k - SUR UN LIEN ENTRE SADISME ET EMPRISE

Mais, comme un point de conclusion partielle, nous ne saurions trop insister à propos de ces trois situations de violence sur la conséquence du sadisme paternel, lequel paraît aggraver l’emprise vécue par ces adolescentes. Dans une échelle progressive de l’éprouvé juvénile de la jouissance paternelle à administrer la violence nous trouverions d’abord ce que comprend Selma du lâchage paternel, représenté en elle comme une volonté de ce père de contrôler analement son entourage, y compris la féminité de sa fille, ce que renforcent ses allusions sexuelles sur ses activités sportives. Et il nous semble que les réactions toniques de celle-ci, la plus déterminée contre son père de ces trois jeunes filles, sont à la mesure du fait que le sadisme paternel est plus verbalisé qu’agi. Le masochisme est ici limité au masochisme moral mis en jeu dans la tentative de suicide.

Notons ensuite que Naïma, en butte au sadisme ouvertement reconnu de son frère aîné, connaît de plus fortes difficultés à s’extraire de l’emprise qui pèse sur elle, le clivage qu’elle effectue entre coups et image paternelle constituant le nœud de son économie masochique.

Enfin Amélie, sur laquelle pèse sans doute ici le plus fort sadisme paternel, apparaît en échec pour s’en tenir à distance, rappelons qu’elle nous était apparue inhibée pour contester durablement l’image paternelle. Le fait que l’emprise nous soit apparue des plus aiguës dans cette configuration confirmerait ainsi sa conjonction avec le sadisme, à l’inverse d’une idée qui croirait à une révolte plus efficace pour les plus mauvais traitements reçus.