1.1.2.2. Modèle de « preparedness » de Öhman et al. (1979, 1993)

Contrairement au modèle de Leventhal, Öhman (1979, 1993) propose que les processus de bas niveau ne puissent pas, à eux seuls, provoquer l’émotion complète mais plutôt qu’ils interpellent les processus de haut niveau pour engager le traitement. Les recherches de Öhman et al., basées sur la conditionnement pavlovien des stimuli liés à la peur, ont montré que les réponses physiologiques pouvaient être activées de façon pré-attentionnelle et que l’apprentissage lié à l’émotion pouvait s’instaurer sans prise de conscience de la source à l’origine de l’émotion. A partir de ces résultats, le modèle propose que le système perceptif qui s’est développé au cours de l’évolution, détecte automatiquement les stimuli dont l’intérêt est vital pour l’organisme indépendamment de l’orientation de l’attention à un instant donné. Dès qu’un stimulus négatif ou menaçant est détecté, par exemple un serpent, les traitements en cours sont interrompus et les processus de contrôle conscients sont activés pour analyser plus précisément la signification de la situation, avant de déclencher une action appropriée. Cette demande de contrôle est accompagnée par des réponses physiologiques et non-spécifiques qui préparent l’organisme à répondre au stimulus émotionnel de la manière la mieux prédéfinie possible.

Öhman et Soares (1994) ont montré que les patients phobiques avaient des réponses similaires au niveau physiologique dans les deux conditions de présentation supraliminale et subliminale d’images liées à l’objet de leur phobie. En considérant les résultats d’autres études neurobiologiques, Öhman (1992, 1993) propose que les activations automatiques et directes du système d’arousal sont des réponse spécifique aux stimuli liés biologiquement à la peur, tandis que des autres stimuli, tel que les mots ont besoin d’être perçus au niveau conscient pour que le système d’arousal soit activé.