Arbre généalogique

Ce jour là, Mounir a changé de quartier mais se plaint de ses cocellulaires, plus âgés, SDF…Il souhaite se rapprocher de son cousin ou retourner d’où il vient…

Lorsque nous lui proposons de réaliser son arbre généalogique, il répond immédiatement : "Je ne me souviens pas de tout le monde. Y’en a que j’ai jamais vu. C’est un peu embrouillé, flou… On marque l’âge ? Comment je fais avec mes parents ? Ils sont séparés. Je ne me marque pas moi ?" Il inscrit sa famille nucléaire en commençant pas ses parents. Sa figuration graphique forme un triangle, sa mère – son père et les enfants.

Il ne sait pas comment s’y prendre avec la famille de ses deux parents. On lui suggère de mettre des ? lorsqu’il n’a pas de souvenirs et de pouvoir le rectifier plus tard.  "La mère de mon père a 78 ans ". Il l’inscrit à côté de sa grand-mère maternelle. Mounir annonce qu’il a un trou de mémoire en ce qui concerne la fratrie de son père, il note à nouveau son père au sein de sa fratrie car " je mets les enfants là".

"Les enfants du côté de ma mère. Ils sont 9 enfants. Ils habitent dans le nord."

J’interroge : ils sont mariés ? Ils ont des enfants ?

" Oui, ils sont mariés mais je ne sais pas. Je connais Tony. Une fois, nous sommes partis là-bas. Tony a quatre filles".

Il se souvient qu’au cours de ce voyage, il a vu ses grands –parents. Il n’a jamais rencontré ses autres oncles et tantes mais en a entendu parler par sa mère.

Alors qu’on poursuit le questionnement sur sa famille maternelle, il répond  qu’il a connu sa grand-mère paternel mais pas son grand-père, décédé. Son père a deux sœurs. Mounir se sent plus proche de sa famille paternelle qu’il connaît mieux pour être allé en Algérie.

Mounir parle de l’absence du côté maternel : "J’en ai oublié beaucoup… " et associe sur l’absence de son père : "Mon père est retourné en Algérie. Il revient de temps en temps. Je suis allé en Algérie mais je n’y ai pas vécu. Je m’entends bien avec ma famille algérienne. Elle est bien cette famille. …j’ai beaucoup moins vu ma famille maternelle, çà fait loin…Normalement il y a plus de monde mais j’ai oublié des noms."

Il connaît peu de choses de l’histoire de ses parents. Sa mère a habité Paris puis Lyon. Il s’inquiète à nouveau de ses oublis. Il ne sait rien de l’arrivée de son père en France.

La personne la plus importante ?

"Ma mère et puis mes frères…et mon père aussi…la famille là quoi…". Il désigne le triangle formé par sa famille nucléaire.

Il reviendra sur ses trous de mémoire, surtout depuis son séjour en Tunisie…Il évoquera cette période de sa vie pendant laquelle sa mère a été très présente, elle a fait plusieurs voyage à Tunis. Il lui a beaucoup parlé alors, maintenant il n’abordera plus ce sujet spontanément.

Mounir accède au bâtiment où séjourne son cousin et se sent beaucoup mieux. Il nous remercie de ces entretiens qui lui "ont permis de parler".