4.5.1 L’acte délinquant affiliant

Certains actes délinquants différencient le sujet de l’autre, est une tentative de trouver de l’autre en soi. L’acte délinquant s’adresse alors à un autre, certes interchangeable mais représentant du socius comme la mère a pu l’être au cours du nursing. Alors que certaines familles stagnent dans un magma indifférencié, l’acte met en contact avec l’altérité. L’acte réalise un passage d’une représentation originaire à une représentation primaire, de la construction d’un monde en miroir à un monde déterminé par deux espaces différenciés, le sien et celui de l’autre, son corps et le corps de l’autre.

L’acte est singulier pris dans une histoire, répétition et historicisation. Il trace une tentative d’affiliation, d’altération de soi dans le sens d’être touché, modifié par le contact avec l’autre.

La violence lorsqu’elle s’origine dans un dommage d’intrusion pourrait être de cet ordre. La violence est provoquée par le regard de l’autre qui transperce, effracte l’espace psychique. Les limites du Moi se reconstituent dans la rencontre violente.

Les cas de Mario et d’Adjib, tous les deux errants solitaires, entrent dans ce champ de l’acte délinquant affiliant. Ils ont tous les deux une représentation ambivalente du groupe fraternel, a contrario il manque d’assises filiatives et d’appartenance à des groupes d’affiliation. Leur recherche est centrée sur les filiations, sur de possibles rencontres avec des pères substitutifs ou encore sur leur culture d’origine.

L’acte délinquant affiliant adresse à l’autre-sujet social ce qui a été laissé pour compte dans la transmission familiale.