1.2. Types d’aide auditive : appareillage audioprothétique et implant cochléaire

Une grande majorité des enfants sourds bénéficient d’appareillages audioprothétiques. Cependant, en dépit des progrès considérables effectués dans le domaine de l’appareillage, ces derniers ne permettent pas une amplification efficace du message acoustique. L’oreille interne ne parvient pas à distinguer de façon satisfaisante les signaux acoustiques. La parole perçue demeure donc tout à fait limitée voir absente. L’implant cochléaire peut alors être préconisé pour aider les enfants souffrant d'une surdité très profonde (90 à 120 dB de perte) ou totale, chez lesquels l'appareillage auditif conventionnel peut s’avérer être insuffisant. L’implant cochléaire est un neurostimulateur qui capte l'information acoustique au moyen d'un microphone et la transforme en faisceaux de signaux électriques qui sont présentés au nerf auditif par une électrode implantée dans l'oreille interne. Une grande motivation pour la communication orale est nécessaire ; il faut suivre une rééducation intensive pour apprendre à décoder les informations sonores qui ne sont pas d’emblée perçues comme ayant un sens (Voir Plant & Spens, 1995, pour une revue). Un minimum de 18 à 24 mois semble nécessaire pour permettre à l’enfant d’acquérir une perception de la parole adéquate. Cette période semble se rapprocher du délai classique de deux ans observé dans le schéma longitudinal du développement verbal de l’enfant normo-entendant. En très peu d’années, de nombreuses études ont montré l’efficacité de l’implant cochléaire chez les enfants dans la perception de la parole (Miyamoto et al., 1999 ; Tyler, Fryauf-Bertschy, Kelsay, Gantz, Woodworth, & Parkinson, 1997 ; Waltzman et al., 1997). Toutefois, il est important de noter que le développement des habiletés de perception de la parole dépend d’un certain nombre de variables telles que l’âge d’implantation, la durée de la surdité, le mode de communication, l’étiologie de la surdité, les attentes des parents et des thérapeutes et la participation et support de la famille de l’enfant durant la réhabilitation. Une grande majorité des études ayant observé des enfants sourds profonds prélinguaux montrent de manière générale l’importance de l’âge d’implantation cochléaire (Baumgartner, Pok, Egelierler, Franz, Gstoettner, & Hamzavi, 2002 ; Dumont, 1996 ; Tyler, Teagle, Kelsay, Gantz, Woodworth, & Parkinson, 2000 ; Van Dijk, Van Olphen, Langereis, Mens, Brokx, & Smoorenburg, 1999). Les enfants qui sont implantés avant l’âge de 3 ans ont un niveau de performance en perception de la parole supérieur à celui des implantés tardivement. Une intervention précoce apparaît donc être importante pour permettre aux enfants sourds prélinguaux de tirer le maximum de bénéfice de l’implant cochléaire.