Synthèse

Taïr dessine au crayon noir un premier arbre généalogique constitué de ses grands-parents, de son frère et de lui-même. Il annonce qu’il s’agit de ses parents et qu’il va faire simple. Mon étonnement devant l’âge de ses parents provoquent de la confusion là où tout semblait si simple. Ses parents sont ses grands-parents, sa mère est se sœur. Il accepte alors de tracer un second arbre généalogique qui est en fait une suite de signes masculins et féminins qui s’estompent. Les couples sont hiérarchisés du plus fort, plus âgé au plus jeune. Au moment de partir, Taïr rature le nom qui apparaît sur le premier dessin : "Je n’aime pas laisser mon nom".

La représentation familiale de Taïr est unie famille-perception, y règne la confusion des sexes et des générations car aucun élément nous permet de mesurer où se situe la différenciation entre les membres de la famille, hormis la hiérarchisation. L’objet primaire, la grand-mère est un grand tout, toute-puissante. Prime une figure d’agrégat familial. L’union des grands-parents pourraient signifier une origine si elle n’était pas niée par l’annulation de la différence générationnelle par son grand-père : "Mes enfants sont mes amis".

Dans ses récits, est énoncé le lien exclusif à sa grand-mère. En revanche, il annonce une culture de banlieue, un lieu d’ancrage revendiqué bien qu’il en souligne le désir d’en sortir et l’impossibilité de se faire, la peur de l’espace extérieur, peur de l’autre représenté dans la prison par le cousin qui l’interpelle. Taïr ne se reconnaît pas dans ce nom qui est ( ?) le sien. Le récit anticipatoire est inhibé, produit de l’anxiété.

L’énoncé de la consigne de la trajectoire spatiale le fait associer sur des ruptures : les vacances et leur inquiétante étrangeté de lieu connu et inconnu, il a tellement pensé à l’Angleterre qu’il a l’impression d’y être allé.

Il dessine au crayon noir sur la bordure inférieur de la feuille et encercle son dessin. L’axe temporelle est conservé de son enfance au dernier lieu d’habitation de la famille avant son incarcération.

Quatre lieux permanents sont représentés ainsi que des dates et des légendes. Tout le dessin de Taïr évoque la prison hormis l’internat où il suivi sa scolarité primaire. Les fenêtres des immeubles sont couvertes de barreaux. "Çà va ressembler à une prison" dit-il.

Le quartier est anonyme, habité par des gens, des voisins…A l’internat, les camarades… L’individualité n’est pas précisé, tout comme dans sa famille où il y pléthore de frères-oncles et de sœurs-tantes.

L’analogie entre prison et banlieue est très forte.