3.2. Effet de l’interférence liée au traitement du stimulus émotionnel

Dans les études sur l’attention et l’émotion, le paradigme d’interférence est aujourd’hui indispensable pour analyser l’effet de l’émotion sur l’attention. Cette procédure expérimental consiste à présenter aux participants une information cible pour laquelle une réponse est à donner, tandis qu’une autre information distractrice dont la signification devrait être ignorée pour une meilleure performance à la tâche principale est présentée simultanément. En mesurant l’amplitude de l’interférence entre le traitement des différents types de distracteurs et celui de la cible, les chercheurs ont été capables de déterminer le niveau auquel ces distracteurs modifient et capturent l’attention sélective. La tâche de Stroop émotionnelle et ses versions modifiées sont incontestablement les paradigmes expérimentaux les plus fréquemment utilisés pour l’étude du biais attentionnel à l’égard du stimulus négatif chez les sujets dysphoriques. La tâche de Stroop émotionnelle s’ajoute aux autres paradigmes pour l’étude des biais attentionnels telle que la tache de détection de sondes et celle d’écoute dichotique, qui ont déjà été présentées. Dans la tâche de Stroop émotionnelle, l’ignorance du distracteur lié au stimulus négatif ou menaçant apparaît beaucoup plus difficile chez certains individus que pour les autres stimuli neutres ou positifs, alors que les distracteurs connotés négativement sont plus facilement ignorés chez les individus normaux.