c - LA JUSTIFICATION DE L’EXPERTAL

Terminer ce propos concernant le travail expertal nous conduit à interroger la pertinence d’une telle posture dans des situations marquées de violence reçue. Nous pensons en effet qu’évaluer quelque chose d’une adolescence maltraitée renvoie nécessairement aux interrogations qui ne manquent pas d’apparaître lorsque l’on conceptualise cette pratique d’expertise de victime (de viol ou d’agression notamment).

Répéter par cette investigation quelque chose de l’agression originelle reste toujours un danger, qui amène le praticien à verbaliser préalablement les conditions et limites de l’exercice, ainsi que l’acceptation du refus du sujet d’être engagé contre son gré dans une situation expertale qui le ou la réifie une fois supplémentaire.

C’est pourquoi notre idée précédente - la position expertale doit être interrogée en permanence sur le vecteur de la construction ou de la destruction qu’elle induit pour la personne - est renforcée par cette potentialité de répétition d’agression contenue dans toute expertise de victime.