3.2.1. Présence de représentation de l’union parentale

Cinq sujets représentent une union parentale : Jean, Mounir, René et Salah etAbdel.

Le groupe familial complexe d’Abdel autorise les échanges externes. Le couple parental est figuré ainsi que les deux couples de grands-parents habitant dans le pays d’origine. Abdel parle de l’immigration de ses parents et des relations régulières que sa famille entretient avec la parenté élargie. En revanche, s’il note tous ses neveux, il n’inscrit pas les épouses de ses frères aînés. Ce faisant, Abdel conserve la fratrie de son enfance.

Les parents de René sont indivis, indifférenciés dans le partage d’une même origine et d’un même lieu professionnel.

La représentation diffractée des arbres généalogiques de Salah et de Jean exclut toute représentation d’alliances entre groupes familiaux. Chaque groupe familial se rattache à un seul couple ancestral. Lorsque Jean termine l’arbre généalogique de la famille de sa mère biologique dans laquelle il apparaît ainsi que son père, il déclare : "L’arbre s’arrête là car il n’y a aucun lien avec l’autre famille".

Jean mentionne les unions au sein de cousinage complexe. Il abonde d’alliances prestigieuses, redorant le blason de sa famille narcissique.

Salah ajoute force détails jouant du plaisir boulimique - son immense corps rondouillard présume de sa capacité à profiter des plaisirs de l’oralité - d’appartenir à une grande famille (il est le seul à avoir réclamé une feuille format raisin).

Quant à Mounir, étant en position de parentalité par rapport à ses propres grands-parents, il figure bien pour lui un rattachement à deux lignées distinctes mais la structure de l’arbre généalogique tient au prix d’un téléscopage générationnel.

Même lorsque l’union est représentée, elle conserve la fratrie indemne d’allégeance à une autre famille (Abdel), elle maintient les parents dans l’indifférenciation (René), elle exclut toute relation entre les familles (Jean et Salah) ou encore elle clive les liens unissant les parents aux enfants avec ceux unissant les enfants aux deux lignées (Mounir). L’union parentale ne s’envisage pas sans écueils, sans obstacles. Par le clivage du Moi, le sujet maintient d’un côté la connaissance de l’union tout en la défaisant de l’autre.