3. Été 1940 : Le système d’enfermement s’amplifie.

On a pu dire que «   l’exclusion est consubstantielle au régime  » de Vichy 330 . De fait, les camps d’internement tiennent une place primordiale dans le système répressif qui est à l’œuvre dès les premières semaines de juillet 1940.En zone occupée, vaincus et " indésirables " en sont les premières victimes.

À nouveau, les préfets disposent de pouvoirs renforcés. Les abus constatés dans les initiatives prises dans le cadre du décret-loi du 18 novembre 1939 avaient contraint le régime précédent à instaurer un contrôle sur les décisions d’internement par le ministère de l’Intérieur, les préfets ne gardant qu’une capacité de proposition et un rôle consultatif 331 . Grâce à la loi du 3 septembre 1940, ils retrouvent toute latitude pour exercer sans frein leur pouvoir de désigner et faire interner les « individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Ces décisions ne sont pas soumises à l’avis préalable du ministère de l’Intérieur.

Comme un appui au premier statut des Juifs daté du 3 octobre, le Journal Officiel du 18 octobre 1940 publie une loi permettant aux préfets d’assigner à résidence ou d’interner dans des camps « les étrangers de race juive ». Plus question de dangerosité ou de sauvegarde nationale, le simple fait d’être considéré comme appartenant à « la race juive » suffit pour être privé de liberté.

Par l’étendue de ses pouvoirs et de son autorité, le préfet devient celui qui concentre toute la capacité d’action d’un nouveau pouvoir pressé de mettre à bas les fondements du régime précédent 332 .

Après la victoire des armées allemandes, civils comme militaires se trouvent pris au piège de la recomposition territoriale. Dans les premiers mois qui suivent l’armistice, de nombreux camps ou centres de rétention abritent des milliers de ressortissants étrangers. Certains de ces lieux d’enfermement sont « spécialisés » et ne retiennent que les individus d’une nationalité, d’autres sont « mixtes » et abritent des ressortissants de plusieurs nationalités. Ainsi, peu à peu, les dispositions prises élargissent les catégories susceptibles d’être internées ; c'est un véritable « système internemental » 333 qui se met en place.

Lorsque les camps sont sous direction française, la Croix-Rouge est autorisée à s'y rendre et à apporter les compléments nécessaires à un minimum de vie décente. C’est essentiellement sur le plan alimentaire que les besoins sont les plus criants. L’hiver 1940 est particulièrement rude. La fourniture de vêtements, mais aussi de médicaments, est absolument indispensable. Les marins britanniques n’ayant pu être évacués avec le reste de leurs forces armées à DUNKERQUE, sont regroupés dans des prisons militaires, notamment celle de BREST. La correspondante de la Croix-Rouge y apporte vêtements chauds et savon, qui font cruellement défaut. Elle ne peut que constater, au gré de ses visites, le transfert des marins vers une destination inconnue. Il lui est impossible de retrouver leurs traces 334 . À BESANçON, ce sont plus d’une centaine d’Anglaises, retenues à l’hôpital Saint-Jacques, qui sont dans l’attente de leur transfert prévu sur VITTEL ou BIARRITZ 335 .

Plus de deux cents ressortissants belges attendent d’être rapatriés dans leur pays. Ils ne seront plus que cinq internés quelques mois plus tard. La rétention touche, en ce début d’année 1941, 955 Français – communistes ou vagabonds – qui subissent des mesures disciplinaires et se trouvent souvent sous le même régime que celui des prisonniers de droit commun, comme ces 250 hommes incarcérés à CLAIRVAUX. « Ni livres, ni jeux, oisiveté complète » note la vice-présidente de la Croix-Rouge Française de Bar-le-Duc qui a réussi à pénétrer dans la prison et s’emploie à faire envoyer quotidiennement « du pain, du fromage, des jeux et des suppléments d’alimentation » 336 .

La plupart des Polonais sont en résidence forcée 337 . Ils sont libérés graduellement, soit pour aller travailler en Allemagne, soit pour les travaux agricoles. Avant cette « libération » toute relative, les résidences forcées se déroulent dans des circonstances matérielles moins difficiles que celles des camps. Elles comportent néanmoins des contraintes lourdes qui s’apparentent à un régime punitif. Ainsi, dans le département de la Sarthe, obligation est faite de pointer trois fois par jour. Ce qui empêche les hommes d’aller travailler et pose des problèmes insurmontables aux femmes résidant loin du village. Il faudra attendre plusieurs mois pour que le préfet accepte de ramener à une seule fois l’exigence du pointage quotidien.

Certains camps retiennent ceux que les rapports des différentes œuvres dénomment « Romanichels ». Le nombre d'internés est pratiquement multiplié par deux entre les deux rapports établis par la Croix-Rouge. Ce sont des familles entières qui sont internées, alors qu’en règle générale la plupart des autres camps ne retiennent que des hommes. Ces familles, stigmatisées parmi les exclus, ne sont jamais en contact avec d’autres ressortissants.

En septembre 1941, sur les 25 camps d’internés civils recensés, la Croix-Rouge française a pu obtenir l’autorisation d’assurer un service social dans près de la moitié 338 . Il s’agit essentiellement de fournir ce qui peut améliorer les conditions d’hébergement. Si les installations sont plus ou moins satisfaisantes, le ravitaillement est si défectueux que partout les insuffisances en nourriture sont soulignées 339 . Les liens étroits entre la Croix-Rouge et le SSAE permettent de répartir les interventions auprès des internés. Pour le SSAE, l’autorisation tardive, par les autorités d'occupation, de reprise d'activité l’a empêché d’agir promptement. Néanmoins, dans certains départements, ce sont les assistantes sociales du SSMOE qui sont immédiatement intervenues. Si leur tâche consiste à s’assurer des conditions de vie, elles essaient aussi de trouver des alternatives à l’internement. Des placements en milieu agricole sont proposés. Pour ceux qui les acceptent et sont autorisés à s'y rendre, ils permettent au moins de passer la journée à l’extérieur du camp. Lorsque les évasions deviennent trop nombreuses, la direction du camp interdit toute sortie. Sous une contrainte plus forte encore, des placements par groupes surveillés permettent de sortir et d’exercer une activité échappant aux barrières et à l’oisiveté du camp. Ces possibilités ne sont souvent accessibles qu’à certaines nationalités, comme les Espagnols ou les Polonais et Tchécoslovaques assignés à résidence ou internés parfois en famille. Quelques-uns parviennent même à obtenir des autorisations de loger à l’extérieur du camp, comme à TROYES où, en septembre 1941, sont regroupés essentiellement des Britanniques et des Polonais.

Pour les assistantes du SSMOE, comme pour les correspondantes de la Croix-Rouge ou du Secours National plus tard, l’objectif est d'obtenir la libération des internés. Pour y parvenir, elles font souvent valoir que l’octroi de l’allocation de réfugiés – et la possibilité pour les internés d’exercer leur métier dans des endroits où ils ne représenteraient pas de concurrence pour les artisans « nationaux » – n'entraînerait aucune charge pour la collectivité. Face aux conditions difficiles d’hébergement et la quasi-famine à laquelle les internés sont réduits, la logique voudrait que le « séjour » dans les camps soit provisoire. Mais il faut se rendre à l’évidence : dès le printemps 1941, si certains camps sont en voie de dissolution, si des transferts d’internés s’effectuent pour des regroupements dans des camps qui changent de vocation, comme à Drancy où les internés juifs remplacent les Britanniques et les Norvégiens, l’appareil répressif ne relâche pas son emprise sur certaines catégories de « résidents ». L’exemple du camp de LA LANDE en Indre-et-Loire l'illustre de façon assez explicite.

Au moment de l’évacuation de l’Alsace-Lorraine suite à la déclaration de guerre, nombre d’Israélites de nationalité étrangère sont refoulés sur BORDEAUX. L’arrivée des troupes allemandes dans l’ensemble des zones côtières les oblige à être déplacés de nouveau. Le 2 décembre 1940, convoqués à la gare de BORDEAUX, ils sont expulsés de la capitale de l'Aquitaine vers TOURS. Des baraquements étant disponibles à MONTS, la plupart d’entre eux se trouvent cloués sur place par les autorités, privés de cartes d’identité et d’alimentation. Dans un premier temps, un certain nombre d’internés sont autorisés à séjourner en dehors du camp. Outre les Israélites, se côtoient des Espagnols, des Polonais, ainsi que des Belges et des Français ne pouvant rejoindre la zone interdite.

Les baraques contiennent cinquante personnes chacune. Si elles sont pourvues de lits, de matelas et de couvertures, il n’y a pas de draps et les possibilités de maintenir un minimum d’hygiène, représentées avec un seul point d’eau par baraque, sont vite dépassées. Mais c’est surtout sur le plan alimentaire que la situation est alarmante. L’absence de tickets – la carte d’alimentation ayant été soustraite aux internés dès leur arrivée – et le manque d’argent ne permettent pas d’obtenir les suppléments alimentaires. Ces derniers sont pourtant indispensables pour compléter la nourriture du camp qui est en permanence insuffisante. Les rares internés qui avaient pu résider dans les communes avoisinantes sont obligés de revenir au camp. Peu à peu, la Préfecture, qui assurait jusqu’alors le ravitaillement et la cuisine du camp, n’assure plus que des livraisons, laissant aux internés la charge d’accommoder les maigres provisions allouées.

‘« Pas de graisse pour ainsi dire, très peu de viande, très peu de légumes. Soixante personnes étant pratiquantes ne mangent pas de viande et sont de ce fait encore plus sous-alimentées que les autres, la portion de légumes ne pouvant suffire »’

s’alarme l’assistante sociale du SSMOE dépêchée sur place 340 pour faciliter l’émigration vers le Mexique des internés espagnols. Si, pour la plupart des ressortissants étrangers internés, la perspective est de sortir du camp – rapatriement des Belges, placement des Polonais dans des exploitations agricoles, attente de l’amnistie ou de l’émigration pour les Espagnols – la situation est pour le moins problématique pour les Israélites. « Le problème juif, qui porte sur 103 familles, est difficile à résoudre » note le rapport de la Croix-Rouge du début de l’année 1941 341 . Difficile, car les efforts entrepris pour maintenir hors du camp ceux qui ont obtenu momentanément l’autorisation de résider dans les hameaux alentour sont rapidement voués à l’échec. Peu à peu, injonction leur est faite de venir « résider » dans les baraquements, d’assurer la préparation de la nourriture et de subvenir par leurs propres moyens aux besoins quotidiens nécessaires. Quant aux libérations, elles sont quasiment impossibles à obtenir. Ainsi, peu à peu, les seuls internés encore présents à l’automne 1941 sont des Israélites français ou étrangers 342 .

Seule l’entraide extérieure permet d’assurer une amélioration de la condition d’existence des internés. Dans le camp, les internés ont formé un comité sous la présidence d’un des leurs. Ce comité est chargé de veiller au maintien et à la propreté du camp mais aussi d’organiser la distribution des secours. Le comité gère les dons et les envois de « bienfaiteurs » résidant à BORDEAUX, TOURS, ANGOULÊME et POITIERS 343 . Le budget minimal est estimé à 15.000 francs par mois, somme que le comité peine à réunir. Il est donc nécessaire de faire appel à un réseau plus large de donateurs si l’on veut améliorer un tant soit peu les conditions de survie dans le camp.

Marcelle VALENSI prend la succession, au titre du SSMOE, de sa collègue Énéa AVERNOUH. Cette dernière avait déjà entrepris de collecter auprès de différentes œuvres d’entraide israélites, comme l’OSE, des dons complétant les secours distribués par le comité. Celle qui lui succède va renforcer cette entraide, notamment avec l’appui sans cesse croissant du centre de la rue AMELOT. Ce dispensaire situé dans le XIème arrondissement de Paris est dirigé par David RAPOPORT. Au moment de l’entrée des troupes allemandes dans PARIS, des responsables d’œuvres privées israélites, du moins ceux qui sont restés dans la capitale défaite, se retrouvent. Ils tentent d’improviser un réseau de solidarité plus efficace. Chacun sait que des heures graves et difficiles s’annoncent. Il faut à tout prix, et rapidement, recommencer à faire fonctionner les cantines, les vestiaires, les dispensaires et les orphelinats. David RAPOPORT est issu de l’immigration juive russe. Au moment de la mise en place du premier Comité AMELOT, il est absent de Paris et ne rentre qu’à l’automne 1940. Directeur d’une agence de presse et de photographie, il abandonne son métier pour se consacrer entièrement à l’organisation de l’entraide auprès de ses congénères. L’hiver 1940, comme ceux qui le suivront, est particulièrement rude. Le Comité AMELOT organise la distribution d’aides financières et met sur pied des cantines permettant de compléter un ravitaillement rudimentaire. Un dispensaire et un vestiaire viennent compléter l’éventail de l’assistance proposée. Attentif à la détresse des juifs étrangers 344 , il met en place un service d’assistance juridique et d’aide à l’émigration. Ce dernier service est très sollicité pour obtenir des renseignements sur les autorisations de séjour en France, mais surtout sur les possibilités d’émigration et de rapatriement.

Pour rendre ces conseils les plus efficaces possibles, il est nécessaire de prendre contact avec les administrations. Pour ce faire, David PAPOPORT établit des liens avec le SSAE qui se charge notamment des interventions auprès de la préfecture de police. Souvenons-nous de la relation privilégiée qu’avaient instaurée le SSAE et le comité d’émigration des Juifs étrangers, comité dans lequel Henry BULAWKO avait si ardemment entamé sa carrière de militant de l’espoir. Bien que l’Occupation ait suspendu la relation officielle existant entre les deux services, les liens et les contacts ne sont pas rompus pour autant. De retour à PARIS, Henry BULAWKO rencontre David RAPOPORT et se met au service de ceux qui désirent quitter la France ou se protéger de mesures répressives. Son habileté et son audace pour fabriquer de fausses cartes prendront une valeur incommensurable au fur et à mesure de l’intensification de l’exclusion puis de la répression 345 .

Les actions menées au sein des camps d’internement pour faciliter les libérations ont tissé des liens entre des assistantes sociales et des représentants d’œuvres dont elles étaient les mandataires. L’épreuve de la défaite et du joug de l’Occupation mobilise les volontés déjà actives pendant le déroulement de la guerre. Bien souvent, les mêmes volontaires se retrouvent, bien que les œuvres modifient leur appellation ou que les réseaux se reconstituent. Certains, tels des « passeurs », agissent dans plusieurs comités et services et ne manquent pas de créer un lien précieux pour les personnes désemparées qui les sollicitent.

Ainsi, pour en revenir à Marcelle VALENSI, celle-ci est à la fois assistante sociale du SSMOE et travaille pour le Comité de la rue AMELOT. Après les rafles de mai 1941, le comité ne peut plus entrer en relation directe et officielle avec les internés qui, pour la plupart, se trouvaient dans des camps du département du Loiret. David RAPOPORT estime alors nécessaire de passer par les organisations officielles afin de poursuivre l’acheminement des aides indispensables aux internés. La Croix-Rouge et le SSAE ayant obtenu les autorisations de se rendre à l’intérieur des camps, il propose qu’ils soient l’intermédiaire de cette assistance. Le lien entre l’organisation d’entraide juive et les services officiellement investis par les autorités se font dans la plus grande discrétion. En effet, David RAPOPORT commence à être en délicatesse avec sa propre communauté car il refuse toute idée de mise en place d’une représentation unique des œuvres et organisations juives.

Marcelle VALENSI est donc chargée par tous les protagonistes d’assurer la liaison entre les organisations juives, les familles des internés et les services qui, sur place, tentent d’adoucir la vie quotidienne dans les camps. Elle se rend dans les camps une fois par semaine, et plus particulièrement dans celui de LA LANDE. Ainsi, elle peut à la fois distribuer des colis individuels 346 et des lettres et, surtout, prendre gérer les demandes de libérations pour maladie et d’émigration – en lien avec le SSAE.

Au fur et à mesure de l'intensification de la pression allemande et de la montée de la répression, il devient de plus en plus difficile aux œuvres d'intervenir à l'intérieur des camps en zone occupée. Seules quelques organisations officielles, comme le Secours National ou la Croix Rouge Française, sont autorisées à agir ; mais leurs actions sont souvent tardives et d'intensité variable. La conception allemande de faire intervenir dans les camps juifs une institution juive crée des difficultés pour l'action des organismes officiels qui, bientôt, n'auront plus accès aux camps israélites 347 . En zone non occupée, en revanche, la plupart des œuvres et organisations officielles se trouvent engagées dans l'assistance à apporter aux internés.

Notes
330.

Denis PESCHANSKI, Vichy 1940-1944, contrôle et exclusion, Éditions Complexe, Bruxelles, 1997, p. 21.

331.

Voir Anne GRYNBERG, Op. cit., p. 79.

332.

Sur l’évolution et l’étendue des nouveaux pouvoirs dévolus aux préfets après une soigneuse épuration, on se reportera à l’ouvrage de Marc Olivier BARUCH, Servir l’État Français. L’Administration en France de 1940 à 1944, Fayard, 1997 et, plus particulièrement, au chapitre «Les Préfets entre Administration et Politique », pp. 225-260.

333.

Denis PESCHANSKI, La France des camps. L'internement 1938-1946, Gallimard, 2002, p. 475. Après la recherche d'Anne GRYNBERG, souvent citée ici, l'ouvrage de Denis PESCHANSKI présente une étude complète du système d'internement en France.

334.

Archives SSAE, rapport de la Croix-Rouge adressé au SSAE, non daté. En fonction des éléments contenus dans ce rapport, notamment faisant état de la présence de militaires britanniques dans le camp de DRANCY, nous faisons l’hypothèse d’une datation vers février ou mars 1941. En ce qui concerne la destination des marins britanniques, on peut supposer qu’ils sont acheminés vers les camps de prisonniers en Allemagne, ou en Afrique du Nord pour les «fortes têtes».

335.

Archives SSAE, rapports de la Croix-Rouge adressés au SSAE, le premier non daté (voir note précédente) et le second du 16 septembre 1941. L’ensemble des éléments développés dans ce chapitre provient essentiellement de ces deux documents, sauf indication contraire. Ces deux rapports étudient les conditions d’internement de plus d’une cinquantaine de lieux d’internement.

336.

Archives SSAE, ibidem.

337.

Le rapport en comptabilise 1.911 assignés à résidence sur les 3.206 comptabilisés début 1941. En septembre de la même année, seuls 200 restent internés dans des camps qui sont en voie de liquidation.

338.

Il s’agit des camps de TROYES (Aube), de JARGEAU, PITHIVIERS, BEAUNE-LA-ROLANDE, CORDON, ROSOIRE et OUSSON (Loiret), CHATEAUBRIANT (Loire-Inférieure), ROMAINVILLE, SAINT-DENIS et les TOURELLES (Seine), AINCOURT (Seine-et-Oise), VITTEL (Vosges). À DRANCY, devenu camp d’internement pour israélites depuis l’été 1941, seules des livraisons de lait, de farines alimentaires pour les malades et de couvertures sont autorisées.

339.

Seul VITTEL, sous commandement allemand, où sont internées près de 1.500 femmes britanniques semble échapper à cette fatalité en bénéficiant de l’aide conjuguée des Croix-Rouge anglaise et française et de l’YMCA.

340.

Archives SSAE, rapport de Mme AVERNOUH du 21 mars 1941.

341.

Archives SSAE, rapport de la Croix-Rouge française, non daté.

342.

Archives SSAE, le rapport de la Croix-Rouge sur la situation des internés civils en date du 15 septembre 1941, signale la présence de plus de 700 personnes, toutes israélites.

343.

Archives SSAE, rapport de Mme AVERNOUH, 21 mars 1941, p. 2.

344.

Il ne se désintéresse pas pour autant de la communauté juive française et, dès son retour à Paris, il prend immédiatement rendez-vous avec le Grand Rabbin WEILL et n’aura de cesse que de militer pour une plus grande solidarité entre juifs français et étrangers. Sur l’histoire du Comité de la rue AMELOT et pour une biographie éclairante de David RAPOPORT, on se reportera à l’ouvrage de Jacqueline BALDRAN et Claude BOCHURBERG, David RAPOPORT,  «  La Mère et l’Enfant  » ,36, rue AMELOT », CDJC, Montorgueil, 1994.

345.

«Le hasard me fit connaître la filleule d'un maire de province, à qui elle servait souvent de secrétaire. Elle me fournit des tampons et m'expliqua le mode d'emploi. Il ne me restait qu'à acheter des stocks de cartes vierges dans les Uniprix (il n'y avait pas encore de format standard).», Henry BULAWKO, Op.cit., p. 39. Ces cartes vierges étaient la plupart du temps des cartes d'inscription dans des unions sportives. La prudence commandait de changer de lieu de fourniture pour ne pas éveiller la curiosité ou les soupçons des vendeuses. Entretien avec Henry BULAWKO, mai 2000.

346.

« Un colis contenait, par exemple, 3 cigarettes, 2 poires, une livre de cornichons, une boîte de confiture 400gr, caramels, olives, sardines, raisins secs, noix ou nougats de figue. Le coût est évalué à 29,50 F environ par paquet. Mais la rue Amelot distribuait encore des paires de semelles, des talons en caoutchouc, et même des livres. » Jacqueline BALDRAN et Claude BOCHURBERG, Op.cit., p. 110.

347.

La Croix-Rouge se verra interdire l'accès du camp de DRANCY au début de l'année 1942 ; cf. Denis PESCHANSKI, La France des camps, p. 241.