2. En première primaire (P1) : traitements épi- et méta-phonologique

Deux autres tâches phonologiques sont proposées en fin de première primaire. Ces tâches, réalisées sur le même matériel impliquaient deux traitements différents (epi- vs méta-phonologique). Une tâche de jugement de similarité phonologique où l’enfant devait désigner l’item cible (sur un total de trois) qui partageait la même unité phonologique que l’item modèle (traitement épi-phonologique). Une tâche de détection d’unité commune où l’enfant devait détecter et énoncer à voix haute l’unité qui était partagée par le modèle et la cible (Duncan et al., 1997) (traitement méta-phonologique). En référence à l’étude de Ecalle et Magnan (2002b), la visée de notre étude était double : examiner la nature du traitement réalisé (épi- et méta-phonologique) et observer les types d’unités (syllabe versus phonème) qui sont traitées chez les enfants sourds.

Nos principales prédictions étaient les suivantes : (1) Dans les deux tâches, le groupe LPC-M réussira mieux que les autres groupes d’enfants sourds (Oral et LPC-E) et leur performances tendront à se rapprocher de celles des enfants entendants. (2) La différence de performances entre les deux tâches sera moins prononcée chez les enfants sourds LPC-M et entendants que chez les autres enfants sourds (Oral et LPC-E). (3) Dans la tâche de jugement de similarité phonologique, l’item cible partageant l’unité syllabique avec l’item modèle sera mieux détecté que celui partageant l’unité phonémique pour tous les groupes, si l’on considère que cette tâche ne fait pas appel à un traitement explicite (méta-phonologique). En revanche, dans la tâche de détection d’unité commune, le traitement phonémique faisant l’objet d’un large volume d’enseignement pour établir les correspondances grapho-phonémiques, nous n’observerons pas de différence significative entre l’identification des unités syllabique et phonémique.