1.1. Expérience 9 : Tâche d’orthographe de mots sur base de dessins (Ortho3)

1.1.1. Matériel

Nous avons utilisé le même matériel que celui de l’étude de Leybaert et Lechat (2001b) à l’exception d’un mot « massepain » considéré comme familier en Belgique mais non en France ; nous l’avons remplacé par le mot « romain » en faisant attention que son niveau de fréquence soit identique aux autres mots de la catégorie à laquelle il devait appartenir (mot de basse fréquence /GND).

Le matériel comportait donc 51 mots cibles répartis équitablement dans la tâche selon leur fréquence (contrôle à partir des bases de données Novlex, Lambert et Chesnet (2001) et Manulex, Lété et al., 2004). Trois niveaux de fréquence étaient manipulés (Fréquence : haute, moyenne, basse). La sélection des mots a été faite en considérant les 3 phonèmes suivants qui pouvaient être transcrits par un graphème dominant ou non dominant : (/s/, /k/, et /E/) : /s / au début des mots, avant les lettres E et I ; /k/ au début des mots, avant les lettres A et O ; et /E/ à la fin des mots. Pour chaque phonème, des mots comportaient la transcription dominante (respectivement, #/s/ E, I – S, #/k/A, O – C, et /E/# - IN) et des mots comportaient la transcription non dominante (respectivement, #/s/ E,I – C, #/k/A,O – Q, et /E/# - AIN). L’ensemble des mots était manipulé dans 6 conditions.

Deux variables étaient croisées : Dominance graphémique (dominant versus non dominant) et Fréquence (3 niveaux). Pour chaque niveau de fréquence, 9 mots incluaient le graphème dominant et 8 mots comportaient le graphème non dominant (parce que il existe seulement 2 mots qui présentent la correspondance /k/ - Q et qui sont connus par les enfants sourds (Voir Annexe 7 pour la liste complète des stimuli expérimentaux).

1.1.2. Procédure

Un livret était présenté aux enfants ; ces derniers devaient écrire les mots suggérés par un dessin ou par une petite phrase contextuelle. Dans certains cas où une partie des mots était déjà inscrite, les enfants devaient compléter la partie manquante du mot. Des instructions orales étaient données aux enfants entendants. Les enfants sourds bénéficiaient d’instructions données dans leur mode de communication privilégié. Si les enfants ne parvenaient pas à découvrir le mot cible, une définition leur était donnée si nécessaire. Les mots cibles n’étaient jamais prononcés. La durée de la passation n’était pas limitée dans le temps. Les enfants ont été testés en petit groupe dans un coin calme de l’établissement d’accueil.