Synthèse

L’arbre généalogique de Mimoun se situe dans le bas de la feuille. Mimoun utilise un unique stylo noir. Son schéma forme une entité.

Quatre générations sont représentées sur le graphique : la sienne et les générations ascendantes jusqu’à son arrière-grand-père maternel sur des lignes différenciées et ordonnées. Les deux lignées paternelle et maternelle sont présentes.

Mimoun utilise le signe conventionnel de différenciation des sexes pour tous les membres de sa famille à l’exclusion de lui-même.

Les unions ne sont pas représentées, l’enfant est à l’origine du couple parental en remontant dans la généalogie. Chaque personne est unique.

Mimoun ne fait figurer aucun membre d’une fratrie, ni de la sienne, ni de celle de ses parents ou grands-parents. L’arbre généalogique a l’aspect d’un squelette.

L’exclusion des fratries et la non-représentation de l’union participe d’une non-accession actuelle à la génitalité et à un aménagement œdipien de la psyché.

La configuration familiale est partiellement cognative par l’absence d’axe horizontal des alliances et de la parité. La famille est réduite à des différences générationelles sans collatéraux.

Mimoun se représente par "MOi". Le fantasme d’autoengendrement régit le mythe des origines assorti de l’impossible union des deux amants du conte transmis par son arrière-grand-père. Sa représentation graphique en forme d’entonnoir obère les possibilités d’engendrement de sa propre filiation.

Le parcours institutionnel prime sur tous souvenirs d’enfance en famille. En revanche les boucles infernales le mènent de la maison aux lieux de placement puis à la prison. La répétition et l’enfermement régissent tout rapport au monde. Le présent est éternel retour. Les tentatives de symbolisation se répètent et se décalent progressivement.

La construction de la trajectoire spatiale sur les bordures démontre ses capacités d’investir les liens transférentiels et d’en rechercher du soutien. L’imbroglio de flèches au centre de la feuille dénote la fragilité du moi et un fonctionnement en faux-self, en personnalité "comme si" ou à un aménagement "pseudo".

Mimoun se colle à la feuille dans une projection de double en notant "Moi".

L’identification à son père et à son frère aîné quant à son avenir professionnel souligne une recherche de filiation.