Dans un manuscrit français de la bibliothèque Nationale de France qui réunit les sermons de Maurice de Sully, une miniature représente le Christ exorcisant le démoniaque muet. Elle est placée en tête du sermon pour le troisième dimanche de Carême qui porte sur le verset Erat iesus eiciens demonium et illud erat mutum 1440 . Cette image se contente-t-elle d'illustrer un sermon ou correspond-elle à la quintessence du rôle du prédicateur ?
Au moment où se développe la nouvelle parole, les prédicateurs se trouvent confrontés à un rival pervers. Le diable en personne, qui s'est immiscé dans le corps d'un homme, prend la parole en public et se livre à un sermon conforme à la vérité de l'Église. Cette parole est efficace, le verbe est clair si on le compare avec les sermons de certains prédicateurs. Quel est le sens de cette figure qui fleurit avec le développement des exempla et comment la situer par rapport à la prédication en lutte contre les péchés des hommes ?
Il s'agit du BN, ms. Fr. 187, fol. 10, un recueil de sermons de Maurice de Sully du XIVe siècle qui provient de Gênes. L'image est reproduite dans la Base de recherche iconographique Mandragore du département des manuscrits de la bibliothèque Nationale de France.