Arbre généalogique

Alors que nous lui énoncions les consignes, Abdel évoque ses grands–parents. Ceux-ci sont originaires du Maroc. Son grand- père est décédé « tôt » et il ne l’a pas connu. Sa grand–mère a eu un autre compagnon mais pas d’autres enfants.

Sa mère est venue en France vers 1969.

Il n’a jamais vu ses grands–parents paternels, juste son grand–père en photo.

Il commence son graphisme par les deux couples de grands–parents, puis ses parents avec leur fratrie en commençant par sa mère et la lignée maternelle : " A quoi çà va servir ? Moi je ne la connais pas ma famille ! "

Il inscrit sa propre fratrie . Il dit qu’il respecte tous ses frères mais qu’il s’entend mieux avec Akim, de 3 ans son aîné car il lui parle. Akim vient le voir au parloir. Un de ses frère est mort mais il ne veut rien en dire de plus, parfois il y pense mais il évite d’en parler en famille.

Il est déjà parti au Maroc rencontrer sa famille, il doit y retourner cet été.

Il ajoute des x sous les noms de ses grands –parents paternels pour signifier leur mort.

Il nous parle de ces détenus qui ont du mal à parler, qui souffrent : "ils n’ont rien à faire ici. Ils devraient être ailleurs ".

Il reconnaît avoir le moral bien que certaines journées passent plus vite que d’autres. Cependant il recommencera quand il sortira… A 12 ans il a commencé à commettre des délits, il était le chef de bande d’un groupe de jeunes. A 15 ans il a été refusé dans les établissements scolaires. Sa scolarité était définitivement terminée pour lui. A l’époque il avait " rien dans la tête", mais plus tard il a eu un cerveau et " le vol, c’est un choix". Peut –être qu’un jour il terminera le CAP plomberie qu’un de ses frères a commencé à lui apprendre…pour avoir un diplôme…mais quand il voit comment marche son père aujourd’hui, il ne veut pas faire comme lui.

Son frère Mounir a fait de la prison, il était petit et ne sait pas pour quel motif mais maintenant il travaille, il s’en est bien sorti tout comme un autre de ses frères.

Pour ses délits il préfère être solitaire et ramasser l’argent. Ahmedl un autre de ses frères est très croyant et pratiquant islamiste.

En regardant sa feuille, il remarque que plusieurs de ses neveux ont le même prénom : Medhi.

En nous quittant il nous dit à nouveau qu’il vient pour passer le temps, pour sortir de sa cellule. Abdel est transféré au cours de la semaine dans une maison d’arrêt du sud de la France.