Synthèse des médiations

Son arbre généalogique occupe l’ensemble de la feuille A3. Il forme une entité qui se compose de quatre générations, de ses grands-parents à ses neveux. Sa représentation graphique est cognative, comporte des oncles et tantes maternels mais pas de cousins.

Les deux lignées sont bien précisées, Abdel débute son dessin par ses grands-parents.

Les différences générationnelles sont claires même s’il utilise deux types de représentation. Sa fratrie nombreuse tient sur deux lignes et ses neveux sont inscrits en colonne et non en ligne.

Il n’utilise pas le signe différenciant les sexes.

En revanche, il répond à la consigne en écrivant précisément les noms, les prénoms, les lieux d’habitation et les professions.

Il représente les unions de ses parents et de ses grands-parents mais pas celle de ses frères et sœurs conservant ainsi la fratrie de son enfance , sa famille présente ainsi un caractère exogame à la génération de ses grands-parents et parents alors qu’elle prendrait un aspect endogame à sa génération.

Abdel appartient à une fratrie nombreuse qu’il inscrit sur deux lignes. Il note tous ses frères et sœurs dont un est décédé encore adolescent. Ceci l’amène à souligner toutes les personnes vivantes. Un écart d’une génération le sépare de ses frères aînés qui ont tenu un rôle paternel alors que l’image paternelle est disqualifiée.

Le jeune homme se qualifie sur le schéma par une double nomination : Abdel et Moi. Il se situe dans sa fratrie en fonction de l’ordre de naissance et dans l’ordre des générations, à la troisième génération.

Il se présente comme leader d’une petite bande de délinquant, puis comme solitaire au moment où nous le rencontrons et s’identifie à un des ses frères qui pourrait lui enseigner le métier de plombier.

Les mythes familiaux tournent autour de la fragilité des hommes qui meurent jeunes- son grand-père maternel - ou qui sont usés par le travail – son père -.

Sa représentation familiale laisse entrevoir une organisation œdipienne. Le travail identificatoire adolescent est attaqué par la disqualification sociale de son père ce qui entrave le passage de filiation à affiliation et un conflit de loyauté entre le père et les substituts paternels, ses frères.

Sa position de chef de bande a été transitoire à l’époque du pubertaire, étayage narcissique et mouvement d’autoengendrement alors qu’il perdait par ailleurs les supports institutionnels coutumiers à cet âge.