1.1.2.1. Le modèle de traitement hiérarchique de l’émotion de Leventhal (1979, 1984).

Figure 1. Système de traitement hiérarchique des informations émotionnelles (Leventhal, 1984)
Figure 1. Système de traitement hiérarchique des informations émotionnelles (Leventhal, 1984)

Leventhal (1979, 1984) distingue les effets de l’émotion à différents niveaux du système cognitif : sensori-moteur, schématique et conceptuel. Le niveau le plus bas dans cette hiérarchie de Leventhal est le niveau ‘sensori-moteur’ qui permet de détecter et de traiter les stimuli émotionnels sans contrôle attentionnel ou volontaire. Leventhal propose que les processus opérant à ce niveau sont largement innés, inconditionnels et pré-câblés (hardwired) et qu’ils se sont développés à travers l’évolution pour que l’organisme puisse reconnaître les stimuli dangereux ou, au contraire bénéfiques, le plus rapidement possible. L’émotion provoquée à ce niveau ne dure que quelques instants et elle relève plutôt de l’activité réflexe. Le niveau schématique contient les représentations concrètes des événements et des expériences émotionnelles spécifiques vécues par l’organisme. Ces expériences sont considérées comme les exemplaires de prototypes ou « schemata ». Ces schémas qui sont activés automatiquement par les événements, influencent les traitements en cours. Les processus qui opèrent au niveau conceptuel sont réflexifs et propositionnels tandis que les deux précédents se définissent plutôt par des processus d’appariement « template matching ». les processus du niveau conceptuel sont capables d’abstraire et de raisonner sur plusieurs événements émotionnels à partir d’une mémoire structurée et propositionnelle. L’anticipation et la résolution de problèmes (problem solving) sont les processus typiques de ce niveau. Un de ses rôles principaux est le contrôle de la réponse émotionnelle, bien que chaque niveau, même le niveau le plus simple et primitif soit capable de provoquer une émotion sans intervention des autres.