Moines et moniales face au diable, le cas dominicain

Plusieurs vies de saints et exempla, au cours du XIIIe siècle, présentent des expériences spirituelles de moines franciscians, dominicains ou de béguines qui sont tourmentés dans leurs corps ou qui, comme mise à l'épreuve de leur foi, demandent à être possédés. Dans la vie de Marie d'Oignies 1390 , une jeune cistercienne est attaquée par le démon 1391 . En raison du trouble dans lequel la plongent les illusions et les tromperies du diable, la jeune femme est frappée par un désespoir qui s'apparente à une dépression, un moine cistercien est victime de la même épreuve 1392 . Le mal qui frappe cette moniale et ce moine s'apparente à une sorte de mélancolie qui a été appelée acédie au Haut Moyen Âge. Déjà, les moines du désert aux IIIe et IVe siècles, en Egypte et en Palestine, incapables de supporter la solitude de la vie monastique sombraient dans la tristesse ou le désespoir vers la sixième heure de la journée c'est-à-dire vers midi. Evagre le Pontique et Jean Cassien ont évoqué ce trouble attribué au "démon de midi" 1393 sans que la possession démoniaque ne soit évoquée.

Dans l'hagiographie dominicaine 1394 , plusieurs récits mentionnent des frères ou des sœurs tourmentés dans leur corps et qui sombrent dans un état s'apparente à une prise de possession. Une sœur est tourmentée dans sa chair et en vient à négliger le service divin 1395 , un moine glouton est puni pour sa gourmandise 1396 . La possession n'est pas toujours évoquée directement, les auteurs de ces vies lui préférant les termes indirects d'attaque diabolique ou de tourment. Les monastères dominicains semblent étrangement être, au XIIIe siècle, des lieux où les démons déploient leur art de la déconcentration, des lieux de mise à l'épreuve.

Un frère de saint Dominique livre son corps au démon en guise de pénitence 1397 . Cet épisode se présente comme une pénitence individuelle. Elle appartient au registre du jeûne et de l'ascèse physique 1398 . Mais très vite, elle apparaît aussi comme collective car le sommeil des moines est troublé par la présence du possédé. En trompant les fères, le diable les soumet aux assauts des esprits malins. La possession démoniaque est à la fois une épreuve pour le frère qui la réclame et une mise à l'épreuve de la communauté religieuse tout entière. C'est comme si, dans ces textes, la possession n'était plus le phénomène incontrôlé et incontrôlable qu'il a toujours été. Les moines ne deviennent pas pour autant des chamanes, que l'anthropologie moderne nous a bien fait connaître, mais ils semblent pouvoir décider de devenir possédés. C'est un véritable renversement par rapport à la fatalité qui a toujours environné le phénomène. De la fatalité voulue par Dieu, la possession devient une sorte de pénitence au service de la foi. Certains hommes sont désormais capables de contrôler le phénomène qui devient une épreuve physique de la sainteté. La place de la possession dans la tradition hagiographique dominicaine suggère d'observer le rôle accordé au diable.

Le démon s'emploie à tromper le Maître général des frères prêcheurs, Jourdain de Saxe, en lui proposant un pacte de non agression, dans un épisode significatif du rapport que les dominicains entretiennent avec lui. L'incident est à la fois évoqué par Gérard de Frachet dans sa vie des frères, qui indique que c'est un possédé qui lui a fait cette révélation 1399 et par Jourdain lui-même dans son Libellus 1400 mais Thomas de Cantimpré souligne que ce pacte a été conclu avant d'être publiquement dénoncé :

‘"Au moment même où Jourdain de Saxe avait amené beaucoup de clercs lettrés à se convertir à la vie religieuse et les avait reçus dans l'Ordre à Bologne, beaucoup d'entre eux étaient tentés par de puissantes impulsions venues des démons et pour cette raison, le maître menait une contre attaque à force de prières extraordinairement insistantes. C'est ainsi qu'un jour le démon lui parla à haute voix : "Ordonne à tes frères, lui dit-il, de cesser de prêcher et d'entendre les confessions et moi, de mon côté, j'amènerai mes compagnons à renoncer à toute tentation à toute lutte en direction de tes frères". Le maître donna son consentement à titre temporaire et il obtint le résultat promis. Mais peu de jours plus tard, la parole suivante est adressée au maître dans le cours de sa prière : "Qu'as-tu donc voulu faire en concluant un pacte avec la mort ? Que les frères, bien plutôt, ou bien s'adonnent à la prière ou bien s'appliquent à instruire et à sauver leur prochain, et alors sans aucun doute, les tentations des démons seront repoussées grâce à l'insistance d'une prière attentive et pure". Aussitôt que le maître eut donné cette indication en chapitre à ses frères et que ceux-ci eurent appliqué ses ordres avec une admirable ferveur spirituelle, la puissance des démons en fut affaiblie et l'ensemble des frères, dans une admirable vivacité spirituelle jouirent de la paix à l'abri de toutes les tentations" 1401 .’

Les frères sont des lettrés, car la vocation de l'ordre est intellectuelle, il est en effet destiné à former des prédicateurs qui maîtrisent le mieux possible l'art oratoire. Or le diable qui se présente à eux est une figure intellectuelle : il est savant le démon qui parle à travers la bouche du possédé pour proclamer la vérité. Les récits hagiographiques ainsi que les exempla dominicains attachent un soin particulier à développer cette figure du démon. Jourdain de Saxe souligne comment un frère illétré, possédé par le diable devient savant 1402 . Au sein du monastère, le diable s'emploie à empêcher les frères d'étudier et de prêcher. Le pacte avec le diable n'est pas faustien, Jourdain de Saxe ne convoite pas en effet son savoir, mais il est disciplinaire et prouve que le maître général de l'ordre connaît la rivalité du démon, sa capacité à tenter ses frères et son pouvoir, c'est donc à son aide qu'il a recours. Mais le rapport entre Jourdain et le diable va au-delà, car le démon est capable de créer l'odeur de sainteté qui le trouble. Le maître général de l'ordre est persécuté 1403 , il est égorgé par un possédé au moment de la sieste 1404 . Par la destabilisation subtile créée par le diable, l'hagiographie dominicaine dépasse les vies des Pères du désert qui montrent des saints hommes en proie aux pires tourments physiques 1405 .

L'hagiographie dominicaine semble franchir une étape en direction des grandes crises de possession qui frappent certains monastères à l'époque moderne. En réalité, il n'est pas nécessaire d'aller chercher trop loin dans le temps, dès le début du XIVe siècle a lieu une épidémie démoniaque dans un monastère d'Italie. Le procès de canonisation de Nicolas de Tolentino (1245-1305) qui se déroule en 1325, rapporte une possession multiple dans le couvent cistercien de Santa Lucia à San Ginesio 1406 . Trois sœurs y sont tourmentées, comme l'attestent les témoignages de huit moniales 1407 . Cette épidémie de possession résolue par l'intercession de saint Nicolas de Tolentino serait l'une des premières du type de la possession de Loudun au XVIIe siècle 1408 . D'après les analyses d'Alain Boureau, "les possédées se livrent à des actes démoniaques et ne se contentent pas d'en subir les assauts. Le travail en période nocturne et festive signale une inversion des valeurs chrétiennes, exactement comme la marche sur les mains inverse le cours de la nature" 1409 . La possédée Philipuccia appelle les démons, elle proclame leur nom ainsi que ceux de revenants qui viennent la tourmenter, Rainaldo de Brunforte et Jean d'Esculo, des criminels probablement brûlés sans confession. Ce monastère de femme semble être le lieu où s'expérimente pour la première fois peut-être un réseau entre possédés, démons et revenants et l'on peut se demander si les rapports complexes entretenus par les dominicains avec le diable au sein de leurs monastères dès le XIIIe siècle ne préparent pas ces crises diaboliques.

Selon une gradation subtile, les démons tourmentent les moines, leur suggèrent des pactes et s'en prennent à leur intégrité physique dans les années 1220-1230 dans le monde dominicain, un siècle plus tard, des moniales deviennent diaboliques. Ainsi, au sein même de la maison de Dieu, le diable déstabilise, s'insinue pour imposer son image déformante, même si les épreuves de la possession sont aussi autant de moments destinés à révéler la sainteté et l'unité de la communauté. La possession n'est-elle pas avant tout le contre-modèle qui va servir à modeler l'imaginaire du Sabbat ?

Notes
1390.

Vita S. Maria Oignaciensis…, AASS juin IV, p. 636-676 ; Vie de Marie d'Oignies par Jacques de Vitry et supplément par Thomas de Cantimpré, trad. A. Wankenne, Société des Etudes classiques, Namur, 1989. Abrégé en Vita S. Maria Oignaciensis…. Cette Vita a été écrite en 1216 par Jacques de Vitry à la demande de Foulques, évêque de Toulouse.

1391.

"Ayant connu cette vierge simple, craintive et humble, pour la jeter dans le désespoir par pusillanimité et la crainte désordonnée, il (le diable) attaqua la jeune vierge par des blasphèmes et des pensées immondes. Mais elle, timide et peu habituée à de telles choses, au premier stade de ses pensées, croyait qu'elle avait perdu la foi et resta longtemps dans une grande peine. Mais enfin, n'y tenant plus et ne découvrant à personne la blessure de son cœur pour recevoir un remède, elle tomba presque dans le désespoir par pusillanimité. L'ennemi avait tellement déprimé son esprit qu'elle ne pouvait plus dire l'Oraison Dominicale ni le "Je crois en Dieu". Elle ne voulait pas confesser ses péchés. Si, parfois, presque forcée, elle confessait quelque chose suite aux amabilités et aux menaces, elle ne pouvait aucunement être décidée à implorer le pardon de Dieu. Elle ne pouvait participer aux sacrements de l'Église. Elle ne voulait pas recevoir le Corps du Christ. Dans son trouble, elle tenta souvent de se tuer elle-même. Elle méprisait la parole de Dieu et les avertissements salutaires. Tout bien pour elle tournait à la haine. Le diable vomissait par sa bouche bien des paroles blasphématoires. Les sœurs ne parviennent pas à la libérer par le jeûne et la prière (…)", Ibidem,31-32, p. 21-23.

1392.

"Il tomba dans la fosse du désespoir à cause de sa tristesse, au point que dans l'état de corruption dans lequel il était, il n'espérait atteindre le salut d'aucune façon… Aussi refusait-il de recevoir le Corps du Christ", Ibidem, 62-63, p. 42-43.

1393.

C. Casagrande et S. Vecchio, Histoire des péchés capitaux au Moyen Âge, Paris, Aubier, 2003, p. 127-151.

1394.

Jourdain de Saxe, Libellus de principiis ord. Praedicatorum, éd. D. H. C. Scheeben, Monumenta historica S. P. N. Dominici fasc II, MOFPH 16, Rome, 1935, p. 1-88, et traduction de M. H. Vicaire, Saint Dominique et des frères. Évangile ou croisade, Paris Cerf, 1967. [Abrégé en Jourdain de Saxe, Libellus de principiis.] Légende de saint Dominique par Constantin d'Orvieto, Legenda Constantini Urbevetani, Monumenta historica S. P. N. Dominici fasc II, MOFPH 16, Rome, 1935, éd. D. H. C. Scheeben, p. 263-352. [Abrégé en Constantin d'Orvieto, Legenda.] La légende de saint Dominique par Humbert de Romans, Legenda Humberti de Romanis, Monumenta historica S. P. N. Dominici fasc II, MOFPH 16, Rome, 1935, éd. R. P.A Walz, p. 355-433. [Abrégé en Humbert de Romans, Legenda.] Gérard de Frachet, Vitae fratrum ordinis praedicatorum, éd. Reichert, MOFPH I, Louvain, 1896. [Abrégé en Gérard de Frachet, Vitae fratrum]. Ouvrage rédigé vers 1256 puis des ajouts ont été apportés jusqu'en 1271.

1395.

Constantin d'Orvieto, Legenda, c. 46, p. 318.

1396.

Un frère glouton est possédé du démon. Le diable prend la parole et indique qu'il est entré dans ce frère car il le méritait, il mangeait sans limites et sans respecter la Constitution de saint Dominique. Ce dernier l'absous de son péché et il exorcise le diable : Ego auctoritate Dei absolvo eum a peccato, quod fecit. Tibi autem, demon, precipio in nomine domini Ihesu Christi, ut exeas ab eo, et a modo non vexes eum, Gérard de Frachet, Vitae fratrum, c. 22, p. 81. Un convers qui a bu beaucoup de vin est puni de la même manière, Gérard de Frachet, Vitae fratrum, c. 16, p. 198-199.

1397.

"En Lombardie, il y avait à cette époque, un certain frère Bernard de Bologne que tourmentait un démon très cruel dont il était possédé, si bien que de jour et de nuit, il était agité par d'horribles fureurs et troublait sans mesure tout le collège des frères. (…) Depuis le moment de son entrée chez nous, aiguillonné par le reprentir de ses péchés, il avait exprimé fréquemment au Seigneur le désir d'être frappé par quelque manière de purification. (…) Un jour qu'il ressentait plus grièvement l'indignité de ses offenses, il accepta en lui-même, me raconta-t-il, que son corps fut livré au démon à titre de purification (…). Le démon vomit par sa bouche beaucoup de choses étonnantes. Durant ce temps aussi, le possédé, qui n'était guère instruit en théologie et ignorait à peu près les Saintes Ecritures, proférait de sa bouche des sentences si profondes sur les Ecritures saintes qu'on aurait pu les prendre à juste titre pour des paroles de saint Augustin (…). Entre temps, il me proposa un marché : je cesserais de prêcher, et lui cesserait de tenter aucun frère. (Jourdain de Saxe refuse et affirme que les tentations profitent aux frères). Il renouvelait ses efforts pour semer dans nos cœurs quelques traces de sa malice, sous quelque manteau trompeur de paroles. Je le remarquais et lui dis : "Pourquoi réitères-tu si souvent tes fouberies ? Nous n'ignorons pas tes pensées". Mais lui : "Je sais de quel argile tu es fait. Ce que tu repousses et méprise quand on te l'offre une seule fois, tu finis par l'admettre, trompé par mon acharnement, avec joie et facilité". Ecoutez cela, soldats du Christ, qui n'avez pas à lutter contre la chair et le sang mais contre les princes et les puissants de ce monde de ténèbres, comme les esprits mauvais répandus dans les airs, et apprenez par le zèle incessant des ennemis eux-mêmes, à persévérer dans votre ardeur inverse et à éviter la lâcheté d'un esprit qui s'endort sur lui-même. Bien plus, durant ce temps, il tenait un discours en manière de prédication à ce point efficaces qu'il tirait des flots de larmes du cœur des auditeurs par l'accent, la piété et la profondeur de ses mots. En outre, le corps du possédé était parfois pénétré d'une étonnante manière d'odeurs très suaves, au-delà du pouvoir de l'industrie humaine. Il m'imposa une fois méchamment à, moi-même ce genre de tentation, feignant d'être grièvement torturé par ces odeurs, comme si un ange les apportait du ciel ; tandis que c'était lui-même qui tendait ces sortes de pièges pour faire naître dans les autres une téméraire présomption de leur sainteté. (Après avoir suscité à plusieurs reprises la tentation de l'odeur, Jourdain de Saxe la démasque). Il se mit alors à proférer des méchancetés et des ordures, lui qui avait accoutumé de nous débiter des discours pleins de dévotion. Lorsque je lui dis : "Où sont maintenant tes beaux discours ?", il me répondit : "Puisque mon piège est maintenant découvert, c'est à découvert que j'entends désormais exercer ma malice", Jourdain de Saxe, Libellus de principiis ord. Praedicatorum, éd. D. H. C. Scheeben, Monumenta historica S. P. N. Dominici fasc II, MOFPH 16, Rome, 1935, p. 1-88, et traduction de M. H. Vicaire, Saint Dominique et des frères. Évangile ou croisade, Paris Cerf, 1967. Abrégé en Jourdain de Saxe, Libellus de principiis. Jourdain de Saxe, Libellus de principiis, ch. 110-119.

1398.

Un récit assez proche se trouve dans le Traité d'Etienne de Bourbon, Tractatus, II, 911 dans lequel un frère probablement dominicain qui vient de rentrer dans l'Ordre demande au Seigneur d'être puni tout de suite afin de ne plus l'être dans le futur, il reçoit la possession diabolique en guise de pénitence. Ces récits sont annoncés par Sulpice Sévère, Dialogues, 1, 20, qui rapporte le cas du moine d'Orient qui pratique les exorcismes avec succès, est remarqué de tous, mais finit par en concevoir de la vanité et demande à Dieu de le laisser subir l'état de possession dont souffrent ceux qu'il guérit. Il devient démoniaque et après cinq mois de souffrances est guéri du diable et de la vanité (CSEL 1, p. 172-173).

1399.

Le diable demande à Jourdain de Saxe, par la bouche d'un possédé de faire un pacte avec lui : il promet de ne plus tenter l'esprit de ses frères et de ne plus les torturer physiquement, s'il accepte de cesser de prêcher ; Gérard de Frachet, Vitae fratrum, c. 30, p. 124.

1400.

Jourdain de Saxe, Libellus de principiis, 113, p. 78.

1401.

Thomas, Bonum universale, II, 57, 48, p. 577-578.

1402.

Il "n'était guère instruit en théologie et ignorait à peu près les saintes écritures, il proférait de sa bouche des sentences si profondes sur les écritures saintes qu'on aurait pu les prendre à juste titre pour de célèbres paroles de saint Augustin", Jourdain de Saxe, Libellus de principiis, 112, p. 78.

1403.

Voir B. Hodel, Edifier par la parole. La prédication de Jourdain de Saxe, maître de l'Ordre des prêcheurs (1222-1237), Thèse dactylographiée dir. N. Bériou, Université Lyon II, 2002, "La persécution diabolique", p. 130 et suiv.

1404.

Thomas, Bonum universale, II, 57, 43, p. 571-573.

1405.

Alain Boureau a montré l'importance du modèles des vies des Pères du désert sur cette hagiographie dominicaine dans "Au cœur du Moyen Âge : les dominicains et la maîtrise narrative", dans L'événement sans fin. Récit et christianisme au Moyen Âge, Paris, Belles Lettres, 1993, p. 55-80.

1406.

N. Occhioni, Il processo per la canonizzatione di S. Nicolas de Tolentino, Rome, 1984 ; et voir N. Caciola, Discerning spirits. Divine and demonic possession in the Middle Ages, Ithaca and New York, Cornell University Press, 2003.

1407.

Sœur Francesca indique que la sœur Philippucia erat in tantum insanita et tentata a dyabolis quod vovebat oculos subtus et desuper, ac etiam alta voce clamabat dyabolum Bellial, dominum Iohannem domini Vivibene de Esculo et dominum Raynaldum de Burumforte dicendo : O Bellial, veni ad me quia ecce dominum Iohannem de Esculo et dominum Raynaldum de Burumforte venientes contra me cum multis equitibus ; et dixit quod per potentiam demonum ipsa soror Philipucia ponebat ovum in muro astricato recte in altum edificato et non cadebat ipsum ovum, ymno se fiebat et fixum stabat sicut sederet in terra plana et quod ipse Bellial vel alter demon esset in corpore dicte sororis Philipucie…, Occhioni, Il processo, op. cit., p. 324.

1408.

Le procès de canonisation de Thomas de Lentino dont l'enquête in partibus a lieu en 1325 n'aboutit qu'en 1446, ce qui en dit long sur le soupçon entourant la possession, comme nous le verrons dans le chapitre IX.

1409.

A. Boureau, "Les nouveaux possédés", dans Satan hérétique. Histoire de la démonologie (1280-1330), Paris, Odile Jacob, 2004, p. 170 et suiv.