c - LA CRITIQUE DE LA MERE EST UNE ASSOCIATION LIBRE

Il faut rappeler que son évocation critique de la mère nous était apparue comme une association, suite à ma question sur l’origine de la violence physique. C’est d’ailleurs dans un mouvement de surprise que j’avais entendu ces propos revendicatifs, et conclu à l’idée que cette adolescente se représentait le désordre maternel comme favorisant le déchaînement pulsionnel des frères.

Après ces éléments toutefois, nous proposerons un autre modèle de compréhension. Faire battre la mère dans le fantasme (Déhbia ne se représente pas son ou ses frères dans cette situation lors de notre premier entretien et ne met en scène aucune rétorsion vis-à-vis d’eux) représente une tentative d’élaboration de la violence familiale, et notamment des coups du frère aîné, par le biais du déplacement. Un temps d’élaboration paraît avoir été nécessaire à cette jeune fille pour installer ensuite d’autres représentations, peut-être plus adéquates à la réalité des relations et de sa vie psychique. On peut supposer que cette prime utilisation de l’image maternelle est, en dehors d’une évidente accusation implicite de sa mère d’ « être absente » dans les moments où elle devrait la protéger de ces coups, notamment liée à l’anxiété que susciteraient des représentations mettant immédiatement en jeu ses frères (alors que Déhbia est en situation relationnelle avec un psychologue homme).