III - Les récits socialisants

‘" Ce qui conduit au crime est le sentiment romanesque, c’est à dire la projection de soi dans la plus magnifique, la plus audacieuse, enfin la plus périlleuse des vies ".’

écrit Jean Genet dans son texte subversif, censuré d’émission sur les ondes, l’enfant criminel.

La passage à/par l’acte, processus psychique primaire contracte, déplace une histoire indicible. Le récit, travail du préconscient, permet le passage des représentations de chose aux représentations de mot. Le récit héroïque des agirs délinquants, principal sujet d’échanges dans les cours de promenade des prisons impose à la psyché une mise en liaison de ce qui a fait traumatisme, l’acte, ou de l’après-coup traumatique dans l’acte.

Ce dernier point de notre second chapitre, les récits socialisants, recours aux processus secondaires, achève un parcours qui a pris sa source dans l’originaire.

Au cours de la recherche, les médiations sont supports à des mises en récit pris dans l’engagement affectif et corporel de la relation transférentielle.

Nous nommons, récits socialisants des scénarios imaginaires qui utilisent le socius comme scène de jeux des conflits psychiques passés ou présents. Ces récits s’ébauchent à partir de mythes familiaux ou sociaux, de fantasmes de transmission, d’actualités sociales : le roman familial est le plus connu. Ces récits s’articulent autour de trois lieux :

Nous allons dans un premier temps retracer le chemin conceptuel de la notion de roman familial qui trace la trame de tout récit socialisant. Puis nous étudierons au sein de notre population deux types de récits socialisants :