Le dispositif clinique

La présence de deux intervenantes dans des positions différenciées construit un espace pluripsychique de type groupal évoquant un couple intergénérationnel, filiatif - Mère/fille -, fraternel ou paritaire – exerçant la même profession -.

Ce dispositif contient et rassure car l’entretien en face à face de sujets narcissiques potentialise souvent les risques d’évocation d’empiètements psychiques, de sentiment d’emprise.

Deux médiateurs, adéquats aux traitement de nos hypothèses, furent proposés au cours des entretiens : un arbre généalogique et une trajectoire spatiale. Ils invoquent trois scènes ; le passé et les souvenirs infantiles, l’ici et maintenant et le futur et les modalités anticipatoires.

La proposition de dessin médiatise la relation transféro-contretransférentielle. Se crée alors un espace commun, à partager mais aussi une césure, de l’impromptu.

La consigne provoque un mouvement d’appropriation, de tension et de mise en jeu entre réalité interne et réalité externe. Se construit ou non un processus de transitionnalisation, de création, création de traces, de discours. Les médiations servent de surfaces imaginaires. Les consignes et les supports graphiques offrent un fond où des formes apparaissent, des contenus de pensées prennent place. Bernard Chouvier reprenant les travaux de Henri Maldiney dit que le fond est avant tout un rythme fondamental, "une recherche d’harmonisation entre pulsations internes et activités expressives".

Les médiations offrent un espace potentiel de jeu co-construit interpellant un travail du préconscient et des phénomènes inconscients.

Le dispositif clinique propose un cadre transférentiel du même ordre qu’un groupe thérapeutique. Le transfert prend sens au sein d’un espace pluripsychique, à travers des objets médiateurs et dans/sur le dispositif. Le cadre est symbolisant, la chaîne associative s’alimente de ce dispositif pluriel, le transfert est diffracté soutenant le travail du préconscient.

Un premier chapitre d’introduction à une clinique de la socialisation de la psyché est consacré aux fondations épistémologiques et théorico-cliniques de la recherche. Les théories psychanalytiques sur les groupes et les relations sujet-groupe, sujet-socius sont exposées et discutées ainsi que les choix de l’échantillon clinique.

Un second chapitre, de la filiation à l’affiliation, s’emploie à une étude des représentations familiales. Il tente de mettre en évidence les qualités culturelles des liens familiaux et les possibles passages des filiations aux affiliations.

Le troisième chapitre, liens psychiques aux lieux institués, traite plus spécifiquement des liens entre sujet et institutions. La congruence avec l’objet de la recherche oblige à aborder longuement les rapports à l’institution où se déroule la recherche, la maison d’arrêt. Je m’intéresserai aux jeunes anciennement placés, à leurs rapports aux institutions et aux répercussions psychiques des placements. Enfin, le quartier de vie, zone urbaine, détient des fonctions psychiques spécifiques que je développerai.