d - FEMINITE ET EFFRACTION CORPORELLE

Reprenons maintenant le rapprochement entre violence et féminité, lequel connaît aussi sa justification lorsque la découverte du vagin (ou sa redécouverte) par la fille implique pour elle de penser la pénétration, et ainsi d’élaborer quelque chose d’une réceptivité féminine qui, alors, peut impliquer dans cette perspective une certaine dimension de violence. C’est ce qu’avance J. GUILLAUMIN lorsqu’il dit du travail d’élaboration de la féminité qu’il inscrit chez la fille « … la violence du monde "extérieur" au compte du destin libidinal par le "traumatisme" de l’effraction physique du corps dans le coït. » [1983, p95] D’ailleurs les transformations pubertaires prêtent elles-mêmes à cette métabolisation par l’installation du cycle menstruel, R. DIATKINE écrivant que pour la fillette avant la puberté « ces transformations à venir sont à la fois la marque d’un futur gain narcissique, et la menace d’une future effraction corporelle. Souhaiter avoir ses règles n’est pas étranger au désir d’être violée… » [1979, p371]

Ainsi la féminité ouvre à l’adolescence, en deçà de cette question sur la violence reçue et au-delà des menaces de « recevoir », à un ensemble d’interrogations sur la réceptivité, fût-elle réceptivité subie.