b - MEMORISER L’ENTRETIEN

Ma pratique professionnelle m’empêche radicalement d’enregistrer les entretiens avec les adolescentes que je rencontre. Par trois fois auparavant, lors de mon travail de DEA, j’avais proposé ce dispositif de saisie, qui n’a jamais recueilli d’adhésion de la part de mes interlocutrices. Sans doute pouvons-nous approfondir ce mouvement de réserve ou de franche opposition en soulignant que si l’adolescent s’accommode peu, généralement, d’être observé, questionné, ou testé, l’enregistrement de ses propos, dans une institution de placement ayant à traiter de son retour en famille ou de son orientation en institution apparaît plus inhibant encore.

C’est pourquoi la prise de notes en entretien, renforcée autant que faire se peut par rapport à ma pratique habituelle, est restée l’origine du matériel clinique. Immédiatement cette base est reprise après l’entretien pour aboutir à un matériel quasiment exhaustif, mais dont il faut préciser qu’il ne peut être assimilé à la retranscription exacte d’un enregistrement.

Nous avons en outre cherché à conserver au maximum le parler des adolescentes ou de leurs parents, le mode culturel dans lequel ces personnes évoluent apparaissant parfois dans les tournures de langue que nous retranscrirons au mieux. Cette précision est aussi valable pour le psychologue. Cette conservation ne concerne toutefois que les éléments de vocabulaire, la syntaxe et les allitérations ayant parfois été modifiées pour revenir à des formes plus lisibles.