La fraternité et la parité s’ajustent sur les formations de groupalités intrapsychiques fraternelles. L’affiliation est à la jonction de la filiation et de la fraternité car elle est source d’héritages et d’objets de transmission et fondée en partie sur des relations de parité.
La période adolescente est expérimentations d’affiliation qui rompent avec les succédanés familiaux.
Le passage de la filiation aux affiliations détermine le sujet social. R. Kaës définit ce passage dans son article filiation et affiliation : "…toute affiliation à un groupe se fonde sur un conflit avec la filiation, avec le roman de la filiation ; adhérer à un groupe c’est une façon de mettre en cause l’héritage, c’est une façon de le suspendre ou de le désavouer, en tous cas d’explorer un autre possible, de jouer un idéal qui assurerait mieux contre un idéal décevant 240 ".
L’affiliation potentialise "la constitution de l’objet famille comme objet perdu" et réaménage des filiations imaginaires.
La construction de formations intermédiaires accompagnent le travail d’affiliation dans leur double appartenance, intrapsychique et interpsychique groupal.
L’affiliation sociale tout comme la culture contraint à un travail psychique incessant.
R. Castel emploie le terme de désafiliation pour désigner l’aboutissement d’un processus qui fait transiter le sujet de l’intégration à la vulnérabilité sociale et basculer de la vulnérabilité à l’inexistence sociale 241 . Les jeunes délinquants résistent à la désaffiliation par leur symptôme. Le passage à/par l’acte antisocial est au cœur des tentatives de maintien des liens filiatifs et affilliatifs.
Toutefois, je définirai deux modes d’affiliation se greffant sur l’acte délinquant.
Ces deux types d’actes ne s’excluent pas l’un l’autre pour un même sujet qui peut commettre une acte affiliant à un moment et s’affiliait à un groupe à un autre.
1985, p 29.
Castel Robert, 1995, Les métamorphoses de la question sociale, Paris, Fayard.