1.1.3. Résultats

Le nombre moyen de réponses correctes des différents groupes et pour l’ensemble des participants, selon les conditions expérimentales est présenté dans les Tableaux 8 et 9:

Tableau 8 : Nombre moyen de réponses correctes (max : 4) obtenu dans la tâche de jugement de similarité phonologique en fonction des groupes et des conditions expérimentales -entre parenthèses, les écarts types-
  Syllabe Rime  
  Distracteur labial Distracteur non labial Distracteur labial Distracteur non labial Moyennes marginales
Oral 2.75
(0.75)
2.92
(1.08)
1.75
(0.75)
2.58
(0.99)
2.50
(0.99)
LPC-E 3.00
(0.82)
3.00
(1.15)
3.00
(0.00)
2.71
(1.25)
2.93
(0.90)
LPC-M 3.00
(0.58)
3.71
(0.49)
2.14
(1.07)
3.00
(1.15)
2.96
(0.99)
Entendant 3.56
(0.62)
3.56
(0.51)
2.93
(0.99)
3.12
(0.88)
3.30
(0.81
Tableau 9 : Nombre moyen de réponses correctes (max : 4) obtenu dans la tâche de jugement de similarité phonologique en fonction du type de distracteur (labial vs non labial) et du type d’unité linguistique (syllabe vs rime) pour l’ensemble des participants.
  Distracteur Labial Distracteur
non labial
Moyennes marginales
Syllabe 3.14
(0.75)
3.31
(0.87)
3.22
(0.81)
Rime 2.48
(0.99)
2.88
(1.02)
2.68
(1.02)
Moyenne marginales 2.81
(0.94)
3.09
(0.96)
 

Nous avons utilisé un test de loi binomiale pour déterminer la probabilité que les participants répondaient au hasard. Les résultats montraient que les performances des différents groupes étaient significativement supérieures au niveau du hasard.

Une analyse de variance (Anova) mixte a été réalisée sur ces résultats avec le Groupe comme facteur inter-sujets (Oral, LPC-E, LPC-M, Entendant), le type d’Unité Linguistique (syllabe versus rime) et le type de Distracteur (labial versus non labial) comme facteurs intra sujets. L’analyse révélait un effet significatif du facteur Groupe : F(3,38)=4,49 ; p=.008. Une analyse post hoc (HSD n différents, p<.05) a été effectuée pour déterminer quel(s) groupe(s) présentai(en)t ou non une différence significative avec les autres groupes. Celle-ci montrait que les performances du groupe Entendant (réponses correctes en moyenne : m= 3.30) étaient significativement plus élevées (p=<.01) que celles du groupe Oral (m=2.50). Aucune différence significative n’était observée entre les trois groupes de sourds (p>.05) ni entre le groupe Entendant et les deux groupes LPC (LPC-E,m=2.93 et LPC-M, m=2.96) (p>.05). Un effet significatif du facteur Unité Linguistique était également observé : F(1,38)=22.51 ; p=<.0001 ; les enfants détectaient plus facilement l’item cible partageant une syllabe finale commune (m=3.22) à celle de l’item modèle que l’item cible partageant une rime commune (m=2.68). L’analyse indiquait aussi un effet significatif du facteur Distracteur : F(1,38)=6.29 ; p=.02 ; les enfants identifiaient plus difficilement les paires rimantes quand il y avait un distracteur labial (m=2.81) que lorsqu’il y avait un distracteur non labial (m=3.09). Seule l’interaction entre les facteurs Groupe et Distracteur était marginalement significative : F(3,38)=2.47 ; p=.07 ; Pour l’ensemble des participants, les conditions impliquant un distracteur non labial étaient mieux réussies que celles impliquant un distracteur labial (P<.05). Dans les conditions impliquant un distracteur labial, les performances des enfants entendants étaient significativement plus élevées que celles des enfants sourds Oral (p=.001) ; aucune différence significative n’était observée entre les trois groupes d’enfants sourds ni entre le groupe Entendant et les deux groupes d’enfants sourds exposés au LPC (p>.05). Dans les conditions impliquant un distracteur non labial, les performances des différents groupes (sourds et Entendant) ne différaient pas significativement (p>.05). Aucune autre interaction n’était significative.