d - NOS HYPOTHESES

Rappelons la question centrale de notre recherche :

Comment les adolescentes que je rencontre métabolisent-elles l’expérience d’être battue en famille ? Dans quelles limites peuvent-elles la symboliser, et à quels types de procédures ou de solutions complémentaires doivent-elles avoir recours ?

Rappelons que le contexte de notre recherche se présente parallèlement marqué par une double caractéristique :

Cette double caractéristique fait partie du dispositif qui vient étayer le travail de symbolisation.

Toutefois le dispositif en tant que devant favoriser la symbolisation n’est pas opérant de fait :

Ce dispositif d’accueil et de parole pèse, comme la situation d’origine, sur le travail de l’adolescence. Il peut faire apparaître une dépendance au milieu familial, voire une appétence aux situations conflictuelles. Un dégagement de cette problématique de confusion peut s’observer à l’inverse.

Cette recherche se définit dans son aspect différentiel. Elle nécessite la saisie de situations dans lesquelles coups et tentatives de suicide coexistent, et d’autres situations où cette violence familiale n’est pas associée à des mouvements auto-agressifs.

Nos hypothèses sont les suivantes :

Les tentatives de suicide révèleraient que l’intériorisation des coups fait problème à l’intérieur d’une première élaboration dans le processus de l’adolescence. L’accueil dans notre dispositif permettrait alors une meilleure organisation des mouvements agressifs.

L’absence de tentative de suicide témoignerait du raté de cette élaboration. Elle indiquerait chez ces adolescentes le maintien d’une économie de la latence, qui ne favoriserait ni les conditions d’une séparation, ni le travail de symbolisation proposé par le dispositif.