Conclusion

La possession et l'exorcisme occupent une place discrète dans les préoccupations des théologiens et des clercs du XIIe siècle. Leurs témoignages manifestent une grande prudence à l'égard d'un phénomène qui n'est pas pris à la légère. Considérer la possession avec prudence, c'est accorder l'exorcisme avec parcimonie, au moment où la définition du septénaire sacramentel aboutit à faire de l'exorcisme un simple sacramental.

La recherche de témoignages directs sur l'exorcisme fait apparaître que, quels que soient les auteurs, ils n'échappent pas à un certain nombre de topiques incontournables quand on aborde ces sujets, c'est le cas de l'exemplum 136 du manuscrit de Troyes (B. M. ms. Lat. 946). Un récit attesté et daté est repris dans différentes sources avec de grandes variantes dans le texte.

Cette enquête tend à souligner l'impossibilité d'accéder à des témoignages concernant l'exorcisme médiéval. Tout récit semble saturé d'influences provenant des récits hagiographiques auxquels viennent s'ajouter, au XIIIe siècle, comme nous allons le voir, les exempla. Comme tout document d'histoire, ces récits sont fortement intégrés à un espace et un temps sans que ces mentions ne soient suffisantes pour que l'on puisse accéder à un témoignage direct.