d - CONTRE UNE ASSIGNATION DIAGNOSTIQUE

Avançons enfin que la question de l’évaluation diagnostique que comprend cette position expertale comporte des impasses que nous ne pouvons ignorer dans une théorie de l’adolescence. L’interrogation porte ici sur le fait que les remaniements de l'adolescence pourraient entraînerde solides difficultés dans cette tâche, soit celle de préciser une appartenance structurelle, soit celle d’utiliser une nosographie inadaptée à cette situation particulière.

A ce sujet D. MARCELLI et A. BRACONNIER soulignent les « difficultés à faire coïncider une phase mouvante et évolutive de la vie et un cadre nosographique fixé, délimité beaucoup plus en fonction de la pathologie mentale de l'adulte ou à la rigueur de l'enfant que de l'adolescent lui-même. » [1983, p58] Ici, c'est bien la possibilité même d’organiser des signes cliniques qui paraît remise en cause, parce que manquerait un cadre de référence propre à l'adolescence.

C’est pourquoi c’est moins le diagnostic structurel qui nous intéressera ici que la position de l’adolescente dans des processus juvéniles, notamment pour ce qui concerne son rapport propre à l’économie de la latence, à l’accès à la féminité et à l’établissement d’une autonomie psychique face à des organisations familiales orientées vers l’emprise.