Chapitre I. Introduction à une clinique de la "socialisation de la psyché"

Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
….
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limite
Paul Eluard Et notre mouvement

L’expression "socialisation de la psyché" empruntée à Cornélius Castoriadis recouvre à la fois un point de vue psychogénétique - la structuration de la psyché est aussi processus de socialisation - et un point de vue métapsychologique, économique et dynamique, dans un dialogue ininterrompu entre le socius et la psyché.

Des failles, des aléas, des dysfonctionnements entre moi et socius se font jour lors d’une rupture de l’une ou de l’autre partie, du côté du moi ou du côté de l’environnement, par la décompensation psychique, perte des repères internes ou par la perte d’étayages sociaux prévisibles ( retraite) ou fortuites (chômage).

Ce chapitre introduit le paysage épistémologique, théorique des liens société / psyché, socius/structuration psychique et les bases de la clinique.

Il comprend deux parties. La première explore les références théoriques, historiques et métapsychologiques sur le rapport psyché–socius : Comment questionner la place du social et des institutions dans la psyché ?

Une seconde, consacrée plus particulièrement à l’antisocialité traite, dans un premier temps, de la population étudiée et dans un second temps de la fonction symptomatique du comportement délictueux : Ces adolescents qui choisissent un symptôme antisocial.