L'exemplum 1217 , compris comme un récit destiné à servir de preuve à l'appui d'un exposé doctrinal, religieux ou moral, connaît un développement systématique dans le contexte du renouvellement de la prédication aux XIIe et XIIIe siècles, même si son emploi remonte aux premiers temps du christianisme. Il peut être défini comme "un récit bref donné comme véridique et destiné à être inséré dans un discours (en général un sermon) pour convaincre un auditoire par une leçon salutaire" 1218 . Comme l'indique Jacques Berlioz, "l'emploi massif des exempla se comprend dans le cadre du défi que subit l'Église aux XIIe et XIIIe siècles. Le développement des villes, où les habitants étaient mal encadrés par des curés succombant à la tâche, l'ampleur de l'hérésie cathare, la montée de mouvements contestataires puis dissidents comme les Vaudois, firent que l'Église, pour survivre et s'imposer, dut s'adapter, en étant mieux comprise des masses qu'elle entreprenait de convertir. Nécessité de s'adresser au peuple des villes et des campagnes en parlant son langage et en mettant à sa portée le discours moral et théologique. L'un des moyens utilisés fut la convocation, au sein du même sermon, d'anecdotes comprises par tous" 1219 .
L'exemplum apparaît dans les Dialogues de Grégoire le Grand, puis se développe en milieu monastique et particulièrement chez les cisterciens 1220 . Dans un premier temps, les exemples sont destinés à un usage interne pour restaurer la discipline et la cohésion du groupe, en particulier celui constitué par les convers. Le premier recueil attesté est le Dialogum magnus visionum atque miraculorum 1221 écrit entre 1219 et 1223 par Césaire de Heisterbach (1180-1240) 1222 . Maître des novices du monastère d'Heisterbach à partir de 1199 puis prieur jusqu'à sa mort, il a de nombreux contacts vers l'extérieur, autant de sources pour ses récits. Il accompagne en effet les abbés Gérard et Henri en visite d'inspection à l'abbaye d'Himmerod où l'abbé Hermann de Marienstadt est une source de récits. En 1218-1224, il fait des voyages en territoire mosellan puis à Utrecht, en Rhénanie. En tant que maître des novices il a la permission de converser avec les hôtes monastiques. Ce livre correspond aussi à la pratique courante du maître des novices, car c'est un traité de lecture spirituelle dialogué où l'auteur met en scène un novice et un moine – lui-même – qu'il fait discourir sur différents sujets. L'ouvrage, qui regroupe environ 800 exempla, comporte de très nombreux récits mettant en scène les démons. L'une des sections de l'ouvrage est même consacrée aux démons, le De daemonibus 1223 .
Césaire de Heisterbach reprend à son compte la démonologie de l'Ancien et du Nouveau Testament 1224 , ainsi que les idées de la fin de l'Antiquité avec le thème de la création d'un corps, le crementum humanum 1225 par le démon ou le fait que chaque homme a deux anges l'un bon et l'autre mauvais qui accompagnent chaque homme durant sa vie 1226 . Il est aussi naturellement l'héritier des Pères de l'Église. Dans cette œuvre, les démons sont nombreux et peuvent se transformer en hommes ou en animaux, en incubes ou en succubes. Césaire livre même un portrait du démon qui rappelle celui fait par Raoul Glaber en son temps 1227 . Les hommes peuvent en être infestés, en particulier les infidèles, les païens, les juifs et les hérétiques 1228 . Dans l'ensemble des textes qui évoquent le diable, au moins 18 exempla traitent de la possession et de l'exorcisme. Ce nombre est faible par rapport à l'ensemble des récits, mais il faut souligner que la matière réunie par les exempla est immense. Si le diable est très présent 1229 , les cas de possession restent exceptionnels, mais nous allons voir combien les figures développées dans ces textes sont particulières.
A la suite des cisterciens, l'intérêt pour les exempla a été manifesté par le chanoine augustin Jacques de Vitry (1160/70-1240) 1230 . Entre 1219 et 1226, il a rédigé l'Historia Hierosolimitana abbreviata composée de l'Historia Orientalis et de l'Historia Occidentalis 1231 . Il est l'auteur de plus de quatre cents sermons qui sont répartis en quatre groupes : 194 sermons dominicaux pour les dimanches et fêtes ; 115 sermons de sanctis qui traitent du sanctoral de l'année liturgique et du commun ; 74 sermons ad status ou vulgares qui sont les plus diffusés et qui comprennent les instructions aux différents états et conditions de personnes comme les prêtres, les moines, les moniales, les chanoines, les étudiants, etc. ; 27 sermons communes qui commentent les premiers chapitres de la Genèse. Les nombreux exempla qui agrémentent les sermones vulgares appropriés aux divers états et conditions de personnes ont contribué à leur popularité. Il existe deux séries d'exempla : ceux qui sont issus des sermones vulgares 1232 , qui comportent deux récits concernant la possession, et ceux qui viennent des sermones communes qui ne comportent pas de récits d'exorcisme 1233 .
Mais la diffusion des exempla est surtout due aux ordres mendiants qui entreprennent de convertir les masses par leurs sermons et qui, manquant de temps pour la recherche, désirent disposer de récits rapidement. Ils sont à l'origine de recueils de plus en plus pratiques. L'un des premiers en date et des plus importants est celui du dominicain Etienne de Bourbon (†1261) 1234 . Né à Belleville-sur-Saône vers 1190-1195, il gagne l'Université de Paris vers 1215 et rejoint l'ordre des dominicains vers 1223. Il est aussi l'un des premiers inquisiteurs en 1236. Il cumula alors avec la prédication, l'examen et l'interrogatoire des hérétiques. Son recueil d'exempla, destiné à ses confrères prédicateurs, a été rédigé au couvent dominicain de Lyon entre 1250 et 1261, après une longue période d'action missionnaire et inquisitoriale. L'ouvrage comporte près de 3000 récits exemplaires (exempla) sur tous les sujets abordés dans les sermons, mais aussi des arguments scolastiques (rationes) et des citations d'autorités (auctoritates). Douze récits concernent la possession et l'exorcisme dans les parties de cet ouvrage que nous avons pu consulter.
A la fin du XIIIe siècle, sont conçus des ouvrages selon l'ordre alphabétique des rubriques. Vers 1275, le Liber exemplorum ad usum predicantium 1235 est composé par un franciscain anglais et utilise partiellement cet ordre. Cet ouvrage comporte neuf récits sur la possession et l'exorcisme.
Un autre ouvrage, plus tardif, et que je n'ai pas pu consulter présente des proportions intéressantes pour la répartition des récits. Dans son Alphabetum narrationum (entre 1297 et 1308) 1236 , Arnold de Liège compose un recueil selon l'ordre alphabétique et emploie un système de renvois de mot-clé à mot-clé. Dans cet ouvrage, 800 exempla évoquent le diable sur 1555. Certaines rubriques sont particulièrement riches comme daemon (77 exempla), mulier (64), mors (49), temptacio (41).
A ces principaux textes, il convient d'ajouter d'autres séries de récits exemplaires, en particulier celui du Gallois Giraud le Cambrien ou Giraud de Barri († 1223) 1237 . Il est l'auteur d'un ouvrage sur le pays de Galles l'Itinerarium Kambrie 1238 qui aurait été écrit vers 1191 et fait suite à une campagne de prédication menée dans le pays en 1187. Le Gemma Ecclesiastica 1239 est un ouvrage d'instruction destiné au clergé gallois, qui en dresse un sombre tableau, il aurait été écrit entre 1194 et 1199. L'auteur nous offre cinq récits originaux par rapport au corpus d'exempla du continent.
Humbert de Romans 1240 (v. 1200-1277) est l'auteur du De dono timoris rédigé avant 1240, date à laquelle il est nommé provincial de la province romaine de l'ordre des frères prêcheurs (1240-1244) avant de devenir provincial de France (1244-1254) et cinquième maître de l'ordre entre 1254 et 1263. Son recueil d'exempla comprend deux récits mettant en scène un possédé qui proclame la vérité.
Thomas de Cantimpré (v. 1200-1270/71) 1241 est, lui aussi, l'auteur d'un ouvrage qui comporte douze de ces récits, le Livre des abeilles. Frère prêcheur au couvent de Louvain à partir de 1230, il commence ses études à Cologne puis à Paris. De retour à Louvain en 1246, il se consacre à la prédication et à l'écriture. Auteur de plusieurs récits hagiographiques, d'une encyclopédie, le Liber de natura rerum, il a aussi écrit le Bonum universale de apibus 1242 rédigé entre 1256 et 1263 et dédié à Humbert de Romans 1243 . L'interprétation allégorique du caractère des abeilles fait rapidement place à des anecdotes puisées dans les livres et recueillies auprès de ses contemporains.
L'ensemble de ces textes aborde la question de la possession et du diable à de nombreuses reprises et chacun de ces récits trouve de nombreux échos.
La bibliographie sur le sujet est très abondante. Voir notamment : J.T. Welter, L'exemplum dans la littérature religieuse et didactique du Moyen Âge, Paris-Toulouse, 1927 ; F. C. Tubach, Index exemplorum. A Handbook of medieval religious tales, Helsinki, 1969 ; Rhétorique et histoire. L'exemplum et le modèle de comportement dans le discours antique et médiéval, Rome, 1980 ; Cl. Bremond, J. Le Goff, J.-C. Schmitt, L'"exemplum", Tunhout, Brepols, 1982, (Typologie des sources du Moyen Âge Occidental 40) ; er d'exemples. Récits de prédicateurs du Moyen Âge, J.-C. Schmitt (dir.), Paris, 1985 ; Formes médiévales du conte merveilleux, J. Berlioz, Cl. Bremond, et C. Vellay-Vallantin (dir), Paris, 1989 ; Les exempla médiévaux. Introduction à la recherche suivie des tables critiques de l'Index exemplorum de F. C. Tubach, J. Berlioz (dir), M. A. Polo de Beaulieu (dir.), Carcassonne, 1992.
Définition de Jacques le Goff dans Cl. Bremond, J. Le Goff, J.-C. Schmitt, L'"exemplum", op. cit., p. 37-38.
Voir J. Berlioz, Introduction à Stephani de Borbone Tractatus de diversis materiis predicabilibus, Prima pars, De Dono Timoris, éd. J. Berlioz et J. L. Eichenlaub, Turnhout, Brepols, 2002, p. XXXI.
Les premiers recueils d'exempla datent du XIIe siècle, ils comportent aussi des récits de miracles, voir en particulier : Le livre des visions et des miracles ou Liber visionum (vers 1170) en cours d'édition par Olivier Legendre aux éditions Brepols, Position des thèses de l'Ecole des Chartes 2000, p. 197-204 que nous avons déjà évoqué au précédent chapitre.
Césaire de Heisterbach, Dialogus miraculorum, éd. J.Strange, 2 vol, Coloniae, Bonnae et Bruxelles, 1851. Désormais abrégé en Caes suivi du numéro de la distinction, du chapitre et de la page dans l'édition de J. Strange.
J. Berlioz et M. A. Polo de Beaulieu, Les exempla médiévaux. Introduction à la recherche, suivie de l'Index exemplorum de F.C. Tubach, Carcassonne, Garae, 1992, p. 91 et suiv.
Le chapitre V des Dialogues de Césaire de Heisterbach intitulé De daemonibus comprend 56 récits. Il a été traduit et annoté en Italien dans V. Dornetti, Il Diavolo in pulpito. Spettri e demoni nelle prediche medievali, Milano, Xenia Edizioni, 1 991.
Voir F. Wagner, "Teufel un dämonen in den Predigtexemplen des Caesarius von Heisterbach", Cistercienser Chronik, 102, (1995/1), p. 9-17 ; P. Schmidt, Des Teufels und Dämonenglauben in den Erzählungen des Caesarius von Heisterbach, Basel, 1926 ; J. R. Valette, "Illusion diabolique et littérarité dans la Queste del Saint Graal et dans le Dialogus Miraculorum de Césaire de Heisterbach", Magie et illusion au Moyen Âge, Aix-en-Provence, CUERMA, 1997, p. 549-567.
Caes, III, 12.
"Les démons sont appelés les tentateurs : le premier homme a été tenté au paradis, le Christ dans le désert, quel homme ne sera pas tenté dans ce monde ? Deux anges sont envoyés aux hommes, un bon pour le garder et un mauvais pour le tourmenter", Caes, V, 1, p. 274-275.
In proxima vero sollemnitate sancti Martini cum staret in matutinis, contemplatus est daemon unum in forma rustici quadrati inferius iuxta presbyterium intrare. Habebat enim pectus latum, scapulas acutas, collum breve, capillum in fronte statis superbe tonsoratum, crines reliquos sicut haristas dependentes. Ascendens ve,it ad quendam novicium, stans coram illo, Caes, V, 5, p. 282.
Quod hominibus infestus sit, testis est Job, qui ait :Absorbebit fluvium, et non mirabitur, id est, infideles : paganos, silicet Judaeos et haereticos, Caes, V, 1, p. 275.
Cl. Charbonnier, Recherches sur le personnage du diable dans les exempla du XIIIe siècle, Thèse dactylographié, Université de Paris IV, dir P. Le Gentil, 1975.
Jean Longère, "Jacques de Vitry", Dictionnaire des lettres françaises. Le Moyen Âge, Paris, La Pochotèque, 1992, p. 736-737 ; et du même Œuvres oratoires de maîtres parisiens au XIIe siècle. Etude historique et doctrinale, Paris, Etudes Augustiniennes, t 1, p. 31-33, 168-176, 346-351.
Jacques de Vitry, Histoire occidentale, trad. G. Duchet-Suchaux, Paris, Cerf, 1997. Désormais abrégé en JdV, Histoire occidentale.
T. F. Crane, The exempla or illustrative stories from the "sermones vulgares" of Jacques de Vitry, Londres 1890 et réimpression en 1967 (Publication of the Folk-Lore Society 26). Désormais abrégé en JdV (Crane) suivi du numéro et de la page de l'édition.
J. Greven, Die exempla aus den Sermones feriales et communes des Jakob von Vitry, Heidelberg, 1914 (Sammlung Mittellateinischer Texte, 9) Désormais abrégé en JdV (Greven) suivi du numéro et de la page de l'édition. G. Frenken, Die exempla des Jakob von Vitry. Ein Beitrag zur Geschichte des Erzahlungs literatur des Mittelalters, Munich, 1914 (Quellen und Untersuchungen zur lateinischen Philologie des Mittelalters 5/1). Désormais abrégé en JdV (Frenken) suivi du numéro et de la page de l'édition.
L'ouvrage avait fait l'objet d'une édition partielle par A.Lecoy de la Marche en 1877 : Anecdotes historiques légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Etienne de Bourbon, dominicain du XIIIe siècle, Paris, Renouard, 1877. J'ai travaillé à partir de l'édition complète de l'ouvrage en cours aux éditions Brepols. Est déjà paru : Stephani de Borbone Tractatus de diversis materiis predicabilibus, Prima pars, De Dono Timoris, éd. J. Berlioz et J. L. Eichenlaub, Turnhout, Brepols, 2002 ; désormais abrégé en Etienne de Bourbon, Tractatus, I, suivi du numéro de l'exemplum dans cette édition. La seconde partie du Traité n'est pas encore publiée. La troisième partie, De dono scientie est à paraître aux éditions Brepols ; désormais abrégé en Etienne de Bourbon, Tractatus, III, suivi du numéro de l'exemplum. Je remercie vivement Monsieur Jacques Berlioz de m'avoir communiqué les épreuves de cette partie avant sa publication.
A.G. Little, Liber exemplorum ad usum predicantium, Aberden, 1908 ; reprint Farnborough, 1966.
Sur cette construction, voir J. Berlioz et C. Ribaucourt, "Images de la confession dans la prédication au début du XIVe siècle. L'exemple de l'Alphabetum narrationum d'Arnold de Liège" dans Pratiques de la confession. Des pères du désert à Vatican II. Quinze études d'histoire, Groupe de la Bussière, Paris, Cerf, 1983, p. 95-115 ; l'édition de l'Alphabetum narrationum d'Arnold de Liège est à paraître aux éditions Brepols.
J. Hagen, The Jewel of the Church, Leiden, 1979 ; M. Richter, Giraldus Cambrensis, Aberystwyth, 1972 ; R. Bartlett, Gerald of Wales 1146-1223, Oxford, 1982 ; J. M. Boivin, L'Iralande au Moyen Âge. Giraud de Barri et la Topographia Hibernica (1188), Honoré Champion, Paris, 1993.
Giraldi Cambrensis, Itinerarium Kambriae, Opera, vol VI, éd. James F. Dimock, Rerum Britanocarum medii aevi scriptores, Londres, Longmans, Green, Reader and Dyer, 1868. Désormais abrégé en Giraud, IK, suivi du numéro du chapitre.
Giraldi Cambrensis, Gemma Ecclesiastica, Opera vol. II, ed. J. S. Brewer, Londres, Longman and Roberts, 1862. Désormais abrégé en Giraud, GE, suivi du numéro du chapitre.
Humbert de Romans, Le don de crainte ou l'Abondance des exemples, trad C. Boyer, Lyon, PUL, 2003 (Collection d'Histoire et d'Archéologie médiévales 11), désormais abrégé en HdR suivi du numéro de l'exemplum et de la page dans la traduction citée. Je remercie vivement Madame Christine Boyer de m'avoir communiqué la version latine de ses recherches. Voir M. H Vicaire, "Humbert de Romans", Dictionnaire de Spiritualité, 7, p. 1108-1116.
M. Lauwers, "Thomas de Cantimpré", DEMA, 2, p. 1513-1514 ; F. Fery-Hue, "Thomas de Cantimpré", DLFMA, 1992, 1436-1438.
Thomas de Cantimpré, Bonum universale de apibus, éd. G. Colvenere, Douai, 1627, désormais abrégé en Thomas, Bonum universale, suivi du numéro du livre, celui du chapitre et celui de l'exemplum ; traduction partielle dans Thomas de Cantimpré, Les exemples du Livre des abeilles, trad. H. Platelle, Turnhout, Brepols, 1997, complétée par J. Berlioz, P. Collomb et M. A. Polo de Beaulieu, "La face cachée de Thomas de Cantimpré. Complément à une traduction française récente du Bonum universale de apibus", Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 68 (2001), p. 73-94. Voir sur l'ensemble de l'œuvre H. Platelle, "Le recueil des miracles de Thomas de Cantimpré et la vie religieuse dans les Pays-Bas et le Nord de la France au XIIIe siècle", dans Actes du 97 e Congrès National des Sociétés Savantes, Nantes, 1972, Paris, 1979, p. 469-498.
Selon H. Platelle, dans Thomas de Cantimpré, Les exemples du livre des abeilles, op. cit., p. 18.