Amélie : "Mon père, quand il fait quelque chose, il va jusqu’au bout, même si c’est n’importe quoi !"
Amélie est âgée de 16 ans lorsqu’elle dépose une plainte à la brigade des mineurs contre son père pour maltraitances physiques et psychologiques. Ceci entraîne une enquête de police qui aboutit à des poursuites pénales contre ce monsieur, une enquête sociale conjointe ayant confirmé souffrance physique, détresse et danger encourus par cette adolescente. Trois mois plus tard, et sans modifications sensibles dans le milieu familial, Amélie fugue de chez elle et sollicite un placement.
Placée en urgence par le Procureur de la République 32 , elle est accueillie dans le service après six jours de fugue, au cours desquels les parents ne se sont pas adressés aux services de police pour déclarer l’absence de leur fille.
Les parents sont tous deux d’origine française. Le père est bardeur, un métier proche de celui de couvreur. « Barder », nous dit le dictionnaire, a un autre sens, celui de « devenir dangereux, prendre une tournure violente ». La mère ne travaille pas, elle reste beaucoup à la maison.
Amélie a un frère, Gaspard, de quatre ans son aîné. Il est né d’une union entre sa mère et le frère du père d’Amélie. Gaspard est donc le demi-frère d’Amélie, et en même temps son cousin. Ces deux enfants ont été placés très jeunes, dans plusieurs institutions pour enfants et une famille d’accueil, en raison de la santé psychique défaillante de leur mère. Cette dernière avait bénéficié d’une aide éducative exercée par notre service pendant un an environ, peu après sa majorité, soit 19 ans avant l’accueil de sa fille.
Amélie avait été reconfiée à ses parents à 10 ans en même temps que son frère. Puis celui-ci a quitté le domicile familial, un an plus tard - il est alors âgé de 15 ans - pour rejoindre sa petite amie dans sa famille, ses parents ayant accepté cette situation.
C’est le Procureur de la République ou un de ses substituts qui intervient au cours de sa permanence en l’absence d’un Juge pour enfants compétent.