1.2. Approches neurobiologiques des émotions

L’émotion, c’est aussi un ensemble de processus physiologiques liés aux fonctions et structures cérébrales. On ne peut pas comprendre les activités mentales sans prendre en compte des aspects fonctionnels et structuraux de substrats neuronaux (LeDoux, 1995). Cette approche neurobiologique peut non seulement contribuer à la compréhension des mécanismes émotionnels mais aussi à plausibilité des théories sur l’émotion (Cacioppo & Gardner, 1999).

Depuis le début du 20ème siècle, de nombreux chercheurs ont essayé de localiser les émotions dans une ou plusieurs structures neuroanatomiques et ils ont montré que certaines structures sous-corticales jouaient un rôle fondamental dans le comportement émotionnel. En 1937, Papez proposait un circuit neuronanatomique phylogénétiquement ancien, dont les fonctions étaient d’apprécier la valeur émotionnelle du stimulus, d’évoquer l’expérience des émotions et de générer les réponses expressivo-motrices correspondantes. Ce circuit était composé de l’hypothalamus, des noyaux antérieurs du thalamus, de la circonvolution cingulaire, de l’hippocampe et de leurs interconnections. Quelques années plus tard, MacLean (1949) a ajouté de nouvelles structures au circuit de Papez en désignant le nouvel ensemble sous le nom de « système limbique ». Les nouvelles structures comprennent: le cortex orbitofrontal et frontalmediun (l’aire pre-frontale), le gyrus para-hippocampique et des structures sous-corticales importantes comme l’amygdale, le nucleus thalamique median, l’aire septale. Dans l’hypothèse de Maclean (1949), le rôle des connexions corticales et sous-corticales est essentiel dans le traitement de l’émotion. Ces connexions descendantes et ascendantes rendent possible non seulement une influence de l’émotion sur les processus cognitifs comme l’attention et la mémoire mais aussi un contrôle cognitif plus raffiné sur des réponse émotionnelles produites par le système limbique (Baribeau & Roth, 1996).

Les recherches menées au cours des années suivantes, sur la neurobiologie des émotions ont conduit à établir et renforcer l’importance du rôle de l’amygdale, dans le système limbique et celle du cortex pré-frontal, dans les structures corticales, pour le traitement de l’information émotionnelle.