III. - L'exorcisme comme sacramental

Avec la quasi-disparition du baptême des adultes, vers le VIe siècle, l'exorcisme baptismal perd une partie de son sens. Mais nous avons vu qu'il est maintenu dans la liturgie car il marque clairement l'étape de l'entrée dans la vie chrétienne. Une représentation du baptême d'un enfant (planche 62), plus tardive, car elle date du XIVe siècle, montre qu'au moment de l'immersion dans les fonts baptismaux, l'enfant reçoit le Saint-Esprit et le diable s'enfuit. Cette illustration du Livre des sentences de Pierre Lombardmontre que, dans les représentations, l'exorcisme baptismal, malgré les débats dont il est l'objet, reste un moment important.

Dans son Livre des sentences, Pierre Lombard définit en 1130-1140 sept sacrements (baptême, confirmation, pénitence, communion, mariage, ordre, extrême-onction) dans lesquels se manifeste le rôle fondamental du Chrit comme médiateur de la grâce divine à travers l'intervention instrumentale de l'Église et de ses ministres et il les distingue nettement des sacramentaux : l'onction du sacre royal, les signes de croix, les bénédictions et les exorcismes 1164 .

Les débats engagés par les théologiens du XIIe siècle à propos du baptême et de l'exorcisme baptismal, la définition à cette époque du septénaire sacramentel, la glose de la figure de Salomon exorciste, contribuent à la redéfinition de l'exorcisme.

Notes
1164.

A. Michel, "Sacrements", DThC, 14, 1939, 525-544 ; H. I. Dalmais, "Sacrements", DS, 14, 1975, 45-51.