1. Développement phonologique implicite

1.1 Acquisition du langage oral

L’acquisition du langage oral ne résulte pas d’un apprentissage explicite. Il s’agit, au contraire, d’une compétence linguistique propre à l’espèce humaine, génétiquement déterminée (Gombert, 1993) et donc naturelle. Plongé, dés sa naissance dans un monde de parole, l’enfant entendant va construire progressivement et naturellement son langage via les interactions avec son entourage. Le besoin et le plaisir de communiquer vont le pousser à améliorer ses productions vocales pour se faire comprendre, en affinant parallèlement sa perception phonologique. Ceci s’effectue de manière implicite, et ‘“ sans que l’enfant ait conscience d’effectuer un travail destiné à l’installation de nouvelles connaissances ”’ (ibid., p. 241). En effet, l’enfant n’a pas conscience que le langage est un code arbitraire et donc que celui-ci est composé d’unités de sons que l’on combine pour former des mots, mots que l’on combine à leur tour pour former des phrases. Ce n’est que plus tard lors de l’apprentissage de la lecture que l’enfant prendra connaissance de la structure formelle (phonologique et syntaxique) de sa langue et les règles qu’il applique dans le traitement de cette structure” (ibid., p.241). Jusque là, l’enfant montre seulement une certaine sensibilité à la structure phonologique de la langue orale. Au cours de la section suivante nous tenterons de définir cette sensibilité, d’indiquer comment elle apparaît et quel traitement elle implique.