculorum S. Eberhardi, 8, p. 102.
cum autem sacerdos multiplicaret exorcismos, Vita A. S. Norberti, 10, p. 680.
Adiuro te, inquit, per Iesum Christum filium Dei, qui tuas in cruce vicit insidias et potestatem, quam iniuste et fraudulenter rapueras super hominem, iuste et potenter recepit, ut quis sis celare non praesumas, Vita A S. Norberti, 14, p. 686.
Miser et misserrime tu quondam Lucifer, qui mane oriebaris, in deliciis paradysi fuisti, sed cum tibi non sufficerent haec et diceres : “Ponam sedem meam ad aquilonem, ero similis Altissimo”, idem quod eras amisisti, pro luce tenebras, pro beatitudine miseriam, pro loco deliciarum foetorem, cum porcis eligens commutasti. En dignum concambium, idonea commutatio. Eia non hic tibi locus est, sed in foetore clooacarum te volutans porcis assimilare et in locis putentibus districti tempus examinis praestolare, Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
"Exorzizo te per eum, qui venturus et iudicare vivos et mortuos et saeculum per ignem.", Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
Vita prima S. Bernardi, II, 11, c. 275.
Ibidem, 13, c. 276.
Vita S. Berthold de Garst, XXV, p. 250-251.
Vita Hildegardis, 21, p. 62.
Vita A. Norberti, 14, p. 686.
Sur la croix et le crucifix, voir M. C. Sepière, L'image d'un dieu souffrant. Aux origines du crucifix (IXe-Xe siècles), Paris, Le Cerf, 1994 ; B. Raw, Anglo-Saxon Crucifixion iconography and the Art of the monastic Revival, Cambridge, Cambridge University Press, 1990 ; G. Constable, "The ideal of Imitation of Christ", Three studies in medieval religion and social thought, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 145-248.
Pierre le Vénérable, Contra Petrobrusianos hereticos, éd. J. Fearns, Turnhout, Brepols, 1968 (CCCM 10) commenté dans D. Iogna-Prat, Ordonner et exclure. Cluny et la société chrétienne face au judaïsme et à l'Islam (1000-1150), Paris, Aubier, 1998 ; voir R. I. Moore, La persécution. Sa formation en Europe, Xe-XIIIe siècle, Paris, trad. fr., Les Belles Lettres, 1991.
Voir "Du jeûne à imposer au démoniaque", Prg CXX, p. 220 et 221 et son commentaire dans le chapitre II.
Liber miraculorum S. Virgilii, p. 89.
Vita A. S. Norberti, 14, p. 687.
Ibidem, 15, p. 690.
Voir la première partie, l'exorcisme Ad succurendum his qui a demonio vexantur et la longue bénédiction de l'eau et du sel, Prg CXV, p. 193-205, numéros 5 à 21.
Vita A. S. Norberti, 10, p. 680.
"Le tenant seul, il conduisit le possédé tremblant de terreur vers le bénitier. On le plongea dans l’eau exorcisée, on lit sur lui exorcismes et Évangiles. Les frères prièrent et pleurèrent, se donnèrent la discipline, se prosternèrent et s’affligèrent. Tant et si bien qu’après avoir torturé le pauvre corps du malade, le démon se posa sur sa langue sous la forme d’une lentille toute noire" Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
Vita S. Bertrando Convenensi, 12, p. 1176-1177.
Et cum salem exorizatum ori eius immisisset…, Vita A S. Norberti, 14, p. 687 ; "Aussi le saint homme, vaincu par son obstination, trouva-t-il un grain de sel non loin de là, le bénit et, tout en invoquant le nom du Seigneur, l'introduisit dans la bouche de la jeune fille ; le démon fut aussitôt expulsé…", Vita S. Leonis, p. 119.
Prg CXX, p. 220-221.
A. Franz, Die Kirchlichen Benediktionen, op. cit., p. 562, voir le chapitre I.
A propos de l'exorcisme baptismal, Hugues de Saint-Victor indique, une fois les signes de la croix faits sur toutes les parties du corps, "on leur donne le sel béni dans la bouche, pour que ce qui est conduit par la sagesse soit dépourvu de la puanteur de l'iniquité, et ne soit envahi par la suite par la vermine putride des vices", De Sacramentis christianae fiDei, PL 176, c. 456-457.
A. G. Martimort, L'Église en prière, III Les sacrements, p. 33.
"Plein de compassion pour son chagrin, le serviteur de Dieu revêtit l’aube et l’étole et lut un exorcisme sur cette enfant qui avait déjà douze ans"(…) "Alors, la jeune fille jeta la main à son étole pour l’étrangler. Ceux qui étaient encore présents voulurent lui desserer les mains. “Non dit Norbert, laissez la faire, si Dieu lui a donné quelque pouvoir, qu’elle fasse ce qu’elle peut.” Ayant entendu cela, sa main se relacha aussitôt" Vita A S. Norberti, 10, p. 680 ;
Vita A S. Norberti, 14, p. 687.
"Immédiatement, l’archidiacre qui gardait le trésor, jeta son étole à son cou. C’était le sixième jour. Le malin, rejetant l’étole, commença à crier : “Pourquoi m’étrangles-tu ? Pourquoi me fais-tu suffoquer ? Tu m’étouffes”. Et il dit de l’étole : “Enlève moi ça”. Car il ne voulait pas et il craignait même de nommer l’étole. Et il disait en gémissant : “Je suis étranglé…” Donc l’étole parce qu’elle enflait tout le corps de la femme fut peu à peu éloignée", Translatio de reliquiis, Annexe 7.
Vita S. Hildegardis, 21, p. 61.
Si [sacerdos]ligamen id est snur circa collum, id est in potestate sua non haberet, eum ut alium hominem non timerem, sed quia illud habet quod stola est, eum plus quam alium timeo, Cod. Fol.172r, lin. 8-9, "Teufel", p. 553 et Et quid dicis de illis qui sine stolis missas celebrant ? Tunc ille : "Multum mihi placent, Cod., fol. 171v, lin. 15, "Teufel", p. 552, Annexe 8.
Leclerc, "étole", DALC, p. 673-676.
Accipe jugum Dei, jugum enim ejus suave est et onus ejus leve, Guillaume Durand, Rationale divinorum officiorum, III, 5, A. Davril, T. M. Thibodeau, CCM CXL, Turnhout, Brepols, 1995, p. 190.
Venance Fortunat, Vita S. Marcelli Parisiensis episcopi, PL 88, col 541-549, col 548 A et J. Le Goff "Culture ecclésiastique et culture folklorique au Moyen Age : saint Marcel de Paris et le dragon", dans Pour un autre Moyen Age, p. 229-269.
Voir A. Dierkens "Guérisons et hagiographie au Haut Moyen Âge : le cas de saint Hubert" dans Malades et maladies dans les textes latins antiques et médiévaux, Latomus 242 (1998), p. 406-421 ; V. Vereecken, "L'étole dite de saint Hubert provenant de la châsse reliquaire des saints Lambert et Floribert" dans L'ancienne église abbatiale de Saint-Hubert, à paraître ; M. Coens, "L'étole de saint Forannan, abbé de Waulsort et la rage, un cas de concurrence déloyale ?" dans Etudes d'histoire et d'archéologie namuroises dédiées à Ferdinand Courtoy, Namur, 1952, t. 1, p. 257-263.
M. Righetti, Storia liturgica, IV, Milan, Ancora, 1953, p. 409.
Liber miraculorum S. Aegidii, 30.