d) Les violences

28 % déclarent avoir subi des violences et 10% en avoir été les auteurs. Ces chiffres sont dissonants par rapport à ceux livrés dans l’enquête de Marie Choquet puisqu’ils sont alors respectivement de 15,1% et de 62,6%. Deux facteurs peuvent expliquer cette antinomie : le lieu de passation du questionnaire, et la subjectivité de la réponse. La violence est au cœur de leur présence dans ce lieu et le déni de cette violence ou sa dénégation le plus courant quant à un fonctionnement psychique ou à une stratégie de défense devant la justice. Nous ne pouvons non plus éliminer la dimension paranoïde suscitée par la prise de parole devant un tiers. Participe pour une grande part à ce résultat la prévalence du déni de la violence agie, la non reconnaissance de l’autre et de sa souffrance.

En ce qui concerne la violence subie, la victimisation des jeunes délinquants est sûrement supérieure à celle des jeunes scolarisés. Nous savons que les jeunes des quartiers difficiles sont plus souvent victimes que les autres, ne serait ce qu’en considérant la violence qui règne entre eux.