Conclusion

Nous avons essayé dans ce chapitre de voir comment ce que nous avons appelé le "médium-culture" intervient dans la psyché des jeunes de notre groupe de référence. Ce "médium-culture" regroupe l’ensemble des éléments culturels transmis au cours de la vie du sujet, des soins primaires aux actes symboliques reliant le sujet à l’ensemble social.

Pour ce faire nous avons parcouru à partir des représentations de la famille et de l’arbre généalogique quelques indicateurs psychoculturels : le syncrétisme, fondement d’une culture " programmée, non mentalisée" 257 , la nomination comme désignation du sujet dans une généalogie et dans une affiliation socioculturelle, l’altérité et la figure de l’étranger, la parité intervenant dans la différenciation des sexes et des générations.

Nous ne pouvons pas parler de population psychiquement homogène puisque certains dévoilent une mobilité psychique, une capacité de remaniements psychiques tels que nous pouvons l’observer chez les adolescents, d’autres des pannes de pensée, des nœuds d’aliénation.

Nous constatons une défaut de transmission d’un ensemble de médium-culture. Ce défaut apparaît le plus souvent au cours des liens primaires. Il s’agit bien d’un défaut et non d’un manque, d’une mosaïque culturelle qui éprouve des difficultés à se lier : lier la nomination à la généalogie, lier les représentations de la fratrie avec les différences des générations empêchant l’accès à l’appartenance à une génération donnée. De ce fait je partage l’assertion de R. Kaës lorsqu’il parle de "groupes ethniques à culture composite et ségrégative…les jeunes dits de la seconde génération…dans lesquels fonctionnent des représentations et des identifications bricolées, contradictoires ou paradoxales 258 ".

Deux points d’entrave semblent essentiels :

Pour ces raisons, les affiliations restent en berne. Le chapitre suivant se penchera sur les relais institutionnels dans le dialogue psyché-culture.

Notes
257.

Rouchy J-C, 1996, p 13.

258.

1998, p 16.