Dernière rencontre 

J’essaie de répondre à la question de Tair Je tente une définition d’un rapport à l’autorité et du fait que l’autorité dans cette famille était tenue de deux manières par le père et par le frère. Son propre père est absent. Il est attentif à ce que je dis même s’il réfute. Il reprend mes paroles en disant que dans sa famille l’autorité était pour son bien alors que la gifle du policier n’était ni légitime, ni légitimé.

Cette question de l’autorité déplace la haine et l’arbitraire sur les forces de l’ordre alors qu’ils sont présents dans sa famille. Cet arbitraire est accepté dans cet endroit là. L’autorité de sa mère biologique a été refusé .

Je fais le lien avec ses comportements délinquants. Il me dit que depuis 94, il n’a commis aucun vol, seulement les deux dernier délits. Il m’explique ensuite les circonstances de son ultime forfait.

"La voiture était trop belle, si elle avait été dans la rue, je ne l’aurai pas volée mais là…Je voulais l’essayer…"

Nous reprenons, à partir du dessin de son parcours, sur le sentiment d’enfermement qui l’habite.

"Je me sens partout en prison." Il montre son dessin. "Je ne pourrais pas mélanger l’enfermement et la liberté en même temps…les vacances, c’est la liberté…" Aucun lieu de vacances n’apparaît sur son schéma.

"Pourquoi je me suis arrêté sur l’internat ?Parce que je me sentais aussi en prison…J’ai repensé au dessin, ce n’est que l’enfermement !"

Est – ce lié à la prison ?

"En prison, si on ne pense qu’à la prison, c’est encore pire…Parler de vacances, au contraire, çà fait du bien…Les vacances, çà dure un moment. Pour se sentir libre, je sais il faut changer de mode de vie et de lieu de vie…Je n’ose pas partir parce que j’ai peur de me casser la gueule, j’ai peur de revenir."

Partir, prendre le risque que çà ne fonctionne pas. Qui est à la maison ? "Tout le monde est parti !" Et sa mère biologique, elle aurait du se marier mais elle est toujours à la maison.

"Je devais me marier et je suis en prison…si tous les deux ans, il m’arrive quelque chose…"

Il avait projeté de demander son amie en mariage d’ici un mois ou deux.

"Il est question d’une impulsion," dit-il, "celle de conduire la voiture, puis de ce qui empêche de changer de vie, de se marier…"

Il souhaite que je lui écrive un texte, je lui donne donc un autre rendez – vous pour lui remettre. Je devrai lui expliquer des mots comme l’a fait Mme F lorsqu’il était mineur. Quelle signification, sens cherche–t–il dans ces miroirs, ces expertises, ces documents auxquels il pourra se référer ?