d - UNE OMNIPOTENCE PATERNELLE ?

Ces derniers éléments me font ressentir plus particulièrement le pathétique de la situation. Ce père évoque assez précisément ce qu’il devrait faire, en termes d’interdictions ou de rappels à l’ordre permanents. Constamment toutefois, l’écart verbalisé avec ce qu’il fait réellement dessine un double discours qui revient sur la nécessité d’être seulement le père de ses enfants pour en devenir le confident ou le sauveur.

Par ailleurs son refus personnel de soutenir une position de tiers dans les échanges pulsionnels directs vécus entre cette mère et ses enfants nous paraît révélateur de la position duelle que cet homme souhaite vivre avec chacun des membres de la famille, et à qui il paraît en fait imposer une situation aux règles floues suscitant visiblement de l’insécurité. Son refus que Naïma quitte la maison, alors même qu’il reconnaît la brutalité de certains échanges frères sœur, s’apparente à une volonté de garder sa fille sous son pouvoir. Cela semble avoir pour fonction d’empêcher que Naïma transfère libidinalement sur d’autres hommes, fût-ce au prix de la livrer à ses propres fils, ce que cette adolescente semble en fait avoir accepté pendant une certaine période. Dans ce tableau, c’est la question de l’emprise qui nous a semblé apparaître.

L’entretien se terminera ainsi, des problèmes administratifs appelant l’éducateur à continuer seul avec les parents.