h - DES RESERVES MATERNELLES

Mais ces mouvements psychiques ne nous semblent pouvoir se produire que sur fond de présence maternelle, celle-ci nous étant apparue au détour de nos propres rendez-vous avec ces parents ou dans les images maternelles transmises par ces deux jeunes filles. D’ailleurs de nos cinq situations, ce sont les seuls parents que nous ayons rencontrés en couple, et qui manifestent ainsi dans la réalité l’idée de la complémentarité.

Certes, les mères de Naïma et de Selma sont apparues comme des épouses dominées, ou qui ne se donnaient guère les moyens de contester ouvertement l’organisation mise en place par leurs maris. Nous devons préciser toutefois que les représentations que nous avons données de ces mères paraissent aussi celles de d’« épouses qui n’en pensent pas moins », ce fait ne pouvant échapper à ces adolescentes dans leurs vies quotidiennes. Ces dernières développent d’ailleurs des problématiques de contestation œdipienne, s’agissant d’un matériel dans lequel la mère est imaginairement exclue, donc occupant une place symbolique a priori.

Dans le cas de Naïma, notre attitude d’introduire du tiers (interroger son attachement aveugle au père, introduire la présence maternelle) a d’ailleurs été soumise à rude épreuve. Selma, dans ses descriptions de la configuration familiale ainsi que dans son vécu indirect de l’entretien que nous avons eu avec ses parents, témoigne aussi de cette présence maternelle. Enfin la culpabilité indique que la rivalité à la mère se représente en elles, donnant à l’ensemble une forme de triangulation au travail.